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L’Espagne vainqueur de l’Euro 2008 : L’Histoire change de sens

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L’Espagne vainqueur de l’Euro 2008 : L’Histoire change de sens
L’Espagne a gagné le deuxième Euro de son histoire, quarante-quatre ans après le premier, en dominant l’Allemagne sur un but de Fernando Torres (1-0). Elle était la meilleure équipe de la compétition. Après la Grèce en 2004 et l’Italie en 2006 (Coupe du monde), c’est une preuve qu’un football offensif peut aussi gagner.

Quand l’équipe de France s’est mise à gagner des titres et à dominer le monde, il y a dix ans déjà, elle disait qu’elle avait acquis la « culture de la victoire ». Fière d’elle-même, de son idée du jeu et de ses écoles de foot, l’Espagne, en battant l’Allemagne dimanche en finale de l’Euro (1-0), s’inscrit désormais au rang des grandes nations de ce sport, de façon définitive, parce qu’elle séduit encore, et parce qu’elle gagne enfin. Elle qui restait sur quarante-quatre années d’échecs en tous genres, beaucoup assez incompréhensibles, possède désormais une culture du résultat. Imposer un score ’’italien’’ à l’équipe la plus compétitrice d’Europe, l’Allemagne, cela dit tout de son nouveau savoir-faire.

Parce qu’elle maîtrise mieux ses nerfs qu’avant, parce que sa volonté de vaincre n’a fait que croître avec le temps, parce qu’elle défend bien en ayant conservé sa magnifique aisance technique, parce qu’elle était tout simplement la meilleure équipe de l’Euro, dont elle a gagné tous ses matches, l’Espagne a remporté un formidable succès.

C’est une réussite sans nom pour Luis Aragones, vieil homme très critiqué depuis deux ans, dont la foi tenace a été le fil roja de cette équipe au plus fort de la tempête. Elle la doit aussi à deux hommes qui sont tombés dans les bras l’un de l’autre au coup de sifflet final. Ils ont maintenu leur équipe à flots en début de match alors que l’histoire pouvait dérailler : Iker Casillas, immense gardien, idole d’un peuple entier, et Fernando Torres, auteur d’un but plein de classe qui va bercer des génération de petits Espagnols.

Pourtant, Ballack était bien titulaire dans ce 4-2-3-1 qui avait permis à l’Allemagne de se rassurer il y a deux semaines. Mais l’équipe de Löw était trop loin, dans tous les domaines, notamment sur le plan défensif, pour refaire le coup de 1996 et de toutes les fois d’avant. L’histoire retiendra que l’Espagne a gagné tout en étant privée du meilleur buteur du tournoi, David Villa (4 buts), sur blessure. Seul en pointe du 4-1-4-1, Fernando Torres aura fait le travail pour deux.

L’Allemagne s’accroche à l’ordre ancien

El Niño aura mérité de rester l’homme de cette finale. Il aura été le phare de l’Espagne au moment où elle en avait le plus besoin, c’est-à-dire à 0-0. A la 22e minute, c’est une tête de Torres sur le poteau qui a fait démarrer une Seleccion carburant au diesel. Hors une passe lumineuse de Xavi pour Iniesta (16e), la Roja est entrée dans le match lestée du poids de sa responsabilité. Elle cumulait une vraie fébrilité défensive côté droit et une prudence qui ne lui ressemblait pas. Pas de mouvement, pas de passe vers l’avant, pas de risque. Pas vraiment de finale en dehors du jeu entre les lignes qu’arrivait, par séquences, à développer

L’abnégation et les accélérations de Fernando Torres servirent alors de boussole. L’Espagne sortit progressivement de sa coquille. Menaça. D’abord par Fabregas d’une frappe de loin (31e), puis par cette fulgurance au milieu qui fait sa marque de fabrique. Senna, droit devant vers Xavi, droit devant vers Torres. Le joueur de Liverpool imposait sa vitesse, contournait le pauvre Lahm, et battait Lehmann d’un tir piqué (33e). Enfin, il y avait match. La bataille du milieu était symbolisée par un duel Fabregas - Ballack. Celui des bagarreurs plus que celui des magiciens.

L’Allemagne resta globalement impuissante. L’Espagne, intermittente. Quand elle accélérait, il n’y avait pas de match. Quand elle attendait trop, personne n’était sûr que ça ne craquerait pas. Après deux chaudes alertes (Xavi, 53e ; Silva 54e), l’Allemagne se réorganisa en 4-1-3-2 avec l’entrée de Kuranyi (59e). Aragones répondait avec l’entrée de Xabi Alonso et un 4-2-3-3-1 plus défensif. Silva, un peu nerveux alors que le match montait en température, faisait les frais de l’opération. L’Allemagne accepta d’agresser l’Espagne, et celle-ci de procéder en contres.

Même à ce jeu là, la Seleccion était plus dangereuse. Elle arriva lancée plus d’une fois, mais rata la dernière passe, quand ce n’étaient pas Lehmann (67e, tête de Ramos) ou Frings (68e, tir d’Iniesta) qui sauvaient la patrie. Senna, démarqué à trois mètres du but, était trop court (82e). Alors que commençait à vrombir un virage délesté de décennies d’humiliations (« España, España »), M. Rosetti maintenait tant bien que mal de l’ordre dans les débats. La tâche était rude. C’est toujours comme ça, quand l’ordre ancien est remis en cause. Les anciens titulaires des postes cherchent à se soustraire à la fatalité par tous les moyens. Mais c’est comme ça, l’Euro 2008 est une compétition qui se joue à seize, et c’est toujours l’Espagne qui gagne à la fin.

Source : L'Equipe



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