Un homme à terre, à moitié nu, entouré par deux militaires qui le rouent de coups. Voilà ce qu’ont pu découvrir sur les réseaux sociaux les habitants de la petite île de Sao Tomé-et-Principe, au large du Gabon.
Cette vidéo avait été initialement publiée en septembre 2014 sur la page Facebook de STP Denuncias, un groupe d’activistes de l’île. Supprimée depuis, les images avaient eu peu d’échos avant leur reprise mi-janvier par les membres de l’équipe d’une radio locale, Radio Somos Todos Primos.
L’homme à terre s’appelle Abidu Nagi Gomes. À 25 ans, le jeune homme est un délinquant multirécidiviste, arrivé d’Angola il y a 10 ans. Ce jour-là, le jeune homme vient d’arracher le sac d’une demoiselle en plein centre de Sao Tomé. Un larcin commis pour un butin atteignant à peine les 10 euros, selon notre
"Ce que je voyais n’était pas normal"
Guedes Medeiros est animateur sur Radio Somos Todos Primos, qui a largement diffusé la vidéo.
Quand j’ai vu ces images, j’ai été extrêmement surpris. Les violences militaires ne sont pas quelque chose de courant à Sao Tomé. Je n’avais jamais vu un tel comportement dans mon pays. Les gens sont tranquilles ici. J’ai donc pris les choses en main : nous avons publié ces images sur notre page Facebook et nous avons demandé à nos auditeurs de la partager. Avec le recul, c’était une bonne solution : le gouvernement a réagi, jugeant que ces violences n’étaient pas normales. La personne à terre est un homme, pas un animal !
En jouant les lanceurs d’alerte, Guedes Medeiros a obtenu le limogeage des militaires sur la vidéo, dont le brigadier Justino Lima, chef des Forces Armées de Sao Tomé-et-Principe (FASTP). Face aux réactions indignées des internautes et des auditeurs de Radio Somos Todos Primos, le Premier ministre de l’île Patrice Trovoada a également publié un message sur Facebookpromettant l’ouverture d’une enquête.
"Il y a 10 ans, les habitants se faisaient justice eux-mêmes"
Un limogeage accueilli avec satisfaction par les habitants de l’île, comme nous le raconte notre Observatrice sur place, Siomara Viegas :
Dès que j’ai vu ces images, j’ai appelé des amies. Nous avons toutes été choquées : le type est par terre, il pleure. On ne peut pas approuver ces méthodes. La police et les militaires ici ne demandent jamais d'argent, ils ne sont pas violents. Je ne voudrais pas que l’on croie que cet épisode est quelque chose qui arrive souvent chez nous. Quand j’étais jeune, il n’y avait pas autant de policiers que maintenant et quand les habitants d'un quartier tombaient sur un voleur, ils le tabassaient à mort, sans sommation. Les choses ont quand même bien changé depuis.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Pierrick de Morel (@PierrickdeMorel), journaliste à France 24.
10 Commentaires
Moi
En Mars, 2015 (16:00 PM)Luso
En Mars, 2015 (16:14 PM)Diedhiou Caporal Chef
En Mars, 2015 (16:44 PM)vous nous pomper l'air avec ces banalites. venez a Bango si vous voulez
voir pire. Ceci n'est rien du tout Aaabibib Hooooooo
Sergeant Le Fou
En Mars, 2015 (17:01 PM)Si on traitait comme les vieux et les gosses impolis et mal eduques,
bientot le Senegal sera le pays le plus discipline de l'Afrique de l'Ouest.
Rrrrrrrrrrrrr
En Mars, 2015 (18:45 PM)Ok
En Mars, 2015 (18:51 PM)Papa
En Mars, 2015 (22:25 PM)Deug Rék
En Mars, 2015 (05:39 AM)un agresseur il a agressé une femme. Si on l'avait fait
a une soeur ou mere ca ne plairat a personne.
bayilén nafékh yén gni koy defendre.
Yakhaam
En Mars, 2015 (09:47 AM)Diop
En Mars, 2015 (09:47 AM)Mais regardez ce que fond nos semblables à nos propres fréres.
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