Après avoir régné quinze ans dans l’arène, Yakhya Diop «Yékini» a essuyé sa première défaite hier au stade Demba Diop. Un exploit du jeune champion de Guédiawaye, Balla Gaye 2, qui met fin ainsi à un mythe.Il pleure, Mathiam, ami de Yékini. Balla Gaye aussi. Et pourtant, la cause n’est pas la même. Pour l’un, ce sont des larmes de tristesse. L’autre de joie. Ainsi va la vie. Assis dans les gradins de la loge officielle, entouré de proches, le pauvre est inconsolable.
Depuis qu’il est avec le «Roi des arènes», c’est la première fois qu’il a mal. Quinze ans durant. Et pour une fois, il rentera le cœur meurtri. Sans la victoire. Mais plutôt une défaite. Un mot qui ne figurait pas dans le dictionnaire de l’enfant de Bassoul. Aujour-d’hui, il est en première page. Comme par hasard. Le destin. Une page du «Sénégal de la lutte» s’ouvre ainsi. Comme elle a débuté, l’année 2012 a une fois de plus révélé des surprises. En entendant d’autres certainement. Après l’avènement de l’Alternance avec l’arrivée d’un nouveau président de la République, marquant le départ du «Pape» du Sopi, Me Abdoulaye Wade, après douze ans de règne, l’arène sénégalaise a également connu une mutation, avec ses invincibles, comme entre autres Lac de Guiers 2 qui ont touché terre. Un Yékini d’attaque. Pourtant, rien n’annonçait la fin de règne du «Roi». Malgré tout ce qui a été dit. Le champion de Bassoul avait la même détermination que lors de ses précédentes sorties. Seul bémol, pour une première, il n’a pas pu faire son fameux tuss.
Un signe (certainement) des mauvais jours, là où son adversaire du jour avait facilement pu exécuter le «sien». Le champion Sérère se verra empêcher par l’entourage de Balla Gaye 2. Sa séance sera perturbée par le tambour major de ce dernier. Et cela, malgré les interpellations du fils de Double Less. Rien n’y fait. Yékini finira par abandonner. Au grand dam du public et de ses supporters qui attendaient de voir le «Roi» assurer le spectacle. Lors de la confrontation, on aura noté également un autre changement dans le comportement du chef de file de l’écurie Ndakaru. Très défensif, Yékini sera le premier à attaquer. Une stratégie qui s’avérera périlleuse puisqu’il se verra contré par le jeune champion de Guédiawaye. A la suite d’un corps à corps, Yékini envoie un direct. Balla Gaye 2 réplique. Chacun cherche la meilleure position. Balla profite du thiakhabal raté.
Conscient de sa maîtrise, le fils de Less enchaîne un uppercut et tente une prise. Déséquilibré, Yékini se retrouve à trois appuis. D’autres diront que c’était quatre. Balla lève les bras. Mais l’arbitre demande de poursuivre le combat. Une fois de plus, Yékini, toujours d’attaque, se rue sur son adversaire pour le deuxième corps à corps. Avant d’enchaîner par un croc en jambes (thiakhabal). Une prise mal négociée et dont Balla va profiter pour le projeter au sol. Et cela n’aura duré que 2mn 10 secondes. Demba Diop n’en revient pas. Yékini est bien tombé. Une première ! Les supporters de Ndakaru n’y croient pas. Alors que les uns tombent en transe, d’autres jubilent. Le «roi» est bien «mort». Triste fin de série.
Ainsi en ont décidé les «dieux de la lutte». L’histoire retiendra que l’invincibilité de Yakhya Diop «Yékini» s’est arrêtée un certain dimanche 22 avril 2012, après 19 victoires. Sonnant ainsi l’alternance dans l’arène et une recomposition qui ouvre d’intéressantes perspectives chez les ténors. Promoteurs et amateurs se frottent déjà les mains.
6 Commentaires
Hytr
En Avril, 2012 (12:30 PM)123
En Avril, 2012 (13:02 PM)Laaaaaaaaay
En Avril, 2012 (13:36 PM)Zelko
En Avril, 2012 (20:34 PM)Fafa
En Avril, 2012 (09:15 AM)Amm
En Avril, 2012 (13:29 PM)Participer à la Discussion