INVAINCU DEPUIS 1997:Qui peut battre Yékini ?

Les amateurs n’en reviennent pas encore dans leur grande majorité. Dans une position plus qu’inconfortable (qu’il n'a jamais connue tout le long de sa longue carrière) Yekini est parvenu à se dégager et à gagner face à Balla Bèye II. Alors que personne ne s’y attendait . Échappant à cette première défaite de sa carrière Yekini suscite le débat dans l’arène. Pour les uns, il est « invincible » et c’est clair. Mais pour d’autres, il faut plutôt soutenir qu’il reste invaincu en attendant de lui trouver un adversaire qui a sa taille et sa mesure, dans tous les sens.

En 1997, quand Yekini faisait son apparition dans l’arène en provenance des arènes Adrien Senghor de Grand Yoff et du terrain Gal Gui de Khar Yalla où il s’était forgé une réputation dans la lutte traditionnelle, Balla Bèye II en était déjà à sa huitième victoire dans la cour des grands dont la plus précieuse est celle face à Tapha Guèye déjà consacré. Mais cette marche victorieuse ayant été freinée par certaines contingences à la fois sociales et sportives, Baboye sera dépassé par le jeune et prometteur Yekini qui d’années en années impose sa loi. Il y a près de deux saisons, il aurait même été ahurissant de penser que Yekini affronterait dans le restant de sa carrière un certain Baboye.
Tant ce dernier avait perdu de son relent. Mais à la tête de la nouvelle écurie Hal Pulareen il opère un retour en force extraordinaire en s’imposant face à Bombardier le 16 avril 2006 à Thiès. Ainsi, il se retrouve au-devant de l’arène. Un seul combat et désormais aucun ténor ne peut plus lui refuser un après-midi. Et c’est dans ce sillage que son face à face avec Yekini (qui avait déjà fini de faire le vide autour de lui en 15 combats pour 14 victoires et 1 nul, face à Tapha Guèye), s’est imposé, difficilement. Ils étaient nombreux les promoteurs qui ont tourné autour sans pouvoir l’organiser.
Et à Luc Nicolai il lui a fallu un cachet jamais égalé de 200 millions de Fcfa dont 125 pour Yekini, afin que le choc puisse se tenir. Un choc que personne ne regrette. Les deux lutteurs contrairement à ce qu’avaient l’habitude de servir les ténors ont respecté et totalement rempli leur contrat. Dans un combat expéditif, chacun a prouvé sa grandeur. Face à un Balla Bèye II époustouflant et qui a maintenu sa ligne « guerrière » Yekini, en fin technicien a joué « grand » pour s’imposer. « Ce combat s’il l’avait perdu, ce serait dans l’ordre normal des choses », estime Mbaye Guèye l’ancienne gloire de Fass. Mais face à l’Ouragan, le Roi qu’il est a plié, plié, plié, mais sans jamais rompre. Ce qui lui permet de signer sa quinzième (15ème) victoire en seize (16) combats. Presque le vide autour de lui. Nul ne peut plus lui contester son titre de Roi des arènes.
Il est ancien vainqueur du drapeau du chef de l’Etat, ancien champion d’Afrique et actuel patron de l’arène pour avoir battu tous les ténors actuels sauf Tapha Guèye. Invaincu jusque-là, sa mystérieuse victoire face à Balla Bèye II relance aussi un autre débat lié à sa probable « invincibilité » favorisée par une protection mystique infaillible. Ce que certains spécialistes contestent. Selon eux, « On peut encore dire que Yekini est invaincu, mais pas invincible. Car il est encore à pied d’œuvre et tout est possible dans l’avenir ». Sauf que la grande interrogation est de savoir qui parmi les jeunes « loups » de l’autre côté de la barrière a la carrure, le potentiel et le courage, pour parvenir dans une ou deux saisons à mettre fin à cette « invincibilité » de l’Enfant de Bassoul qui a grandi à Joal.