LUTTE- "TYSON»/"BOMBARDIER" DIMANCHE AU STADE LÉOPOLD SENGHOR - L’heure de vérité a sonné

La réédite du combat Mohamed Ndao «Tyson»-Serigne Dia «Bombardier». C’est le meilleur cadeau que les amateurs pouvaient rêver en ce début d’année. Quatre années après leur première confrontation, les deux mastodontes de l’arène seront demain, dimanche 7 janvier, sous les feux de la rampe de l’actualité pour des retrouvailles qui feront date dans les annales de l’arène. Proposé par Action 2000, le combat s’annonce comme celui du risques pour chacun des deux protagonistes qui cherchent à insuffler un nouveau souffle à leur carrière.

C’est le 25 décembre 2002 que Mohamed Ndao «Tyson» avait été terrassé pour la première fois de sa carrière. Et c’était l’œuvre de Bombardier, le B52 de Mbour qui n’avait eu besoin que de quinze petite secondes pour effondrer le mythe Tyson, bâti à la fin des années 90. Quatre années après cette désillusion, c’est Action 2000 qui scelle les retrouvailles ce dimanche 7 janvier, au stade Léopold Sédar Senghor. Ce choc du nouvel an sera inscrit sous le signe de la clarification au regard de la grande polémique que leur premier combat a suscitée auprès des amateurs de lutte. L’heure a donc sonné pour trancher ce débat lors de cette affiche dont l’issue aura sans doute des répercussions dans la bourse des valeurs de l’arène. Et en descendant dans l’enceinte verte du temple du football, aussi bien Mohamed Ndao « Tyson » et Bombardier savent qu’ils vont vers une étape décisive pour leur carrière. Le challenge sera cependant grand pour Tyson qui lutte pour solder ce vieux compte et du coup laver l’affront subit d’abord devant le Mbourois et surtout le « Roi » des arènes, Yékini.

«On ne peut pas se réclamer champion en 14 combats. Il y a des lutteurs qui ont fait 200 combats dans leurs carrières. Moi, je considère que nous sommes à nos débuts et toute expérience est bonne à prendre », laissait-t-il entendre lors de la cérémonie de signature des contrats. Tel le sphinx, l’enfant de Ndagane va donc essayer de renaître de ses cendres et éviter cette défaite de trop qui pourrait engendrer des conséquences sur sa brillante carrière entamée tambour battant en 1995.

C’est en 1995, en effet, que Mohamed Ndao « Tyson » a fait irruption dans l’arène et a commencé à marquer son territoire dans le milieu de la lutte avec frappe. Coéquipier alors de Balla Bèye, il va d’abord signer sa première victoire devant Nguèye Loum de l’écurie de Diambour. Fort de sa force physique le chef de file de la nouvelle écurie, dénommé Bul Falé, pouvait alors s’attaquer aux ténors de l’époque. . Au fil de ses sorties, Tyson imprime même un nouveau style, lance sa propre chorégraphie et véhicule sa philosophie «Bul Falé ». Mohamed Aly sera le premier à vérifier la lourdeur de la frappe du jeune Kaolackois. «On attendra parler de ce jeune lutteur» commentait modestement le Walo Walo. Cette déclaration allait se vérifier, notamment en 1997. Cette fois, c’est le Tigre de Fass qui va en faire les frais. Ce combat constitue le déclic dans la carrière du leader de la génération Bul Falé. Une star est né. Tyson poursuivra sa bonne série en terrassant successivement, Aliou Sèye, Mohamed Ali et Tapha Guèye, Toubabou Dior, Manga 2 et Mor Fada, autres ténors qui vont s’ajouter à son tableau de chasse. Cette belle saga s’achève en 2002, lors de son face à face avec le jeune lutteur Mbourois
Demain dimanche, un autre défi s’offre donc à lui et les circonstances de sa première défaite doit sans doute l’aider à rebondir et donner un coup de fouet à sa carrière. S’il a appris à conjurer la pression des grands combats, il aura besoin d’une dose supplémentaire de concentration afin de ne pas tomber dans le piège de son puissant adversaire, connu comme un fonceur et qui ne pose pas de question. Mais comment va t-l a-t-il se prendre pour contenir cet adversaire ? Son salut serait-t-il dans la bagarre pour faire douter son adversaire comme semble le préconiser certains observateurs ?

Ou mettra t-il à son profit tous les atouts techniques qu’il a déjà eu à étaler lors de ses précédentes sorties, notamment sa bonne maîtrise du hanché (face à Cheikh Mbaba et Moustapha Guèye), sa lourde frappe (devant Mor Fadam et Mohamed Aly), le ramassage de jambes ( Devant Aliou Sèye), placage (Manga) et autres techniques. Quoi qu’il en soit le Mbourois ne sera pas désavantagé et aura un avantage psychologique certain qu’il essayera de mettre sous la balance.

Pour bon nombre d’observateurs évoluant dans le milieu de la lutte, Serigne Dia Bombardier doit toutefois privilégier la technique au détriment de sa fougue et sa confiance souvent débridée qui lui ont souvent desservi par le passé. Ses défaites devant Yékini et le retentissant revers subi le 16 avril 2006 à Thiès devant Baboye sont révélateurs. Reste, maintenant à trouver la bonne alchimie et prouver à la face du monde qu’il peut revenir au sommet. La patience dont il déjà fait montre à ses débuts dans l’aréne en 1998 ne doivent pas être de trop et lui sera d’un grand apport devant un adversaire qui présente les mêmes mensurations et plus mobile. Après avoir régné en maître dans les Mbappats (combats initiatiques) dans les localités de la Petite côte, Bombardier, on le rappelle, a enregistré sa première victoire devant Manga n°3. Le poulain de Yéri Diakhaté a poursuivi son ascension en terrassant successivement Pape Cissé de Pikine, frère de Baboye, Boy Kaïré, Moustapha Guèye, Zale Lô, Mame Ndiambane avant de buter sur le « Roi » des Arénes,Y ékini, qui l’a terrassé à deux reprises mais aussi Tyson n°2 et Baboye. En prélude de la grande affiche, le promoteur Action 2000 offre un plateau de quatre combats en préliminaire. Ils opposeront Ndaff (Ecurie Force Tranquille) à Amadou Sarr (Ecole de lutte Balla Gaye), Ousmane Toucouleur (Fass) à Samba Diakhasso (Thiaroye), et Yaou Dial (Ecurie Hal Pulaar) à Body Rfm.