Pape Gaye, ancien gardien de but : «Ce que je veux offrir aux meilleurs joueurs des établissements scolaires»

Pape Gaye est un ancien gardien de but qui a fait ses classes dans le championnat local sénégalais. Formé à l’Us Rail, il prend sa retraite à la fin des années 90 avant de se lancer dans une carrière d’agent qui le verra amener des joueurs en Turquie, en Syrie ou encore en Inde, pour ne citer que ces pays.

Depuis une année, il a mis sur pied «Malaybyos Sportivus» qui est une agence pour le développement du sport et de conseil en management sportif. Soucieux du devenir du sport dans le milieu scolaire et universitaire, le portier passé par le Jaraaf et la Jeanne d’Arc de Dakar a décidé de créer un tournoi de football et de basketball regroupant des établissements du pays.

La première édition, qui débutera le 13 avril, regroupera essentiellement huit (8) écoles de management de la capitale sénégalaise. Lié à des partenaires notamment français, canadiens ou encore allemands, M. Gaye compte offrir des contrats à l’étranger aux joueurs qui se feront le plus distinguer lors de la compétition. Dans cet entretien accordé à Seneweb, il nous parle un peu plus de ses objectifs et de son envie de redonner un nouveau souffle au sport dans le milieu scolaire et universitaire.

Qui est Pape Gaye ?

Pape Gaye est un ancien gardien de but qui a été formé en 1989 à l’Us Rail. En 1992, j’ai rejoint le Jaraaf de Dakar avant de signer en faveur de la Jeanne d’Arc en 1995. Au terme de ma carrière, je me suis reconverti en agent. Depuis une année, je suis également à la tête de «Malaybyos Sportivus» qui est une agence pour le développement du sport et du conseil en management sportif. C’est également un établissement touristique spécialisé en stratégie, accompagnement et gestion opérationnelle.

Pourquoi avez-vous créé une agence ?

Je suis agent depuis 2000. Dans ce sens, j’ai eu à travailler notamment avec des Turcs et des Syriens. Ainsi, j’ai permis à bon nombre de joueurs de rejoindre la Turquie, la Syrie ou encore l’Inde. Je travaille actuellement dans les disciplines sportives que sont le football et le basket, avec des partenaires français, espagnols et italiens, entre autres. C’est donc dans le souci de mieux structurer mes affaires et d’aider au développement du sport au Sénégal que j’ai décidé de créer l’agence courant 2015.

Pourquoi le nom «Malaybyos Sportivus» ?

Il est inspiré des neuf personnes qui m’ont le plus marqué dans le monde du sport sénégalais, et ce depuis mon enfance. J’ai décidé de prendre les premières lettres de leurs noms respectifs pour en faire un mot. Ainsi, il y a feu Mawade Wade, Abdoulaye Diaw, Lamine Diack, Alassane Ndiaye, Youssou Touré, Maître Babacar Sèye, Yatma Lô, feu Omar Seck et Séga Sakho. Le mot «Sportivus» quant à lui renvoie à la Grèce antique.

Pourquoi avoir ciblé des établissements pour l'organisation d'un tournoi ?

Lorsque j’étais jeune, j’ai étudié à l’école Daniel Brothier de Thiès. Mais, on jouait les interclasses et l’Uassu, avec des anciens internationaux comme Alboury Lah, sans rien avoir en retour. Voyant que le sport au niveau scolaire est mort depuis quelques années, j’ai décidé de m’impliquer en organisant un tournoi de football et de basket pouvant permettre aux meilleurs joueurs de signer des contrats dans des clubs à l’étranger. Les écoles auront bien entendu des récompenses. Mais, selon moi, le plus important est de montrer aux élèves le chemin de la réussite. Car, je le rappelle, les plus brillants auront la chance d’aller faire du sport, tout en étudiant bien entendu, dans un pays étranger. Une occasion dont il ne faudrait pas priver tous ces jeunes qui, pour la plupart, réaliseraient ainsi leur rêve.

Pourquoi avoir donné le nom du tournoi à feu Mawade Wade ?

C’est une figure de l’histoire du sport sénégalais qu’on ne présente plus. Il avait des qualités extraordinaires d’éducateur. Enseignant, il a même eu Serigne Moustapha Sy Djamil au niveau de Saint-Louis. C’était un grand coach et je tiens à lui rendre un vibrant hommage à travers ce tournoi. Vous présentez votre tournoi comme un second souffle pour le monde du sport scolaire… Cette année, nous l’avons démarré tardivement (le tournoi), raison pour laquelle il n’y a que des établissements se trouvant à Dakar. Mais, l’année prochaine, nous inclurons les régions et cela ne peut être que bénéfique pour le sport dans le milieu scolaire. Il s’agira d’un grand tournoi qui permettra d’élargir notre champ d’action et de détection pour le grand bonheur des jeunes qui rêvent d’embrasser une carrière sportive à l’étranger

. Pourquoi avoir ciblé essentiellement des écoles de Management ?

Comme je l’ai dit tantôt, c’est la première édition et nous avons eu du retard à l’allumage. Voulant éviter d’aller trop vite en besogne, nous avons décidé de contacter un nombre restreint d’établissements pour le démarrage de nos activités. Cette première édition peut être assimilable à une phase pilote.

Où avez-vous trouvé les moyens de mettre sur pied un tel tournoi ?

J’ai des partenaires un peu partout à travers le monde. Qu’ils soient français, espagnols ou Canadiens. J’ai d’ailleurs des partenaires allemands avec qui je travaille depuis bientôt plus de 10 ans. Pour vous montrer que ce n’est pas un tournoi à prendre à la légère.

Les meilleurs joueurs sont donc assurés de rejoindre un club au terme du tournoi ?

C’est une certitude. Comme je le dis toujours, c’est une chance de montrer les jeunes talents que nous avons. Dans ce sens, je ferais tout pour inviter l’Institut Diambars, la Jeanne d’Arc de Dakar et Génération foot pour faire un second tournoi auquel prendra part l’établissement qui remportera le premier tournoi.

Avez-vous parlé de votre projet aux autorités ?

Effectivement. J’ai eu à échanger dans un premier temps avec l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, et le ministre des sports, Matar Ba. Aujourd’hui, je suis en partenariat avec le ministère des Sport, le ministère de la Santé, le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de la Jeunesse. Egalement, je travaille avec Aïssatou Cissé, qui est conseillère au niveau de la Présidence de la République, parce que nous voulons inclure l’handisport dès l’année prochaine.

Mon souhait est de relever un défi. Celui de voir notre sport scolaire se hisser au niveau international. Je lance un appel aux autorités. Je leur demande d’aider le sport universitaire et scolaire afin qu’il puisse retrouver son lustre d’antan. Nous devons essayer de retourner aux fondamentaux, c'est-à-dire à la base même. Essayer aussi de s’unir pour le développement du sport de manière générale.