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PAPE ABDOU FALL, PROMOTEUR DE LUTTE « Beaucoup de lutteurs feront année blanche, si… »

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PAPE ABDOU FALL, PROMOTEUR DE LUTTE « Beaucoup de lutteurs feront année blanche, si… »

Pape Abdou Fall a mis les pieds dans le plat et avertit aussi bien les lutteurs que les autorités pour qu’ils soient beaucoup plus lucides. «Beaucoup de lutteurs risquent l’année blanche, si jamais ils ne mettaient pas de l’eau dans leur bissap». Aux autorités, il demande de venir en aide aux promoteurs pour leur permettre d’aller dans les régions. Entretien avec un promoteur remonté contre ceux qui s’attaquent au comité national de gestion de la lutte (Cng).

Nous assistons à un début de saison timide. Les grandes affiches se font rares. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ?

La saison a débuté le 2 novembre dernier avec Serigne Modou Niang qui a organisé la première journée. On a aussi remarqué qu’entre cette première journée et la fête de la Tabaski, le temps nous était compté. C’est peut-être ce qui a fait que les promoteurs n’ont pas pris le risque d’organiser des journées entre temps. Il ne faut pas oublier que les amateurs jouent un rôle déterminant dans la lutte. Et qui dit lutte dit forcément amateurs. Qui sont pour l’essentiel des commerçants. Et avec la fête, ils n’ont pas le temps pour aller assister à des combats de lutte. Il était plus prudent de laisser la fête passer avant de se pencher sur les combats.

Sous un autre angle, ces derniers temps, on a assisté à des sorties de plusieurs d’entre les lutteurs pour défier publiquement certains de leurs adversaires potentiels. Malgré tout, il n’y a pas de combats ficelés, qu’est-ce qui l’explique ?

Ma ferme conviction c’est que le lutteur qui n’a pas de soutien ou qui ne reçoit pas la grâce du Bon Dieu risque de passer une saison blanche. Toutes les dates ont été prises au niveau du Cng. Il ne reste plus que les vendredis. Le jour de l’ouverture de la saison, j’étais à la cinquième position dans l’ordre d’arriver des promoteurs au siège du Cng et je n’ai pu avoir que des dates coïncidant avec des samedis. C’est alarmant. Les lutteurs qui cherchent coûte que coûte un combat sont peut-être informés de cette situation.

Les promoteurs soutiennent qu’il n’y a plus de date disponible, pourquoi n’y a-t-il pas de beaucoup de grandes affichent ?

Ça dépend de ce que vous appelez ténor. Il y a d’excellents combats qui sont ficelés. Le 12 décembre prochain j’organise Abdoulaye Wade / Forza et Pape Mor Lô / Baye Mandiaye. Si je suis contraint d’organiser ma première journée un samedi, c’est parce que c’est serré. Les autres promoteurs ont ficelé de belles affiches. A partir de maintenant, il y aura plus de communication autour des affiches ficelées.

C’est qu’il y a des dates mythiques comme le 25 décembre ou le 1er janvier, mais il n’y a pas grand-chose. Y a-t-il un recul de la lutte ?

Il n’y a pas de recul. A ces dates, il y a des combats. Par exemple, il y a le combat Tapha Guèye 2 / Ama Baldé organisé par Luc. C’est des champions confirmés. Les gens avaient l’habitude d’autres noms, mais la lutte a beaucoup évolué. Il faut qu’on l’accepte. Les jeunes finissent toujours par grandir et réclamer plus de considération. Il n’y a pas à s’alarmer. Les amateurs vont se régaler cette saison.

N’y a-t-il pas autre chose qui explique la possibilité de voir les lutteur faire une saison blanche ?

Les lutteurs réclament beaucoup d’argent. Et tout le monde sait qu’organiser un combat coûte cher. Il est même plus judicieux d’organiser les combats des espoirs. Car les grandes affichent ne répondent jamais aux attentes. On sait tous qu’il n’y a que deux véritables sponsors qui mettent beaucoup d’argent dans la lutte. Et ils ont fini de choisir leur camp. Nous essayons avec notre intelligence et nos connexions de trouver quelques accompagnateurs. Les sociétés qui veulent faire de la promotion doivent s’approcher des promoteurs qui contribuent à la politique de jeunesse de ce pays. Des jeunes qui sont à la fleur de l’âge qui n’ont pas d’emplois ont investi l’arène nous essayons de les aider, il faut aussi que les autres fassent de même pour nous permettre de les appuyer davantage. C’est grâce à la lutte que plusieurs maux de la société sont réglés. Il faut alors la participation de tous. Nous faisons une œuvre sociale, il faut que les autorités le comprennent. Nous aider revient à aider des milliers de jeunes de façon indirecte.

Voulez-vous dire que l’enveloppe financière du sponsoring est mal répartie entre les promoteurs ?

Je ne peux pas interférer dans la politique de certaines sociétés parce qu’elles sont les seules qui savent leurs objectifs. Certains de nos grands frères promoteurs ont réussi à décrocher de grands sponsors, il faut les encourager et les féliciter. Mais les entreprises qui n’ont pas encore investi l’arène et qui projettent de le faire doivent penser aux autres pour que la jeunesse qui ne vit que par la lutte puisse en bénéficier. Il faut comprendre que sur près de 3000 licenciés, il y a moins de 1000 lutteurs qui parviennent à décrocher un combat. C’est un manque à gagner. S’il y avait des sponsors derrière nous on aurait pu décentraliser. Les promoteurs n’iront pas dans les régions pour après se retrouver sur le carreau.

La responsabilité de l’État n’est-elle pas engagée ? Il y a aussi des taxes qu’on pourrait alléger pour permettre l’organisation des combats.

Tout ce que l’État peut faire, c’est de dégager une politique. Il y a maintenant ses démembrements qui doivent suivre notamment certaines sociétés nationales. Les promoteurs ne sont pas soutenus, c’est pourquoi ils ne s’aventurent plus dans certaines choses qui peuvent les conduire en prison. Les promoteurs finiront par se lasser et arrêteront de monter des combats. Ce qui serait un drame d’autant qu’ils seront tentés de faire autre chose ou de verser dans la délinquance. La lutte est l’espoir de beaucoup de jeunes.

La différence dans les cachets payés aux uns et aux autres constitue aussi une aberration. Certains ne gagnent même pas cent mille francs au moment où d’autres se tape des dizaines de millions.

Les cachets ne dépendent que du standing. Celui qui évolue dans les premiers combats intéresse moins les sponsors que les ténors. Aucun promoteur de mettra cent millions de sa propre poche, il y a forcément un sponsor derrière qui pense trouver son compte dans une affiche. Il y a des lutteurs qui après un premier combat, puis un deuxième commencent à gagner des millions dès leur troisième sortie. Il y a le cas de Ama Baldé. Les lutteurs n’ont qu’à faire leurs preuves, s’ils veulent gagner autant que les Yékini et autres Tyson. Il n’y a pas de discrimination, on ne refuse pas de payer. A travail égal, salaire égal. Chacun sait ce qu’il mérite. Je ne ferais jamais des choses que je ne peux pas assumer pour faire plaisir aux Sénégalais. Car demain, tu seras seul à régler ton problème. Les gens doivent aider l’arène d’autant qu’il n’y a pas un meilleur espace pour rendre visible une action ou un produit. C’est bien de procéder à des actions de bienfaisance, mais il faut aussi comprendre que nous faisons un appui indirect à l’État.

Combien de journées comptez-vous organiser cette saison ?

Trois à Dakar. Maintenant si des sponsors décident de m’accompagner, je peux aller dans les régions dans le cadre de la décentralisation. Le 12 décembre il y a Abdoulaye Wade / Forza et Pape Mor Lô / Baye Mandiaye, le 14 février, il y a Bour Sine qui avait remporté le tournoi du souvenir contre Sococim de l’école de lutte Balla Gaye enfin le 11 mai, il y aura Hôtel Dior contre Capitaine Pk (Pape Konaté). Mais on va renforcer ses affiches avec d’autres combats. Nous allons faire les choses petit à petit et le plus naturellement du monde.

Le Cng fait également l’objet d’attaques souterraines, certaines personnes s’activent pour faire partir Alioune Sarr et son équipe.

Il y a beaucoup de bruits. Certains parlent même de l’instauration d’une fédération de lutte. Mais toute œuvre bien faite sera toujours convoitée. Et c’est le cas du Cng. Tous ceux qui s’activent aujourd’hui le font parce qu’ils savent que le plus difficile est passé. Ils veulent jouir des fruits d’un arbre qu’ils n’ont semé. Rien est parfait, il y a certes des choses à améliorer, mais il ne suffit pas de passer son temps à dénigrer pour faire partir certains et venir les remplacer. Si le football connaît toutes ses difficultés c’est des propos malvenus et inappropriés qui en sont les causes. Il faut féliciter Alioune Sarr et son équipe c’est de grands dirigeants des modérateurs hors pair. Chacun connaît ses compétences et ses limites. Soyons positifs. Il faut reconnaître le mérite des gens qui ont fait du bon travail. Les sorties intempestives ne servent pas à grand-chose si ce n’est créer des différends dans le milieu de la lutte qui n’en a pas besoin. Il faut éviter les pertes de temps. Laissons ces gens travailler. Le développement de la lutte ne passe pas par la conquête des postes. Essayons d’unir les forces en présence pour y arriver.



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