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FOOT - ÉLIMINATOIRES CAN ET MONDIAL 2010 : Le Sénégal grand absent de la troisième phase

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FOOT - ÉLIMINATOIRES CAN ET MONDIAL 2010 : Le Sénégal grand absent de la troisième phase

FOOTBALL - ÉLIMINATOIRES CAN/MONDIAL 2010 : Dix matches, dix points chauds !
 

Le coup d’envoi du dernier tour qualificatif de la phase finale de la coupe du monde et de la CAN 2010 sera donne ce week-end. Et jusqu’au 15 novembre prochain, ce sont 20 équipes reparties en 5 poules de 4 qui vont batailler ferme pour décrocher 5 places pour le premier Mondial organisé sur le continent en Afrique du Sud (le premier de chacune des 5 poules) et 15 tickets (les 3 premiers de chaque groupe) pour la CAN en Angola. Même si certains groupes semblent plus relevés que d’autres, toutes les grosses pointures (Ghana, Cameroun, Egypte, Côte d’Ivoire, Nigeria et Mali entre autres) favorites savent bien que c’est la vérité du terrain qui va valider cet a priori favorable. Car, toutes les autres équipes sont prêtes à se battre jusqu’au bout pour décrocher le super gros lot du Mondial ou celui de la CAN qui est loin d’être un simple lot de consolation. Surtout pour ceux qui ne sont pas des convives habitués de la grande fête biennale du football africain (Gabon, Kenya, Mozambique, Soudan, Bénin) et ceux qui n’ont qu’une participation (Malawi en 1984 et Rwanda en 2004). Et rien ne sera joué d’avance, car, il peut y avoir des surprises, comme l’ont déjà appris à leurs dépens certaines grosses pointures (Sénégal, Afrique du Sud éliminée de la CAN et Angola éliminée du Mondial) laissées sur le quai lors des préliminaires. Les stades où se joueront les dix matches de ce week-end, seront autant de points chauds qui vont polariser l’attention de tout le Continent.

GR.A (Togo, Cameroun, Maroc, Gabon) La part belle aux « Lions » (indomptables et de l’Atlas)

A priori, c’est le groupe le plus déséquilibré et qui est promis aux « Lions indomptables » et aux « Lions de l’Atlas ». En plus d’être favoris sur le papier, Eto’o et le Cameroun vont affronter des « Eperviers » doublement handicapés. D’abord du fait de jouer « à domicile » à Accra puisque le stade de Kégué est suspendu pour deux ans depuis les incidents de septembre 2007 face au Mali, ensuite par le cas de leur meilleur joueur et Ballon d’or africain, Shehi Adebayor, qui revient de blessure. Et même s’il est annoncé par le staff togolais, Adebayor ne sera pas au meilleur de sa forme pour son premier match depuis 3 mois. A moins que ce ne soit de l’intox. Et la présence du joueur d’Arsenal sur le banc pour soutenir ses coéquipiers Olafudé, Dossevi, Salifou, risque d’être insuffisante, même si les Togolais ont déjà prouvé par le passé qu’ils savent se transcender dans des situations difficiles. Pour le second match du groupe, l’avantage du terrain pourrait être décisif pour les « Lions de l’Atlas » de Chamakh, Hadji et Hemdaoui, inexpugnables à Casablanca. En face, les « Panthères » du Gabon voyagent très mal, mais peuvent compter sur le virevoltant Aubameyang et la puissance de Daniel Cousin pour créer la sensation.

GR. B (Kenya, Tunisie, Mozambique, Nigeria) : Les « Aigles » (super et de Carthage) vont planer

Dans ce groupe, c’est surtout la première place de mondialiste qui va se disputer logiquement entre les « Super eagles » du Nigeria qui ont sorti la grande artillerie avec les Kanu, Martins, Odemwingie et Taïwo et les « Aigles de Carthage » qui misent sur l’homogénéité de leur groupe. Les « Harambee Stars » du Kenya et les « Mambas noirs » du Mozambique devraient eux batailler dur pour le dernier ticket pour la CAN. Maintenant, il reste à confirmer cette hiérarchie sur le terrain et ce ne sera pas forcément facile. En effet, le Nigeria (à Maputo) et la Tunisie (à Naïrobi) vont jouer ce premier match dans des stades bondés et dans une ambiance sulfureuse face à des locaux qui vont se faire un point d’honneur de démentir les pronostics et se payer d’entrée le scalp d’un grand d’Afrique.

GR. C (Rwanda, Algérie, Egypte, Zambie) Les « Pharaons » au-dessus du lot

Les champions d’Afrique en titre sont apparemment totalement au-dessus du lot dans ce groupe et ne viseront que la première place, celle du Mondial. Entre les tendres Rwandais, la convalescente Algérie et la souvent brillante mais fragile Zambie, les hommes d’Hassan Shehata ont à priori un groupe à leur main. Et comme c’est encore la Zambie qui pourrait plus leur faire ombrage, les « Pharaons » ont l’occasion de mettre les choses au point dès le premier match au Caire face aux « Chipolopolo » et montrer qui est le patron. L’autre match est très ouvert et les « Amavubi » (Abeilles) de Kigali peuvent d’entrée piquer les « Fennecs » qui sont relativement vulnérables à l’extérieur. Les hommes de Rabat Saadane savent que pour espérer aller au Mondial, il faut forcément gagner un ou deux matches hors de leur base et c’est peut-être au Rwanda que se sera moins difficile.

Le programme

GROUPE A aujourd’hui 16h (à Accra) : Togo - Cameroun 20h Maroc - Gabon GROUPE B aujourd’hui 14h Kenya-Tunisie Demain 13h Mozambique - Nigeria GROUPE C aujourd’hui 13h30 Rwanda - Algérie Demain 17h30 Egypte - Zambie GROUPE D aujourd’hui 17h Soudan - Mali Demain 17h Ghana - Bénin GROUPE E aujourd’hui 18h Burkina Faso - Guinée Demain 17h Côte d’Ivoire - Malawi

GR. D (Soudan, Mali, Ghana, Bénin) Pièges pour les « Aigles » et le « Black star »

Dans ce tournoi ouest africain arbitré par le Soudan, le Mali et le Ghana devraient se disputer la première place pour le Mondial. Malgré l’expérience et sa pléthore de vedettes (Frédéric Kanouté, Seydou Keïta, Adama Coulibaly « Police », Seydou Keïta, Cédric Kanté etc.) Stephen Keshi, l’entraîneur nigérian du Mali, aurait bien voulu avoir l’abattage de Mohamed Sissoko et Mouhamadou Diarra (tous deux blessés) pour ce périlleux déplacement à Khartoum. C’est avec l’apport de 6 joueurs locaux et 4 nouveaux expatriés (Bakaye Traoré d’Amiens, Bakary Soumaré de Chicago Fire, Abdou Traoré de Bordeaux et Yattabaré de Clermont) que Keshi compte rebâtir une solide équipe pour tenir le choc de Khartoum à Omdourman. Tâche pas aisée face aux « Crocodiles du Nil » (ou « Eperviers du désert ») qui ont montré un bon visage lors de la dernière CAN et peuvent compter sur les joueurs d’El Hilal et Merriekh, grands routiers des coupes d’Afrique des clubs. Dans le second match, avec les Essien, Agogo, Mensah, Asamoah, Muntari, le « Black star » jouant à domicile, part largement favori devant les « Ecureuils » du Benin. Mais attention au péché d’orgueil car les Omotoyossi, Sessegnon, Tchomogo, Bocco, Kobena ont de la qualité et les Béninois ne sont pas là par hasard et vont jouer à fond leurs chances sans aucun complexe.

GR. E (Burkina Faso, Guinée, Côte d’Ivoire, Malawi) : Pas facile pour les « Eléphants » (de Côte d’Ivoire et de Guinée)

Encore des derbies ouest africains arbitrés par le Malawi. Des soucis pour Noureev qui devrait se passer de Ibrahima Yattara (bléssé ?) et peut-être de Kamil Zayatte, Fodé Mansaré et Ismaël Bangoura incertains puisque revenants de blessures et pas à 100% de leurs moyens. Cela en fait beaucoup pour « l’Eléphant » de Guinée, ou « Syli National » qui mise sur son maître à jouer, Feindouno, pour aller défier les « Etalons », souvent redoutables à Ouagadougou. Les hommes de Paulo Duarte ont fait des préliminaires époustouflants et sont gonflés à bloc. Les « Etalons » ont une attaque de feu avec le quatuor Dagano, Sanou, Pitroipa et Yssouf Koné et un milieu combatif et créateur avec Narcisse Ouedraogo et Charles Kaboré. En plus, ils comptent se renforcer avec Habib Bamogo qui a finalement choisi de jouer pour son pays d’origine et attend le feu vert de la FIFA. Seule absence, celle de l’excellent défenseur de M’gladbach Moussa Ouattara dit « Bouffe tout ». Il faudra un solide « Syli » pour contenir la furia des « Etalons ». Le grand favori du groupe, la Côte d’Ivoire, devrait faire une entrée victorieuse face au Malawi qui a joué une seule CAN ...à Abidjan84. Hallhilodzic peut compter sur toutes ses vedettes (Kolo Touré, Eboué, Zokora, Drogba, Romaric, Kader Keïta, Kalou, Sanogo etc.) pour bien lancer sa campagne. Seul Baki a quelques soucis, mais cela ne devrait pas empêcher les « Eléphants » de marcher sur les Malawites. Mais ils auront en tête que les « Flammes » du Malawi ont été l’une de rares équipe à battre l’Egypte (1-0) et deux fois la RD Congo l’année dernière.

Pendant ce temps, les « Lions »...

Alors que le continent bruira très fort cette fin de semaine, de la reprise de la longue marche vers la CAN et le Mondial de football prévus en 2010 respectivement en Angola et en Afrique du Sud, le Sénégal du ballon rond en est réduit à guetter d’une oreille ... désabusée ce que ses « Lions » feront en amical à Mascate, à Oman dans le Golfe persique. Pas parce qu’ils sont exemptés en cette première journée de la troisième phase des qualifications, mais simplement parce qu’ils ont piteusement été boutés de la course vers les deux échéances sportives majeures de l’année à venir.

Et cela fait des lustres que pareille mésaventure n’était plus arrivée au Sénégal. La dernière fois que les « Lions » avaient suivi de loin les éliminatoires d’un Mondial, c’était en 1990 en Italie. C’est que la désillusion avait été si grande et le traumatisme si profond après la débâcle de la CAN 1986 en Egypte, que les responsables d’alors du football national en avaient ... oublié d’inscrire le Sénégal dans les éliminatoires du « Mondiale ». De retour dans le cercle des meilleures équipes africaines après 18 ans de traversée du désert (la dernière participation des « Lions » à une phase finale remontait à 1968 en Tunisie), l’équipe nationale d’alors avait cristallisé tous les espoirs, avec sa flopée de stars (Bocandé, Guèye Sène, Roger Mendy, Cheikh Seck, entre autres) et une fracassante entrée en matière (victoire d’emblée 1 - 0 devant l’Egypte, pays hôte). La déception n’en fut que plus grande après un troisième match de groupe perdu face à la Côte d’Ivoire (0 - 1), malgré un deuxième succès de rang contre le Mozambique (2 - 0) et l’élimination qui s’en était suivie. Si grande donc que, tout préoccupés à se rejeter la responsabilité de l’échec, les responsables d’alors du foot national n’avaient pas senti le temps passer.

Plus de 20 ans après, le Sénégal en est encore réduit à regarder, depuis le quai, le train du football africain s’ébranler vers ses deux destinations finales (la CAN et le Mondial 2010). Les « Lions » se sont en effet fait débarquer du convoi à la précédente halte, indignes de continuer le voyage. Donnés favoris de leur groupe de qualification, les Sénégalais n’avaient terminé qu’à la 3ème place sur 4 derrière l’Algérie et la Gambie et devant le Liberia. Plus que désolant pour une équipe qui n’avait plus manqué de phase finale de CAN depuis l’édition de 2000 au Nigeria et au Ghana, qui avait même disputé une finale continentale en 2002 au Mali et atteint la même année les quarts de finale de la Coupe du monde en Corée et au Japon. Mais, pour avoir trop longtemps dormi sur ses lauriers, pour avoir trop cherché à profiter d’un usufruit qui s’était effiloché au fil des ans et également pour n’avoir pas eu le cran de renouveler ses effectifs, l’équipe du Sénégal a eu un réveil particulièrement brutal.

La voici donc, comme pour fuir les clameurs qui, ce week-end, s’élèveront de tous les stades d’Afrique, contrainte de « s’exiler » dans le Golfe persique pour se souvenir qu’elle est effectivement une équipe de football. Et qu’elle entend en redevenir une, assez performante pour ne plus se faire ainsi larguer avant même le début des choses sérieuses (la troisième et dernière phase des éliminatoires CAN/Mondial 2010 qui débute aujourd’hui). Les dégâts ont été considérables (sportivement, dans le mental des joueurs et des supporters, voire même financièrement) et le chantier est énorme pour rameuter les troupes et repartir du bon pied. Un sélectionneur national intérimaire, de nouvelles têtes et quelques « anciens » pensionnaires de la Tanière, entament donc aujourd’hui, tout là-bas, à Mascate (Oman), la longue marche vers le renouveau annoncé. Mais que ce sera dur, pendant un an encore au moins, de regarder jouer l’Afrique et le monde ; et de s’échiner à trouver des sparring-partners qui acceptent encore de se mesurer à une équipe rétrogradée en ... D2 africaine.



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