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SENEGAL / ANGOLA - Ousmane Ngom et Vava pour la délocalisation du match : Rouen de secours

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SENEGAL / ANGOLA - Ousmane Ngom et Vava pour la délocalisation du match : Rouen de secours

Le ministre de l’Intérieur s’est solidarisé à son collègue des Sports en invoquant à son tour des problèmes sécuritaires pour la tenue à Dakar de la rencontre Sénégal-Angola en pleine campagne électorale. Ainsi, tout porte à croire que ce match de préparation va se jouer à Rouen, en France, comme le propose Daouda Faye. A moins que la Fédé ne brandisse son plan B…

C’est le règne des ténèbres dans le monde footballistique sénégalais. Plus l’échéance du Sénégal-Angola approche, plus les incertitudes quant à la tenue de cette rencontre amicale planent. Hier, encore une nouvelle intrigue s’est invitée dans ce feuilleton burlesque que livrent le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Avec comme guest-star, le ministère de l’Intérieur.

«Par rapport au contexte dans lequel cette rencontre devrait intervenir (Ndlr ; période électorale), je partage vos préoccupations, relativement aux nombreuses sollicitations dont les Forces de l’ordre peuvent faire l’objet sur toute l’étendue du territoire», écrit le premier flic du Sénégal à son homologue «Vava» dans un courrier daté d’hier. Le contentieux entre ministère des Sports-Fsf semble donc vidé. Ousmane Ngom a voté «Vava». Décision judicieuse ou solidarité ministérielle ? Nul ne sait !

En tout cas, le contentieux sur la sécurité du stade Léopold Senghor opposant la Fsf à sa tutelle a bouclé son acte 1. Ainsi, le jeu de yo-yo entre la Fsf et le ministère des Sports a été jugé. «Je ne saurais donner de garantie quant à la satisfaction d’une demande éventuelle par la Fédération sénégalaise de football en agents de sécurité suffisants pour la couverture de ce match», justifie Me Ngom.

Toutefois, le prologue de Sénégal-Angola du 7 février prochain ne saurait totalement être bouclé. La vérité du «Boss» de la sécurité nationale est-elle conforme à celle de Mbaye Ndoye, le président de la Fsf et son staff ? Seule l’issue de la réunion du Bureau fédéral prévue cet après-midi pourrait le confirmer. Ou l’infirmer. La Fsf va-t-elle se plier à la délocalisation ? En tout cas, elle n’a pas encore abattu toutes ses cartes. Mbaye Ndoye et sa bande sont en train d’ourdir un autre plan. L’heure du plan B fédéral a-t-elle sonné ? Rendez-vous est pris tout à l’heure au siège de la Fsf à Ouest-Foire.

Ses locataires sont loin de s’avouer vaincus. Toujours désireux de retrouver le pré natal de Léopold Senghor d’avant Sénégal-Tanzanie (25 mars), ils brandissent l’éventualité d’un appel de la décision ministérielle. Car trop désireux de dérouler une répétition générale d’avant la prochaine sortie officielle des Lions. Les Fédéraux accusent le coup avant de jauger l’efficacité du Plan B pour oublier la chute. D’autant qu’ils affichent le regard des mauvais jours. Le Secrétaire général de la Fsf garde la ligne. «Le ministère des Sports nous a envoyé une copie de la correspondance du ministère de l’Intérieur qui partage «ses» arguments», souffle Doudou Sène, joint au téléphone hier. Amer d’avoir perdu une manche et non le match. Certes, Ousmane Ngom a sifflé la mi-temps, mais le match est loin d’être gagné par «Vava». On est tenté de se demander si la thèse sécuritaire fera plier les Fédéraux. Les élections peuvent-elles encore servir de prétexte ?

Du côté de la Foire, on est donc en train de mûrir un autre plan. Une solution de rechange en l’absence de service de sécurité publique. Le schéma décliné par Cheikh Seck, vice-président chargé des Equipes nationales, s’articule autour de la prise en charge de la sécurité du stade par des privés. «On est en train de voir s’il y a pas lieu d’engager des agents de sécurité pour pallier le déficit de service d’ordre», laisse entendre l’ancien gardien des Lions. Avant de s’écrier tout bonnement :«On a pas les moyens de délocaliser ce match.» A la Rue Carnot on s’emmure dans les certitudes. Daouda Faye qui a presque remporté la manche-aller, tente de faire avaler sa pilule. De sa gibecière, il sort un lot de consolation. Le ministre propose Rouen, et «une prise en charge intégrale des frais du match». «Je continue de croire qu’il serait plus judicieux de jouer ce match à l’extérieur du pays. Dans cette perspective, j’ai pris contact avec le match-maker, Gaël Mahé qui nous propose l’organisation de cette rencontre à Rouen, en France (…) Toutes les charges de cette rencontre incomberaient à l’Etat», promet «Vava».

Une promesse qui ravit sans doute Henryk Kasperczak. Le coach national, perdu dans cette bataille de «local», doit sans doute lâcher un gros soupir. Histoire de saluer la fin de cette querelle de chapelle. Las de ce feuilleton interminable entre la Fédé-ministère, le Franco-polonais supplie son monde :«Je veux jouer ! Je veux jouer ce match.» En attendant d’y voir plus clair, il joue la carte de la prudence quant à cette émigration footballistique. «Ecoutez, tout ce que je demande, c’est de jouer ce match, même si j’ai une préférence pour Dakar», confie le Franco-polonais. Tout le contraire de Cheikh Seck qui reste encore sceptique. «Pour délocaliser un match, il y a toute une logistique qui doit suivre. Et pour jouer en France, il faut trouver des visas pour les Angolais», souligne le vice-président en charge des Equipes nationales. Un argument balayé d’un revers de main par le chargé de communication du ministère: «Cela ne pose pas problème. Il n’ y a aucun doute à se faire», tente de rassurer Abdoulaye Dione.

Toutefois, les lamentations perdurent. Du côté de la Direction technique nationale, on accuse le coup avec peine. «On aurait aimé jouer à Dakar, ce serait une sorte de répétition générale avant Sénégal-Tanzanie. Mais, compte-tenu du contexte, l’important est de jouer ce match», souffle Amsata Fall. Un brin philosophe, il analyse : «Après l’annulation du match Sénégal-Nigeria en novembre dernier, il ne faudrait pas que le Sénégal subit un autre préjudice sportif et/ou d’image du Sénégal, il faut jouer ce match».

Le dernier acte reste suspendu à la décision qui ressortira de la réunion de Maye Ndoye et compagnie, cet après-midi. La balle est maintenant dans le camp des Fédéraux pour avaliser ou non, la décision de délocaliser ce match de préparation cher à Kasperczak.



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