Face au gaspillage préoccupant des peaux animales, particulièrement durant la fête de Tabaski, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat a lancé une initiative ambitieuse et novatrice : le projet Tabask’cuir. Ce programme vise à valoriser les peaux de mouton issues du sacrifice religieux, en les intégrant dans une véritable chaîne de valeur artisanale, créatrice de richesse et d’emplois locaux.
Le projet se déploie autour d’une approche intégrée, touchant chaque maillon de la filière : de la sensibilisation des abatteurs aux bonnes pratiques, à la formation technique des femmes tanneuses jusqu’à la transformation et la commercialisation de produits finis comme les babouches et les sacs. Cette démarche vise à tirer profit d’un sous-produit largement négligé, en le transformant en levier économique local.
La phase pré-Tabaski a été consacrée à la préparation des acteurs de la filière. Des séances de sensibilisation ont été organisées dans les abattoirs de la SOGAS, en partenariat avec le département de l’Élevage, mettant l’accent sur l’importance de l’abattage sans entailles et du salage immédiat pour préserver la qualité des peaux.
Ainsi,la phase pendant la Tabaski a consisté en une campagne de collecte des peaux. De jeunes volontaires seront mobilisés par la mairie de Golf-Sud. Ils vont sillonner les abattoirs et les quartiers prioritaires pour recueillir les peaux aussitôt salées et stockées dans un camion frigorifique loué pour l’occasion. L’ensemble des peaux collectées sera ensuite acheminé vers le site de tannage de Guédiawaye pour traitement et valorisation.
Enfin, la phase post-Tabaski, étalée sur 30 jours, permettra de suivre la transformation des peaux collectées, de mesurer l’impact économique du projet. Tabask’cuir ambitionne ainsi d’inspirer un modèle reproductible à l’échelle nationale, alliant développement durable, inclusion sociale et valorisation du savoir-faire artisanal.
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