HENRI CAMARA : « Je n’ai jamais préparé une Can aussi sérieusement »

Préparez-vous la Can 2008 de la même manière que les précédentes ?

Je peux vous dire une chose : je n’ai jamais préparé une Can aussi sérieusement. Je le fais pour moi-même pour une raison qui m’est propre. Je prépare cette coupe d’Afrique sérieusement. Ça sera ma cinquième coupe d’Afrique et je me suis fixé comme objectif le titre. Je sais que cela ne sera pas du tout facile, nous sommes dans un groupe de feu. Il nous faudra tout faire pour atteindre les quarts de finale et ensuite négocier le reste pour accéder en finale. Si toutefois nous atteignons les quarts de finale, nous saurons nous donner les moyens d’accéder en finale. En ce qui me concerne, je n’ai jamais préparé une Can de la sorte. Je ne vais pas m’épancher trop sur la question, mais le moment venu les gens sauront que j’ai préparé ce rendez-vous de la meilleure des manières. Les gens ont placé beaucoup d’espoir en moi et je ne veux pas les décevoir. Je veux répondre aux attentes du peuple sénégalais, de mes coéquipiers et du coach. J’ai pris la pleine mesure de l’espoir qui est placé en moi. Je veux mériter la confiance que le peuple sénégalais a placée en moi.

Comment expliquez-vous cette confiance placée en vous ?

Cela s’explique par le fait que quand je suis en forme, l’équipe se porte au mieux. Ça soulage mes coéquipiers. Je peux me démultiplier sur un terrain pour faire en sorte que mes coéquipiers sentent que je suis là pour les soutenir. En plus de cela je veux cette année faire mieux qu’en Egypte. J’ai fait une bonne Can en 2006 mais je veux faire mieux.

Que faire pour réussir une bonne Can ?

D’abord il faut savoir faire la différence entre la coupe d’Afrique et le championnat. A la Can, chaque match est une finale avant la lettre. Le joueur ne doit avoir aucune retenue. Il doit se défoncer, donner le meilleur de lui-même. Ce n’est pas comme le championnat où l’on peut se permettre de faire des calculs. Il faut savoir aussi que les environnements ne sont pas les mêmes ; la preuve : des joueurs qui brillent en championnat passent parfois à côté de leur Can. Facilement, on peut détecter le joueur qui a le niveau de celui qui ne l’a pas. Pour faire une bonne coupe d’Afrique il faut être prêt mentalement et physiquement. Le travail psychologique est très important. Il faut savoir se donner le temps que dure la compétition. A la Can seule la coupe compte, ce n’est pas comme le championnat où l’on peut se permettre de jouer le maintien.

Qu’est-ce qui différencie la première participation des autres ?

En général, le jeune qui est sélectionné pour la première fois pour une Can se contente le plus souvent d’être dans le groupe. Rien que la convocation est une satisfaction énorme. Mais je pense que cela ne doit plus se penser de la sorte. Quand on est dans le groupe, on doit être ambitieux et préparer la compétition de la même manière que les anciens le préparent. Il doit se sentir concerné et être prêt à apporter un plus à l’équipe à chaque fois que de besoin. La Can doit permettre à un jeune de se mettre en valeur. Nous devons tous être ambitieux. Je fais partie de ceux qui disent que nous voulons la coupe. Les gens ont raison de réclamer la coupe. Même la Côte d’Ivoire, que les observateurs du football présentent comme étant le favori n°1, n’est pas plus forte que nous. Nous avons toutes les qualités en équipe nationale pour réussir le pari de remporter la Can. L’équipe nationale regorge de talents de la défense à l’attaque sans oublier les gardiens. Donc pourquoi devons-nous avoir peur de dire que nous voulons gagner la Can ? Même les équipes qui ont remporté la Can à plusieurs reprises ont toujours faim, pourquoi pas nous ? Quand nous allons à la guerre, c’est pour gagner sinon ça ne vaut pas la peine. Mettons nous en position de guerre et donnons nous les moyens de la gagner. Je veux gagner une coupe après avoir joué des quarts de finale, demi-finale et finale. Je sais que les supporteurs se mobilisent. C’est une bonne chose. Cela nous motive davantage. En regardant toute cette mobilisation des supporteurs j’ai hâte d’être en regroupement. Je félicite et encourage les supporteurs qui se sont déjà mobilisés pour nous. Je crois qu’avant de partir nous devons faire plaisir aux supporteurs en gagnant le match amical du 12 qui se joue à Dakar. Une victoire nous donnera plus de confiance avant la Can.

Quel sera votre avenir avec les Lions après la Can ?

Je compte continuer avec l’équipe. Je ne suis pas prêt à prendre ma retraite internationale. Je veux accompagner l’équipe le plus loin possible et le plus longtemps possible.

Le conseiller juridique de Kasperczak se plaint des arriérés de salaire de l’entraîneur…

Ce n’est pas élégant de la part des autorités de devoir de l’argent à Kasperczak. C’est un entraîneur qui fait bien son boulot. Les autorités doivent tout faire pour lui donner son argent avant la Can sinon elles vont nous entendre. Tout travail mérite salaire. Quand on s’engage, on doit être en mesure de respecter à la lettre les termes du contrat. Quand les autorités doivent de l’argent aux joueurs, elles font tout pour les payer, pourquoi pas alors l’entraîneur ? Qu’elles ne nous obligent pas à faire encore du bruit. Ce n’est pas élégant d’employer quelqu’un sans lui donner son argent conformément aux clauses convenues.