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Lutte contre la pollution plastique : Le ministre Abdou Karim Sall partage l’expérience du Sénégal avec l’AIEA

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Lutte contre la pollution plastique : Le ministre Abdou Karim Sall partage l’expérience du Sénégal avec l’AIEA
« Technologie nucléaire au service de la lutte contre la pollution par le plastique ». Tel est le thème de la table ronde virtuelle que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a organisée, ce jeudi 2 septembre 2021. Une rencontre dirigée par le Directeur général de l’AIEA et dont le Sénégal, le Ghana, le Nigéria et le Kenya ont pris part.

« Un des défis environnementaux les plus urgents »

Ainsi, le ministre de l’Environnement et du Développement durable du Sénégal, Abdou Karim Sall, invité par ladite agence pour partager l’expérience de son pays sur la thématique, a tenu d’abord à manifester tout l’intérêt que le gouvernement du Sénégal accorde à la problématique de la pollution plastique qui, pour lui, constitue « l’un des défis environnementaux les plus urgents » auxquels la communauté internationale doit faire face. v« Plus de 200 000 tonnes de déchets plastiques sont produites au Sénégal dont environ 10% sont recyclés »

A ce titre, l’autorité étatique a renseigné que le Sénégal produit chaque année plus de 200 000 tonnes de déchets plastiques dont « une infime partie, soit environ 10% », est recyclée. Et le reste est « rejeté dans la nature et cause une pollution plastique aux conséquences dommageables pour l’environnement, l’économie et la santé publique ».

Selon lui, ces déchets provoquent « une pollution visuelle, occasionnent une mortalité élevée du cheptel et contribuent à l'imperméabilisation des sols ainsi qu’à l’obstruction des canaux d’évacuation des eaux et aux inondations. Et leurs modes de traitement, notamment le brûlage à l’air libre, qui est très courant, produit des substances chimiques dangereuses pour la santé humaine ».

Une loi mise en place pour « prévenir et réduire » l’incidence sur l’environnement


Abdou Karim Sall signale que c’est fort de ce constat que l’Etat du Sénégal avait adopté en 2015 la loi n°2015-09 du 04 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques. Mais, cette loi qui, selon lui, présentait des « limites pour atteindre son objectif », a été abrogée et remplacée par la loi n°2020-04 du 08 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.

Entrée en vigueur depuis le 20 avril 2020, le ministre souligne que cette nouvelle loi interdit la production, l’utilisation et l’importation des sachets et produits plastiques à fort impact environnemental, tout en accélérant « la dynamique en faveur de l’économie circulaire ».

Il ajoute que la loi prévoit « une palette de mesures qui s’articule autour d’innovations majeures parmi lesquelles on peut citer : l’interdiction des produits plastiques à usage unique, considérés comme les principaux responsables de la pollution ; l’interdiction des sacs plastiques sortie de caisse, à l’exception de ceux destinés à la protection des denrées alimentaires ; le déploiement d’un nouveau dispositif de collecte et de reprise des bouteilles en plastique qui repose sur un système de consigne ; la mise en place d’un système performant de gestion des déchets par l’exigence de la reprise des bouteilles plastiques par les producteurs ou les éco organismes créés à cet effet ; l’instauration du principe de la responsabilité élargie des producteurs, pour permettre aux producteurs de mieux gérer la fin de vie de leur produit, en vertu du principe du pollueur payeur ; l’élargissement du principe de la responsabilité des producteurs, en vue de favoriser l’éco-conception ; la fixation d’objectifs d’incorporation de plastiques recyclés dans la fabrication des produits plastiques neufs ; la fixation d’un prix plancher pour l’achat des déchets plastiques ; et enfin l’application d’une taxe plastique sur les produits fabriqués à partir de matières plastiques non recyclables ».

La nécessité de mettre en place des « solutions globales »

Au regard de l’ampleur de la pollution plastique et des projections pour le moins inquiétantes, le ministre estime que la lutte contre ce phénomène nécessite la mise en place de « solutions globales, engageant tous les pays producteurs et utilisateurs ».

Dans cette perspective, il signale que le Sénégal milite en faveur de la mise en place d’un « traité multilatéral juridiquement contraignant pour réduire l’utilisation des produits à usage unique et renforcer l’industrie du recyclage ».

Pour ce faire, Abdou Karim Sall estime qu’il faut « encourager les innovations technologiques, la sensibilisation des populations sur les moyens de lutte contre les déchets plastiques ainsi que la promotion des bonnes pratiques indispensables à la gestion rationnelle du plastique, en particulier dans les pays en développement ».

A cet effet, il note que des pays comme le Sénégal qui ont démontré « une réelle volonté politique à travers la mise en place de lois et de règlements ambitieux », doivent être soutenus dans le cadre des initiatives internationales visant à « promouvoir l’innovation » dans la lutte contre la pollution des écosystèmes par les plastiques.

Pour finir, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a tenu à exprimer « la volonté du Sénégal à travailler de manière étroite » avec l’AIEA à travers un programme d’assistance technique. Lequel, selon lui, permettra d’«assurer la formation des acteurs concernés ainsi que la fourniture d'équipements adaptés » aux besoins du pays.

Dans ce même sillage, il a proposé la création d’un « centre d'excellence de formation à la technologie des rayonnements dans les matières plastiques » au niveau sous-régional. Un tel centre pourrait être, selon lui, un « levier important pour aider les Gouvernements dans la prise de décision et encadrer, par le conseil scientifique et technique, la mise en œuvre des politiques et programmes initiées » dans ce domaine.

Abdou Karim Sall dira également que le Sénégal, par sa voix, attend avec « impatience un plan d'action réalisable entre l'AIEA et les États membres africains en vue d'obtenir des résultats concrets dans la gestion des plastiques ».

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