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NIGERIA-SENEGAL (2-1): Une défaite qui fait très mal

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NIGERIA-SENEGAL (2-1): Une défaite qui fait très mal

En battant hier les « Lions » du Sénégal, hier mardi sur le score de 2 buts à 1, le Nigeria a fait très mal à tout un pays. Mal aux joueurs. Mal aux supporters. Mal à la nation. Un mal dans la tête, les jambes de tous. Un mal aussi dans le cœur des uns et des autres.

Nigeria's Taye Taiwoo (L) challenges Senegal's Diomansy Kamara during their African Nations Cup Group D soccer match in Port Said, Egypt, January 31, 2006. REUTERS/Radu Sigheti Malgré une très bonne partie livrée par des « Lions » volontaires, solides techniquement et déterminés, le Sénégal a perdu hier, pour ses supporters, le match du rachat et de la confiance. Deux buts inattendus de dernière minute, sont venus réduire à néant 80 minutes d’efforts intenses des joueurs sur le terrain et d’émotion à vous couper le souffle de toute une nation accrochée à son équipe comme jamais avant. Dur pour les milliers de supporters, enfants, jeunes filles, mères de famille, adultes, qui, au sortir de la première mi-temps, et pendant les 30 minutes de la seconde, n’ont cessé de sauter, répondant par l’affirmatif, à la prestation de leurs joueurs, à la tête desquels, on retiendra le nom de Diomansy Kamara. Le meilleur parmi les « Lions ».

Une défaite est toujours difficile à avaler. Mais, celle d’hier, après le match perdu contre le Ghana, fait désordre dans les esprits. Elle habitue les supporters sénégalais aux défaites d’une certaine époque. Depuis la Coupe du monde 2002, les Sénégalais étaient devenus presque invincibles et tout ce qui leur arrivait sur un terrain de foot ne devait être qu’un incident de parcours. Reconnaissons qu’avec deux matches perdus en une semaine, même qualifié par miracle aux quarts de finale de cette Can, le Sénégal a eu du mal à tenir son rang de favori. Nous avons tous mal.

Mais, dans une poule de feu composée d’anciens vainqueurs et des finalistes de coupe d’Afrique, (le Nigeria, trois fois et le Ghana, quatre fois), il était difficile à notre équipe, même revigorée par une finale de la Can en 2002 et une place de quart de finaliste de la coupe du monde en juin-juillet 2002, d’en sortir indemne, la pipe solidement accrochée à la bouche. La défaite d’hier, est douloureuse néanmoins malgré ces rappels. Mais, c’est cela aussi la loi du sport. Même si on peut le dire sans se tromper, qu’il aura fallu un miracle de l’autre côté, pour qu’on sorte vaincu de ce match par un Nigeria pas au sommet.


Ces éléments de forme rappelés, essayons d’analyser et de comprendre un peu ce qui s’est passé sur le terrain. Face une équipe du Nigeria qui avait visiblement peur de perdre, le Sénégal a montré son meilleur visage depuis le départ de cette Can. Vifs, très forts dans les duels et au mental, l’équipe sénégalaise dans son ensemble, a fait un match de géant. Et l’on savait qu’elle marquerait au moins un but. Elle l’a fait.

Mais, dans un match qui dure 95 minutes et face à des attaquants nigérians, qui ne manquent pas d’atout, (même si John Utaka a été muselé pendant tout le match) il fallait être vigilant. Les entraîneurs et l’encadrement l’ont répété à l’envi avant le match et dans les vestiaires à la mi-temps. Mais, certains joueurs l’avaient sans doute oublié entre la 80 ème et la 90 ème minute.

Parmi eux et premier responsable, le gardien de but Tony Sylva. Sans donner l’impression de vouloir les accabler, il faut dire certaines vérités sorties de ce match. Excellent contre le Ghana, hier passoire de première catégorie, la réalité, pour ce gardien de but, qui, depuis ses débuts à la Jeanne d’Arc de Dakar, en catégorie junior, est qu’il n’a jamais arrêté de progresser. Mais, l’autre vérité est que le temps de la remise en question est aujourd’hui arrivé pour lui. Parce que Tony soit un très bon gardien de but, personne n’en doute. Mais, après l’offrande faite à Matthew Amoa contre le Ghana et les deux cadeaux encore offerts hier à Obafémi Martins, il a montré de réelles limites lui aussi dans les moments difficiles d’un match. Loin d’être fini, il devrait se remettre au travail.

L’autre défaillance notée dans l’équipe, vient de notre milieu de terrain. Surtout de la position sur le terrain d’Abdoulaye Diagne Faye. Encore une fois, lui qui a remplacé Diomansy Kamara, meilleur homme du match, pour donner du tonus au deuxième rideau sénégalais, est complètement passé à travers. Transparent contre le Ghana, le voilà bien inexistant devant le Nigeria, pour une présence de seulement 14 minutes sur le terrain. Et surtout au moment où l’on menait par 1 à 0 et l’on jouait encore très bien. Réintégré dans le groupe pour se racheter, Diagne Faye a donné raison à tous ses détracteurs, pour avoir été l’autre déception de ce match.

Merci au Zimbabwe

L’autre leçon à retenir de ce match, nous a été donnée par le Zimbabwe. Devant un Ghana lessivé et usé par son match de titan contre le Sénégal, l’équipe des Warriors a su répondre en marquant deux buts. Car dans un match, s’il est important de toucher le poteau ou la barre quatre ou cinq fois, un seul but efface toutes ces actions qu’on peut assimiler à des maladresses. Merci au Zimbabwe pour nous avoir qualifié.

Ce pays qu’on est habitué à battre depuis 1986, lors des éliminatoires de la Can en Egypte (3-0 à Dakar) et en 1999, lors des matches de barrages pour la Can jumelée au Ghana et au Nigeria en janvier-février 2000, nous aura bien tiré d’une bien mauvaise passe hier. Chance. Une fois n’est pas coutume, elle est avec nous. Il nous en aura fallu bien du temps, pour en avoir cependant, (nous qui nous étions habitués au mauvais arbitrage à l’absence poigne de nos dirigeants).

Ne crachons pas sur la qualification

Alors, même avec le coaching tatillon de la fin de match de l’encadrement technique, les Sénégalais déçus ont quand même apprécié la révolte collective du groupe.

En tombant sur la Guinée, autre pays de football, les « Lions » ont encore une chance de passer en demi-finale. Car une défaite qui vous qualifie ne peut pas être assimilée à une malédiction. Mettons-nous à la place des Blacks Stars déjà en partance chez eux, à l’aéroport, et qui, après leur match de démonstration contre le Sénégal, se sont fait battre par un Zimbabwe revanchard et plein de charme. Une autre équipe qui, malgré tout, rentre elle aussi à la maison. Avec des regrets.

Ainsi va le sport. Un monde où les cardiaques, les fous et les chauvins n’ont pas leur place. L’objectif du Sénégal, (malgré les atermoiements du ministère des Sports pour confirmer le staff technique) n’était-ce pas d’accéder aux quarts de finale de cette Can. Le résultat est là et nous ne cracherons pas dans la soupe. C’aurait pu être pire. Une défaite en poule pour le moral n’est jamais la bienvenue, mais rappelons-nous qu’en 1984, lors des championnats d’Afrique qui ont eu lieu en Côte d’Ivoire, la grande équipe du Cameroun des Emmanuel Koundé, Ibrahim Aoudou, Bonaventure Djonkep, Théophile Abéga et autre Roger Milla avait perdu d’entrée de jeu, son premier match face à l’Egypte, sur le score de 1 but à 0.

Dans ce qui reste l’un des championnats d’Afrique les plus relevés, le Cameroun finira en finale, battant le Nigeria des Stephen Keshi, (aujourd’hui entraîneur malheureux du Togo), Okalla, Aruna Ilérika, 3 buts à 1. Retenons donc pour être logique avec nous-mêmes que toute défaite fut-elle méritée ou non, n’est jamais agréable. Celle d’hier, concédée devant une fébrile équipe nigériane, n’aura pas fait que des joyeux ; ni du côté des « Lions », ni du côté des Sénégalais, encore moins du côté des Ghanéens et des Zimbabwéens éliminés, quoi qu’on dise par le Sénégal.

C’est cela la loi du sport. Le sort d’un match ne peut jamais être du côté où le veulent les supporters. Mais disons que pour le moral, elle nous laisse une grosse certitude : celle de savoir que nos lions ont définitivement oublié depuis ce mardi, leur belle balade de la Coupe du monde 2002 en Corée et au Japon. Redevenus humains, de simples hommes pour ne pas le dire, ils savent désormais que personne ne leur fera de cadeau. C’est cela la signification de la gifle que le Nigeria nous a infligée hier.

 



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