Le déluge de millions de francs qui s’abat sur l’arène depuis quelques années suscite convoitise et passion. La lutte qui, il n’y a guère longtemps, souffrait douloureusement du règne sans partage du football, est en passe de détrôner cette discipline du haut du tableau. A la base de cette « guerre des cachets », se trouvent deux promoteurs, Gaston Mbengue et Luc Nicolaï qui rivalisent pour décrocher des affiches aussi alléchantes les unes que les autres.
Luc Nicolaï et Gaston Mbengue ! Ce duo, pour l’essentiel, rythme la vie de l’arène s’il ne le régente pas purement et simplement, au grand bonheur des lutteurs, des managers et des amateurs. Sont-ils philanthropes pour autant ? Que non ! Ils seraient vraiment peu inspirés s’ils se contentaient de la portion congrue de cette manne. En réalité, ils y trouvent largement leurs comptes et ne peuvent convaincre personne du contraire. On ne peut pas investir autant d’argent (250.000.000 de francs) pour ensuite se retrouver sur le carreau. Le bon sens bat en brèche une telle éventualité et même un piètre homme d’affaires s’éviterait un tel « vagabondage financier ».
Force est de reconnaître que le « duo de choc » Luc Nicolaï - Gaston Mbengue a déjà pris une bonne longueur d’avance sur le reste du convoi des promoteurs. Avec Modou Lô - Balla Gaye 2 et Eumeu Sène - Lac de Guiers 2 ficelés bien avant l’ouverture officielle de la saison, Luc avait déjà affiché ses ambitions pour la saison à venir. Ces deux combats constituent des sommets de l’arène. Le coût de l’opération : 120.000.00 de francs. Chacun des quatre lutteurs a signé pour 40.000.000 de frs. Un gros lot ? Certes, comparés aux 30.000.000 de francs payés à Papa Sow et à Zoss pour un face-à-face. Et que dire des 200.000.000 de francs que Gaston Mbengue a déboursés pour « s’offrir » l’Acte II de Tyson-Yékini ? Pour l’heure, c’est le record absolu dans l’arène. Du coup, Gaston Mbengue a repris la « tête du peloton » et nul doute qu’il compte y demeurer encore pour longtemps car, pour l’heure, il est loin de son compte. Pour lui porter la contradiction, Luc Nicolaï fait plutôt dans les coups d’éclat avec des combats jugés très sensibles, difficiles à décrocher, voire impossibles à l’image de Modou Lô - Balla Gaye 2 que le promoteur de la Petite Côte a réussi à monter après que Gaston Mbengue, Serigne Modou Niang et Ndèye Ndiaye Tyson ont buté sur les flancs conduisant au sommet où trônent les deux lutteurs et leurs managers. Là également l’arme de la persuasion a simplement été pécuniaire. Aux 25.000.000 de francs pour chaque lutteur proposés par Gaston Mbengue sans résultat, là où Bassirou Babou, le manager de Modou Lô en réclamait 50, Serigne Modou Niang en avait promis 30 pour chacun des deux protagonistes. Insuffisants, avaient rétorqué les deux camps. La meilleure offre de l’époque avait été celle de la promotrice de Pikine, Ndèye Ndiaye Tyson qui avait mis sur la table 70.000.000 de francs à partager entre Modou Lô et Balla Gaye 2. Là également, il n’y eut point d’accord.
Finalement, Luc Nicolaï a raflé la mise avec 80.000.00 de francs répartis à part égale entre les deux lutteurs. A peine le monde de lutte avait-il fini de saliver à l’idée d’un tel face-à-face que le même promoteur se signala encore, de façon fracassante, avec le choc royal Eumeu Sène - Lac de Guiers 2. Il ne lui manquait plus que le combat-revanche Gris Bordeaux-Balla Bèye 2 pour boucler la boucle, convaincu d’avoir monté les plus belles affiches de la saison. Mais c’est à croire qu’il a manqué de vigilance en ne surveillant pas ses arrières. Cette « seconde d’inattention » lui vaut aujourd’hui d’avoir été rattrapé et même dépassé par Gaston Mbengue dont le coup d’éclat a eu l’effet d’un coup de canon dont l’onde de choc est ressenti jusqu’en Europe, Asie et même aux Amériques. Ce qui relevait du rêve pour de nombreux amateurs, est devenu enfin réalité : Mohamed Ndao Tyson reprend du service après plus de deux ans d’absence. Pour donner un cachet encore plus symbolique à ce retour en grande pompe, le promoteur Gaston Mbengue a jeté son dévolu sur la date anniversaire de l’indépendance nationale, le 4 avril.
Gaston Mbengue a donc réussi un coup d’éclat, frappé un énorme coup au moral de son « adversaire », Luc Nicolaï et remporté une grande bataille. Mais le combat n’est pas encore terminé. D’autres actes sont à venir. La guerre des affiches est lancée, au grand bonheur des lutteurs qui n’aspirent qu’à vivre de leur art. Cependant, pour faire mieux que ce que Gaston Mbengue promet pour le 4 avril prochain, il faudra peut-être attendre longtemps.
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