FERDINAND COLY : « On prenait les matches à la légère »

A 24 heures de l’importantissime rencontre qui vaa sceller le sort de notre équipe nationale dans cette Can, Ferdinand Coly est revenu sur certains aspects qui leur ont fait trébucher face au Ghana. Auparavant, le Capitaine des Lions s’est essayé à établir le schéma à mettre en place afin de venir à bout du Nigeria, qu’il faut impérativement battre.

L’As : Croyez-vous toujours à la qualification ?

Ferdinand Coly : Tant que c’est jouable mathématiquement on ne va pas lâcher. On mettra tous les atouts de notre côté pour se qualifier.

Le Nigeria, c’est un bon souvenir pour vous ?

Oui, mais 2000, c’est loin derrière. Là on est en 2006, avec beaucoup de choses qui ont changé dans les deux équipes. Par exemple, actuellement on est dos au mur, avec plus de pression même si on essaie de la transformer en force supplémentaire. Alors qu’à Bamako on était dans la même situation que l’adversaire qui devait gagner pour aller en finale. Vous voyez que ce n’est pas le même cas de figure. Maintenant, il nous faut sortir un gros match pour gagner et passer ce premier tour.

A votre avis, que faut il faire pour empêcher le Nigeria de jouer ?

On sait que le Nigeria est composé de bons joueurs qui affectionnent les espaces et qui vont surtout très vite. Donc, il ne faudra pas les laisser jouer car s’ils installent leur système en faisant courir la balle, il sera difficile de les arrêter. Il va falloir resserrer les lignes avec beaucoup d’agressivité et se donner à fond pour ne pas avoir de regrets par la suite. Il faut qu’ils sentent que la détermination est là et qu’il n’y a rien pour eux. Il ne faut pas faire de calcul et jouer la partie à fond parce que c’est un de match de coupe. Eviter d’être attentiste comme contre le Ghana où on n’a pas joué sur nos qualités et nos valeurs.

Le déclic c’est forcément le Nigeria, vous y croyez vraiment ?

En tout cas, on n’a pas le choix car si ce n’est pas le déclic, il faut forcément rentrer à la maison et moi, je ne me vois pas rentrer encore.

En tant que Capitaine, quel discours avez-vous tenu à Bèye et Camara qui se donnaient des coups durant l’entraînement ?

Non, mais ça fait partie du jeu, cela traduit l’engagement et l’envie qu’ils ont. Tant que ça ne dépasse pas les limites, je crois qu’il n’y a rien à dire. Maintenant les deux dont vous avez fait allusion sont assez intelligents et ça s’est réglé très facilement. Je pense qu’on est entre Sénégalais et on a tous le même objectif. Personne n’est hostile à l’autre même si elle lui donne un coup sur le terrain.

Lors de votre réunion de Vendredi, que vous êtes vous dits exactement ?

Il est vrai qu’on était abattu, mais on s’est dit que ce n’était pas la fin du monde, il fallait rebondir. On s’est expliqué entre gentlemen pour nous dire que certes, on a perdu un match mais qu’il ne fallait pas pour autant se laisser dominer par le découragement et la désolation car on avait une autre rencontre pour se relancer. On s’est également dit qu’il ne faut plus prendre des matches à la légère comme on a l’habitude de le faire.

Justement, pourquoi vous preniez les matches à la légère alors qu’il y a tout une nation qui est derrière vous ?

Je crois que c’est une question de comportement, de mentalité, parce qu’on a mis les choses en place avant le coup d’envoi. C’est pourquoi, j’ai tenu à leur dire que je ne peux pas accepter le manque d’engagement et les pertes incompréhensibles de ballons. Je leur ai demandé de toujours se défoncer pour mouiller le maillot et montrer qu’on le mérite.

Ferdy et la tanière, il y en a encore pour longtemps

Je suis en très grande forme. Physiquement, je me sens très bien même si certains de vos confrères disent que j’ai trente-deux ans. Je crois que le football n’est pas une question d’âge mais c’est plutôt une question de mentalité et de potentialité physique. Je reste en sélection tant que je n’en aurai pas marre mais sachez aussi que je ne suis pas là pour faire de vieux os.