Dans la commune de Bokiladji, plus précisément au village de Bondji, l’accès à l’eau potable demeure un véritable casse-tête pour les quelque trois mille âmes de cette partie Nord du pays. En effet, pour étancher leur soif, ces Sénégalais, notamment les femmes et les plus jeunes, sont obligés de creuser des ‘’bouli’’ (petits puits, ndlr) dans les marées perdues, situées à une dizaine de kilomètres de la localité, pour espérer se procurer du liquide précieux (voir photos).
Mais ces marrées, nous dit-on, étaient jadis réservées pour faire abreuvoir le cheptel des transhumants et des animaux domestiques.Des amis poulards traduirons leu être mais douma bayi temps que gni amougnou puits ou forage .
— sophie gueye (@sophiagueye2) July 1, 2020
Je m’y rendrai sous peu in sha allah ma voiture est panne mais deh que j’ai une voiture disponible . Nous irons pour voir ce que nous pourrons faire avant l’état ! pic.twitter.com/nPNlQ3k4El
Ce qui n’a pas manqué de susciter un réel problème de santé publique dans la zone.
En clair, «ce sont les grandes oubliées du Plan Sénégal émergent (Pse). Au bord de l’asphyxie générale, ces populations vivent des moments chaotiques, leur souffrance est lisible sur leurs fronts», regrette Djiby Mbaye. Qui interpelle l’Etat du Sénégal l’invitant à intervenir.
Toutefois, d’après des informations obtenues par Seneweb, ce problème ne concerne pas seulement Bondji, c’est dans toute la zone du ‘’Lowre’’.
D’ailleurs, les habitants de Bondji et de ses deux hameaux font des kilomètres, tous les jours, pour aller s’approvisionner en eau à Gaodo Bossé ou à Oundou Mbaba, un autre village situé dans le département de Bakel.
Le seul hic, dénonce cet habitant du village et auteur des images qui circulent sur les réseaux sociaux, c’est que ces infrastructures traditionnelles ne peuvent pas satisfaire la forte demande.
«Ce sont des forages à moto pompe à très faible pression. On peut même passer une demi-journée à pomper pour ne pouvoir ne remplir qu’une seule bassine d’eau. Ce qui ne peut pas couvrir la demande de toutes ces populations. C’est pourquoi, les autres sont obligés de s’approvisionner dans ces petits puits», nous dit-il.
Reprise des cours plombée
Quoi qu’il en soit, cette pénurie d’eau a déjà «plombé» la reprise des cours dans ce village. Cette situation empêche élèves et enseignants de se laver régulièrement les mains pour éviter la propagation de la Covid-19. C’est du moins ce qu’a fait savoir sur Aps, le directeur de l’école élémentaire, Idy Ba.
«Il y a, ici, un manque d’eau criant, qui pose problème avec la reprise des cours pour les classes d’examen. Il faut que les autorités le sachent pour y remédier. S’il n’y a pas d’eau à la maison, il ne peut y en avoir à l’école. Comment va-t-on procéder au lavage des mains pour éviter le Covid-19 ?», s’est-il demandé.
Contacté par Seneweb, le maire de Bokiladji, Alassane Mbaye Thiam, qui dénonce d’emblée des «photomontages», indique que ce problème sera bientôt un mauvais souvenir.
Car, il affirme avoir déployé une société togolaise dans la localité, il y a seulement 4 jours, pour venir en aide à ces populations et leur bétail de cette localité qui, depuis des décennies, souffraient du manque d’eau.
«Un problème d’ordre naturel»
La réalité, dit-il, c’est un problème structurel. «De Yérimalé, dans la commune de Aouré, jusqu’à Kédougou, c’est le même problème. Depuis Senghor, toutes les initiatives ont presque échoué. C’est aussi le cas de ma commune. C’est la roche, il n’y pas de nappe phréatique», confie-t-il à Seneweb révélant, dans la foulée, qu’il y a des villages qui souffrent plus que Bondji.
Allant plus loin dans ses explications, le maire de Bokiladji rappelle 9 forages ont été installés dans la zone, en 2015, dont 3 à Bondji. «Mais aujourd’hui, il s’est trouvé que l’unique solution c’est le transfert d’eau comme dans toutes les localités de la zone. Il faut transférer l’eau à partir du fleuve, situé à 17 kilomètres. On en avait même informé le ministre de l’Hydraulique d’alors, Mansour Faye, lors d’un Crd (Comité régional de développement) tenu, en 2018», a-t-il ajouté informant qu’un cabinet avait déjà faut une étude technique à coût de plus d’un milliard.
«Ce n’est pas parce que les élus sont restés les bras croisés, mais le problème est plutôt d’ordre naturel», s’est-il défendu.
Mais en attendant, rassure Alassane Mbaye Thiam, les techniciens déployés sur les lieux sont à pied d’œuvre pour régler la situation dans les meilleurs délais.
0 Commentaires
Participer à la Discussion