Le Sénégal n’a pas attendu samedi pour assimiler la cruelle leçon, mais ce Burkina-Sénégal le lui a rappelé : en football, la vérité d’un match tient parfois à un rien. «A de petits détails», surligne, dépité, Lamine Ndiaye, coach-adjoint des Lions, en rogne contre le sort qui a décidé du débat du 4 août en une fraction de seconde. On joue la 58e mn, quand, sur une balle plongeante, le virevoltant Jonathan Pitroipa, meilleur homme du match, devance Pape Malickou Diakhaté dans la surface de réparation. Le joueur de Fribourg (Allemagne), profite d’un frottement avec le défenseur sénégalais pour se laisser tomber en pleine course. Le juge central, Mohamed Guezzaz, près de l’action, fait signe de jouer. Mais au moment où Tony Sylva a déjà le ballon entre les mains et s’apprête à relancer, ô rebondissement, l’arbitre marocain désigne le point de penalty, suite à l’insistance de son juge assistant, Abdelwah Fannane. Et donne dans la même foulée un 2e carton à Malickou, synonyme d’expulsion. C’est la consternation dans le camp sénégalais. Bèye, Diouf, Tony, tout le monde s’agite autour de l’arbitre. Mais Guezzaz, dont l’arbitrage avait été fortement contesté par le Sénégal lors d’un certain Sénégal-Egypte (1-0) à la Can 2002 au Mali, restera de marbre. Avant que Narcisse Yaméogo ne vienne tromper Tony Sylva d’un subtil contre-pied.
Le Sénégal est mené. Pire, il joue à 10. Les Lions ne vont jamais réussir à se relever de cette fatale 58e mn. Alors penalty ou pas penalty ? El Hadji Diouf crachouille un avis tranché : «Le penalty, il n’existe pas ! Et on l’a dit à l’arbitre. C’est injuste. Il a donné aux Burkinabè toutes les fautes. Ce sont des professionnels comme nous, il n’a pas besoin de les aider. A chaque fois, il sifflait en leur faveur et nous, quand on avait des fautes, il laissait passer. C’est dommage, mais que vous voulez-vous, c’est comme ça le football.»
Lamine Ndiaye, le coach adjoint des Lions, un tantinet plus diplomatique, ne détonne pas de son capitaine : «En Afrique, il y a pas mal de paramètres qui peuvent influer dans un match. Penalty ou pas, je ne sais pas. Mais vous connaissez tous l’arbitrage-maison en Afrique. J’ai demandé à Tony, si Malickou a touché le joueur burkinabè, il a dit non. Et ce qui est curieux, ce n’est pas l’arbitre central qui était pourtant le mieux placé qui l’a sifflé, mais c’est son assistant qui l’a signalé.» L’ancien international refuse cependant de s’éterniser là-dessus : «Bon, on n’y peut rien. La prochaine fois, il faudra être plus rigoureux et plus vigilant. Quand tu es à l’extérieur tous les détails comptent. Et justement, c’est sur un petit détail que le match a basculé. Malgré qu’on n’ait pas été très flamboyant, on aurait pu s’en tirer avec un 0-0. Il s’agit maintenant de tirer les leçons de ce match et essayer d’avancer.» Car la vie, en foot, va avec les impairs du genre.
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