En décidant de centraliser les visites médicales d’aptitude à l’hôpital Le Dantec, le Cng voulait lutter contre les certificats médicaux de complaisance pouvant déboucher sur des conséquences dramatiques. Mais la structure qui gère la lutte n’est pas allée au bout de sa logique. Un médecin cardiologue, sous couvert de l’anonymat, tire la sonnette d’alarme.
La visite médicale d’aptitude des lutteurs n’a pas encore révélé ses secrets, mais déjà de gros nuages planent sur certains. De source sûre, des athlètes ont été recalés lors de la visite d’aptitude à l’hôpital Le Dantec bien avant que le Cng ne décide de décentraliser encore. Mais le secret médical interdit à notre source de révéler les noms des lutteurs concernés. Seulement, notre interlocuteur craint que les inaptes se ne retrouvent dans l’arène, «munis de certificat médical» de complaisance. «Certains lutteurs obtiennent le certificat d’aptitude sans se présenter devant un médecin», dit-il. Dans le secteur de la santé, on se pose des questions sur la promptitude des lutteurs à déserter l’hôpital Le Dantec au profit de structures peu outillées. «Pourtant, la somme demandée par Le Dantec, 10 000 francs, était à la portée de tout le monde. Car, normalement, le coût est de 35 mille francs. Il faut reconnaître que certains promoteurs n’ont pas intérêt à ce que les visites médicales se passent selon les règles de l’art. Ils veulent sauver leurs affiches avec la complicité des managers qui ne se soucient pas trop de l’avenir du lutteur. Ce qui les intéresse c’est le pourcentage qu’ils vont recevoir. Mais, à ce rythme, on risque de voir des morts subites dans l’arène», avertit notre interlocuteur. Lequel propose comme alternative pour lutter contre les visites médicales de complaisance des tests inopinés avant ou après un combat pour vérifier l’aptitude des lutteurs. «Le comportement de certains lutteurs pose un problème de santé, renseigne le cardiologue. En deux voire trois mois, un lutteur ne peut pas passer, par exemple, de 80 à plus de 100 kg. Ils prennent des anabolisants pour développer leurs muscles, alors que cela peut avoir des conséquences néfastes car le cœur ne pourra pas répondre à tous les besoins en oxygène. C’est pourquoi certains présentent souvent des problèmes cardiaques.»
Pour rappel, le lutteur Tyson Junior est décédé la saison dernière des suites d’un arrêt cardiaque. Malamine Sarr, vainqueur du Drapeau du chef de l’Etat, avait rendu l’âme à l’entraînement. Il y a lieu de prendre des précautions avant qu’il ne soit trop tard.
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