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FUTUR COACH, EQUIPE NATIONALE, FOOT PRO… Peter Schnittger sans détours

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FUTUR COACH, EQUIPE NATIONALE, FOOT PRO… Peter Schnittger sans détours

Regard sur le football sénégalais

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas pu se qualifier pour la coupe d’Afrique et le mondial 2010 qu’il faut sous-estimer le football sénégalais. On a perdu un match, les raisons, je ne les connais pas. C’était, peut-être, un jour sans, ça arrive. Malgré la défaite, le football sénégalais ne perd pas sa crédibilité, il est toujours estimé en Afrique et dans le monde. La preuve, le pays a été sollicité par la Bolivie, le Qatar et Oman pour jouer un match amical.

Cependant, il faut profiter de la situation pour reconstituer la fédération en apportant du sang neuf avec des gens qui vont venir avec de nouvelles idées pour rehausser le football sénégalais. Il faut également faire une analyse en profondeur pour savoir pourquoi on a stagné ou même régressé. Il faut voir aussi bien au niveau des clubs locaux qu’au niveau de l’équipe nationale. La performance de l’équipe nationale n’est pas toujours le reflet du football local. Certainement, dans le championnat local, on trouve beaucoup de jeunes, perfectibles, qui ont le talent, mais il faut des infrastructures, des installations adéquates, des entraîneurs bien formés. C’est seulement dans ce sens qu’on pourra exploiter ces talents dans le sens positif.

Vision sur les petites catégories

Ce n’est pas parce qu’on se trouve dans une crise, comme vous le dites, qu’on doit parler de petites catégories. La promotion du football de jeunes est un objectif très important auquel il fallait s’attaquer depuis 20 voire 30 ans. Ce n’est pas, maintenant, qu’on doit s’y prendre. Quand j’étais directeur technique national, on avait constitué les sélections régionales. On avait organisé des tournois qui ont permis de détecter des jeunes comme Henri Camara, Bouba Diop…On avait commencé ce travail, il fallait le continuer. Il faut toujours faire un investissement dans la jeunesse et travailler dans la durée. Il faut commencer avec les enfants de 15 ans pour leur donner cinq ans de promotion, permettre à ces jeunes de gagner en maturité afin d’être compétitifs aussi bien sur le plan national qu’international.

Composition de l’équipe nationale

Ce n’est pas dans le contexte alternatif, soit local ou expatrié. Il faut voir quel est le joueur qui peut encore apporter un plus, des joueurs expérimentés sur le plan international. Ce n’est pas parce qu’un joueur fait bonne figure au niveau local, qu’il va faire la même chose au plan international. Donc, il faut trouver un bon amalgame, être objectif. Si l’on a un joueur avec un niveau extraordinaire sur place, on peut l’intégrer. Si l’on a aussi un joueur expérimenté qui joue dans les championnats européens, on ne peut pas le laisser en rade. Ce serait un gaspillage si l’on n’utilise pas l’expérience de ces joueurs.

Seulement, former une équipe nécessite une certaine compréhension mutuelle entre les joueurs, une complémentarité. Si cela n’est pas donné, l’entraîneur qui sera responsable pour constituer la future équipe nationale doit être un vrai psychologue, pédagogue. Il doit d’abord chercher les joueurs qui ont une certaine affinité, qui se comprennent et se complètent pour avoir une base solide.

Le profil de l’entraîneur

Chaque entraîneur doit avoir le vécu dans le football de haute compétition, avoir une bonne formation et être expérimenté. Il ne doit pas être quelqu’un qui vient pour acquérir de l’expérience, mais un connaisseur en la matière, qui a une certaine crédibilité et une bonne connaissance du football sénégalais. Ces critères concernent l’entraîneur local. Il faut aussi que l’environnement soit sain. C’est cela qui va l’aider dans l’accomplissement de sa mission. La jalousie existe. Les entraîneurs locaux ont beaucoup de difficultés parce que l’environnement est jaloux.

Pour un expatrié, si vous prenez quelqu’un qui vient pour la première fois en Afrique, qui ne connaît pas bien le continent, il sera obligé de chercher à acquérir d’abord l’expérience. Il y a aussi l’aspect financier. Un entraîneur étranger coûte beaucoup d’argent. Est-ce que l’argent est disponible pour payer un entraîneur comme on l’a fait avec Metsu, Guy Stephan, Kasperzack ?

L’un dans l’autre, chaque entraîneur est dépendant de la réceptivité et de la disponibilité de ses joueurs. Est-ce que les joueurs sont réceptifs à son message ? Est-ce qu’ils sont disposés à se donner à fond ? Il y a autant de questions... Un entraîneur peut faire une bonne préparation, mais si les joueurs ne sont pas prêts à se donner à fond, il y aura toujours des problèmes. Il faut savoir détecter les bons éléments, les vrais patriotes, ceux qui sont prêts à mouiller le maillot de l’équipe nationale pour le bien du pays. Il faut chercher les joueurs qui ont encore faim, qui veulent gagner leur vie par le biais du football. Il y a aussi la discipline, il faut être discipliné et prêt à faire beaucoup de sacrifices. Il faut revoir, analyser, le comportement de chaque joueur et se poser la question de savoir : est-ce que c’est un joueur qu’il faut intégrer ?

Ses secrets en 1999

75% ou ¾ des joueurs étaient des locaux. On avait intégré, seulement, Fadiga, Salif Keïta. C’était facile parce qu’ils étaient encore vierges dans l’esprit et ils voulaient faire quelque chose pour le pays. On avait une très bonne ambiance au sein de l’équipe. Au début, quant on constituait l’équipe pour aller au Nigeria, les expatriés n’avaient pas beaucoup de confiance en nous. C’est quand on a séduit le public au Nigeria avec les bonnes performances qu’ils ont commencé à venir. C’est toujours relativement facile d’intégrer un joueur si l’équipe tourne bien. Dans l’équipe, qui a joué contre la France en 2002, c’est Salif Diao seulement n’a pas joué avec moi, parce qu’il était, souvent, blessé. Bouba Diop n’était pas au Nigeria, mais il était dans l’équipe nationale juniors.

Pourquoi la génération 2002 a du mal à confirmer

C’est difficile de vous donner une réponse parce que je n’avais pas suivi l’équipe en 2002. Je l’ai vue encore en 2004 en Tunisie et, il y avait une certaine décadence, mais je ne sais pas ce qui s’est passé à l’intérieur de l’équipe. Comme je vous l’ai dit, le résultat d’une équipe est toujours dépendant de la dynamique du groupe.

Les bases un football professionnel

Il faut des dirigeants professionnels capables de gérer un club. Il faut aussi de bonnes infrastructures. Le club doit avoir un terrain d’entraînement bien gazonné ou une pelouse artificielle bien entretenue, avoir au moins des cadets, un staff technique et des administratifs bien formés. Bref, tout ce qui peut garantir le succès. Mais, ce n’est pas l’argent qui doit définir le statut professionnel. Bien sûr, le joueur doit être récompensé adéquatement en fonction de la performance, etc. Mais, il faut aussi qu’il soit professionnel dans la tête, prêt à travailler comme un professionnel, faire les sacrifices comme un pro. On ne peut pas jouer au haut niveau et s’amuser en même temps. La concentration est très importante. Professionnalisme, c’est sacrifice et performance.

Guy Stephan, Metsu, les autres et lui

Je vous dis tout de suite que Guy Stephan et Metsu n’ont pas formé les entraîneurs. Ils ont formé une équipe nationale selon le style français avec des joueurs évoluant pour la plupart en France. Quand j’ai eu l’équipe nationale, les ¾ étaient des locaux. Ça, c’était ma conception, une conception de l’école allemande ou plutôt, un peu cosmopolite. Avec l’expérience que j’ai acquise en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Maroc, au Madagascar, Ethiopie, Bénin etc, j’avais une conception qui respecte tout.

Les nouvelles de Peter ?

Il est en bonne santé et il est content d’être au Sénégal, parmi ses camarades et ses amis. Sur le plan professionnel, c’est maintenant la retraite. Après 41 ans de métier, je laisse le terrain aux jeunes.

Les souvenirs ?

J’ai eu la chance d’avoir un groupe de jeunes obéissant et discipliné. C’était toujours un plaisir pour moi de retrouver les joueurs. Je n’oublierai jamais le match aller contre l’Erythrée qui nous a permis de nous qualifier à la Can 2000 au Nigeria. J’ai vécu des moments émouvants. Il y avait un amour réciproque entre les joueurs, ma femme et moi. Tous les matches ont été préparés, ici, dans ma maison. On était une grande famille. Ma femme a toujours préparé le gâteau, le café et tout pour les joueurs. Je n’oublierai pas, aussi, la rencontre avec le président Wade en 2006, en Allemagne. J’étais invité par le président de la République, c’était très émouvant quand on m’a présenté. Il y avait le président Wade, son fils Karim et le président de la République d’Allemagne. (Il interrompt l’interview pour nous montrer les photos).

Le soutien de l’ambassade d’Allemagne m’avait beaucoup facilité le travail. Quand je faisais la formation des jeunes, tout le matériel venait de l’ambassade d’Allemagne. C’est la coopération qui finançait. J’étais même payé par le gouvernement allemand.



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