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Les coachs locaux ont la cote en Afrique : L’effet Aliou Cissé ?

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Les coachs locaux ont la cote en Afrique : L’effet Aliou Cissé ?
Ils gagnent du terrain. « Ils », ce sont les techniciens africains à qui l’on confie, un peu plus chaque jour, les rênes des sélections nationales sur le continent. De Mohamed Magassouba à Djamel Belmadi en passant par Aliou Cissé, les fédérations africaines semblent désormais fortement apprécier l’expertise locale au détriment des coachs occidentaux dits « sorciers blancs ». Une révolution ?

La dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Cameroun est historique à bien des égards. Elle a été marquée par le premier sacre continental du Sénégal mais aussi par la pléthore d’entraîneurs nationaux à la tête de ces sélections, une première. 16 des 24 nations représentées à cette compétition ont eu à leur tête un entraîneur de leur pays. Comme un signe, la finale de cette 33e édition de la CAN opposait un tacticien « local » (Aliou Cissé) à un venu d’Europe (Carlos Queiroz).  La suite, nous la connaissons. A l’issue de sa demi-finale perdue contre le Sénégal, Kamou Malo lançait un cri du cœur à ce sujet. « J’encourage les dirigeants africains à recruter local. On devrait nous faire davantage confiance », disait-il. Un vœu entendu et exaucé. Si ce dernier a été remercié, après la CAN, malgré ses performances honorables, son homologue comorien, Amir Abdou, s’est vu confier les clefs de la sélection mauritanienne en lieu et place du français, Didier Gomes Da Rosa. Un choix sans doute motivé par son parcours avec l’équipe des Comores lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (élimination en 8e de finale contre le Cameroun, 2-1).

Un autre changement s’est opéré et cette fois-ci du côté du Cameroun. L’ancien international camerounais et double vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations (2000 et 2002), Rigobert Song a remplacé le portugais, Toni Conceiçao. Une nomination que de nombreux internautes n’ont pas manqué de commenter en faisant notamment le lien avec Aliou Cissé. Outre la ressemblance capillaire entre les deux hommes, ils ont été des capitaines « courage » pour leurs sélections respectives.  

Mais alors, peut-on mettre, en partie, ce mouvement qui s’opère sur le continent comme la résultante d’un "effet Cissé" ? Pour Mbaye Sène, journaliste sportif à Dtv, cette révolution a été enclenchée depuis fort longtemps et elle est le fruit de plusieurs facteurs. « Avant Aliou Cissé, en 2019 c’était Djamel Belmadi  qui avait permis à l’Algérie de remporter la coupe d’Afrique des Nations, analyse-t-il. Je pense que les dirigeants du football ont compris que l’expertise locale est la plus avantageuse en termes de salaire et de patriotisme ».  A la tête de l’équipe nationale du Sénégal depuis mars 2015, Aliou Cissé détient un record de longévité à la tête de cette sélection. Une donnée déterminante pour Abdoulaye Thiam, journaliste à Sud Quotidien : « C’est une bonne chose que l’on constate aujourd’hui qu’il y a beaucoup de fils du continent qui reviennent rendre service à leurs pays et à qui on laisse travailler. Si tout le monde parle d’Aliou Cissé c’est en grande partie parce qu’il y a la stabilité. Jamais dans l’histoire footballistique de ce pays, on a laissé un entraîneur local faire deux voire trois Can. Aliou Cissé a participé à 3 coupes d’Afrique des Nations ».

Un temps que n’a pas eu Kamou Malo. Comme énoncé plus haut, le coach burkinabé a été licencié quelques jours après la CAN. Pourtant, ce dernier avait pu insuffler une identité de jeu à des étalons en transition générationnelle. Une prouesse pas assez mise en valeur selon Babacar Ndaw, rédacteur en chef de Emedia et responsable du sport : « Il ne faut pas selon moi analyser les résultats sur le seul critère du sacre continental. Parce qu’il y a des entraîneurs qui font d’excellents résultats sans pour autant aller au bout. Je prends l’exemple d’un Kamou Malo avec le Burkina Faso, le parcours qu’il fait en conduisant sa sélection en demi-finale, n’est pas sanctionné d’un trophée mais  c’est un excellent parcours. Pour moi, ces résultats sont beaucoup plus remarquables ».

Le mythe du « sorcier blanc » à l’agonie

Les dirigeants des équipes nationales africaines ont, à de nombreuses reprises, toujours privilégié l’expertise occidentale. Une transition semble ainsi s’opérer dans le choix des sélectionneurs des équipes africaines. Mais de là, à parler de la fin d’une ère, Mbaye Sène n’est pas de cet avis : « Ça  m’étonnerait car il n’y a pas une vague d’entraîneurs locaux. Mais aussi, les coachs occidentaux font aussi le travail. Mais, je pense que d’ici 5 à 10 ans vous ne verrez plus de « sorciers blancs » sur les bancs des sélections africaines ».

Cette nouvelle vague est venue avec son lot de désagréments faisant par moment place à un chauvinisme exacerbé de la part des supporters. Ayant été à la tête de plusieurs nations africaines dont le Sénégal et le Cameroun, Claude Leroy n’a pas manqué de pousser un petit coup de gueule sur la question : « Dieu sait qu'Aliou (Cissé) est mon pote, Djamel (Belmadi) aussi, mais ils ont d'africain l'origine : ils (ont grandi) en France, ont fait toute leur carrière en France, ont passé leurs diplômes en France. A eux deux réunis, ils ont passé moins de temps en Afrique que moi tout seul ! ».

Des coachs occidentaux, le continent en a connu et des très bons même. Hervé Renard est un exemple. Après avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 2012 avec la Côte d’Ivoire, le technicien français a récidivé 2 ans plus tard avec la Côte d’Ivoire. Grand artisan de l’aventure sénégalaise à la coupe du monde de 2002, Bruno Metsu a aussi marqué son passage en équipe nationale du Sénégal d’une encre indélébile. « La compétence n’a pas de couleur, elle n’a pas d’odeur et elle  n’a pas de nationalité. Aujourd’hui, je n’ai pas vu un seul africain qui défend plus le football du continent que Claude Leroy. Ça n’existe pas. Il a entraîné le Sénégal, il a entraîné le Cameroun… Aujourd’hui, il est susceptible de devenir directeur technique au Cameroun », pense Abdoulaye Thiam.

Coachs locaux et occidentaux : une équivalence en termes de formation… hors du continent

Aliou Cissé fait partie de ces sélectionneurs qui ont eu la « chance » de faire ses classes d’entraîneurs à Clairefontaine là où d’illustres noms sont passés avant lui. « Et lors de ces formations, les africains sont souvent majors de leur promotion », confie, Abdoulaye Thiam. Mais pour ce dernier, la donne est tout autre sur le continent africain et propose des pistes de solution pour inverser la tendance : « Je pense qu’il faut redoubler d’effort sur le volet formation afin que nous ayons les mêmes licences qu’au niveau européen. Au Sénégal, je pense que le plus capé niveau diplômes, c’est Sadio Demba, il a la licence UEFA. Il va falloir que l’on permette à nos sélectionneurs locaux de pouvoir parfaire leurs formations en Europe avec l’accompagnement de nos Etats et de revenir servir le pays par la suite ».

Inégalités salariales entre sélectionneurs occidentaux et africains : une anomalie en cours de changement

« C’est là où le bât blesse. En termes de salaire, ils ne sont pas mieux rémunérés que les coachs occidentaux parce qu’ils viennent avec certaines conditions. Mais la roue commence à tourner avec Aliou Cissé notamment », explique Mbaye Sène qui fait bien de parler d’Aliou Cissé. Ce dernier toucherait un salaire net de 18 millions de FCFA par mois. Jamais un sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal n’avait touché autant. Le plus grand salaire avant le natif de Ziguinchor était celui perçu par Alain Giresse. Le technicien français touchait un salaire mensuel de 13 millions.

« Regardez ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, avec François Zahoui lors de la Can de 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. Il est allé jusqu’en finale sans encaisser le moindre but et a été défait par la Zambie lors de la séance des tirs au but. Il rentre au pays, on le vire et on emmène un stagiaire (Sabri Lamouchi) qui touche 10 fois plus que lui (40 millions par mois contre 10 millions pour Zahoui). C’est inadmissible. A compétence égale, salaire égal », peste Abdoulaye Thiam.


7 Commentaires

  1. Auteur

    Nième Gaindé

    En Mars, 2022 (07:32 AM)
    C'est tellement évident qu'il faut un sénégalais pour entraîner l'équipe nationale, un japonais au Japon, un malgache à Madagascar, un Gambien en Gambie etc.. C'est une question de souveraineté nationale évidente ! 
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  2. Auteur

    En Mars, 2022 (08:10 AM)
    Fellicitaion à Cissé, champion d'Afrique. Mais coté patriotisme, Cissé repassera. On mesure le patriotisme au regard des enjeux individuels : les exemples de patriotisme sont souvent les militaires, car ils acceptent au quotidien de faire le sacrifice suprême. Lui, Cissé a refusé de venir jouer pour le maillot (drapeau) du Sénégal en 2000 lors de la CAN au Nigéria quand il était au PSG au prétexte qu'il allait perdre sa place. Jay Jay Okacha, lui, prenait l'avion pour le Nigéria contre l'avis du même club (PSG). 
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    • Auteur

      Mariama

      En Mars, 2022 (09:01 AM)
      Les erreurs, tout le monde en fait l'important c'est la répentance. Si Cissé n'était pas patriote il n'aurai jamais viré l'égyptien de son staff avant les demi-final de cette CAN. La suite a montré que l'égypte avait une taupe dans l'équipe avec la bouteille de gabaski où les noms des joueurs qui n'ont jamais tiré de pénalty figure. De grace laissé Cissé tranquille, il a été patient pendant des années et il n'était pas obligé. 
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    Auteur

    O8h 10

    En Mars, 2022 (08:30 AM)
    Bien dit . aliou Cissé à jouer pour le Sénégal par défaut . Il attendait sa convocation en équipe de france
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    Auteur

    En Mars, 2022 (09:31 AM)
    chance du débutant
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    Auteur

    Défenseur

    En Mars, 2022 (10:05 AM)
    Nième Gaindé après Cissé moi je préfère d'autres Africains qui ont vécu dans des grands clubs avec de grands joueurs.
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    Auteur

    En Mars, 2022 (12:04 PM)
    Carlos quieroz l entraîneur de l egypte est africain de naissance il est né au Mozambique.en tout cas j ai toujours préféré les sélectionneurs africains parce qu un selectionneur c est seulement 10 pourcent d effluance sur l equipe.

    Si alioune cisse quittait l equipe du senegal il serait tout de suite engagé par une grande nation ou un club et payer 5 fois plus que ce qu il perçois maintenant au senegal
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    Auteur

    En Mars, 2023 (12:17 PM)
    B­­o­­n­­­j­­­o­u­­­r, j­­­e m'a­­­p­p­e­lle Alisia, j'ai 21 a­­­ns) Dé­­­bu­­t du mo­dè­­le S­­­E­­­X­E 18+) J'a­­ime êt­re pho­­­to­­­grap­­hi­­ée n­­u­­­e) V­e­­u­­i­­­l­­­lez no­ter me­­­s phot­­os à l'adr­­esse su­i­va­nte --- W­­­W­­W­­­.­X­2­­­1.­­­F­U­N id07671403
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