Ce samedi 10 mai 2025, une vague d’indignation féministe a secoué l’espace Maam Samba à Dakar, où Tariq Ramadan, prédicateur controversé condamné pour viol en Suisse et en attente de procès pour d’autres accusations en France, devait donner une conférence sur « l’élévation spirituelle ». Des militantes sénégalaises, réunies sous la bannière de La Riposte Féministe, ont perturbé l’événement pour dénoncer la présence d’un « criminel sexuel » sur le sol sénégalais. Dans une tribune percutante, elles expriment leur colère face à cette invitation, perçue comme une insulte aux survivantes de violences sexuelles et un renforcement de la culture du viol.
« Imposer publiquement un criminel sexuel pour parler ‘d’élévation spirituelle’ est un manque de respect flagrant pour toutes les survivantes de viol », déclare La Riposte Féministe dans sa tribune. Les militantes ont rappelé que Tariq Ramadan, longtemps auréolé de son statut de prédicateur, a « abusé de son pouvoir pour contraindre et violer des femmes ». Sa condamnation en Suisse et les accusations en France font de sa présence au Sénégal une provocation, selon elles.
L’intervention des féministes à l’espace Maam Samba n’a pas été sans heurts. La tribune dénonce « la violence que les organisateurs ont utilisée à notre encontre pour tenter de nous museler ». Malgré ces intimidations, les militantes ont tenu à faire entendre leur message : « Si le Sénégal est le pays de la Teraanga, cette hospitalité ne saurait s’étendre aux violeurs. »
Durant son séjour, Tariq Ramadan n’a pas seulement animé une conférence. Il a également rencontré des autorités religieuses et politiques et s’est exprimé à l’Université Cheikh Anta Diop.. Ces apparitions ont amplifié la colère des féministes, qui y voient une tentative de réhabilitation publique. « Cette invitation de Ramadan renforce la culture du viol déjà ambiante au Sénégal », martèle la tribune, soulignant que la loi criminalisant le viol, votée en 2020, peine encore à être appliquée efficacement.
La Riposte Féministe déplore également l’inaction des organisations de défense des droits humains face à cette visite. « Nous sommes indignées que cette invitation d’un criminel passe inaperçue ».
En conclusion, les militantes réaffirment leur position sans équivoque : « Le viol n’est pas une ‘affaire privée’, c’est un crime d’anéantissement envers les femmes, les filles et les garçons. »
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