Mobilisation des ressources internes : L’ACBF renforce les capacités des acteurs pour une fiscalité efficace de l’’économie numérique en Afrique
« Fiscalité de l’économie numérique dans les pays africains : renforcer les capacités pour une fiscalité efficace de l’économie numérique en Afrique ». Tel est le thème central de la conférence internationale qui s’est ouverte ce mardi 15 avril 2025, à Dakar, au Sénégal. Organisée par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), en collaboration avec le Ministère des Finances et du Budget et le Ministère l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, et en partenariat avec l’Institut finlandais de gestion publique) ; la Commission de l’Union africaine (CUA) – Département du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des minéraux (ETTIM) ; et le Forum africain des administrations fiscales (ATAF), cette rencontre de deux jours (15 et 16 avril) a pour but de dresser un état des lieux des avancées réalisées par les pays africains en matière de fiscalité du numérique, à la lumière de l’évolution des politiques fiscales nationales, régionales et internationales.
Objectif : « mettre l’accent sur les défis persistants à relever pour taxer efficacement les entreprises numériques, établir des cadres réglementaires solides et forger une coopération fiscale mondiale »
La conférence internationale sur la fiscalité de l’économie numérique est soutenue par le Ministère des Affaires étrangères de Finlande à travers le programme « African-Finnish Partnerships on Taxation Capacity in Africa (AFP-TCA). Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan de renforcement des capacités visant à renforcer la fonction de gestion des résultats de l’agenda 2063 dans les États membres et les CER, avec le soutien du Groupe de travail technique (TWG) de l’agenda 2063 de l’UA.
A ce titre, les participants mettront l’accent sur les défis persistants à relever pour taxer efficacement les entreprises numériques, établir des cadres réglementaires solides et forger une coopération fiscale mondiale, afin de renforcer la mobilisation des ressources nationales.
« Malgré des avancées notables, la pression fiscale reste relativement faible en Afrique »
Selon le Secrétaire exécutif de l’ACBF, cette rencontre est venue à point nommé alors que les pays africains cherchent à développer des stratégies innovantes et unifiées pour exploiter les opportunités offertes par une économie de plus en plus numérisée et mondialisée, tout en garantissant une fiscalité juste et équitable.
« Cette conférence se tient à un moment clé de notre histoire où l’Afrique cherche à affirmer sa souveraineté économique tout en s’insérant pleinement dans la transformation digitale mondiale. Aujourd’hui, plus que jamais, les pays africains aspirent à une autonomie financière durable fondée sur la mobilisation des ressources internes et la mise en place de systèmes fiscaux efficaces. Malgré des avancées notables, la pression fiscale reste relativement faible en Afrique, avec une moyenne de 16%. A titre d’exemple, le Lesotho affiche un taux de 13,6% tandis que l’Ethiopie atteint un taux de 38, 6%. Ce contraste met en évidence la nécessité d’harmoniser et de réformer nos systèmes fiscaux pour garantir une mobilisation optimale des ressources », a souligné le Secrétaire exécutif de l’ACBF.
Et M. Bitèye de relever : « Cependant, cette révolution digitale pose un défi fiscal crucial. Aujourd’hui, moins de 20% des pays africains ont mis en place des régimes fiscaux adaptés aux services numériques. Ce qui entraîne des pertes fiscales estimées à 6,5 milliards de dollars/an. Une harmonisation donc fiscale permettrait non seulement de lutter contre l’évasion fiscale mais aussi d’assurer une répartition plus juste des richesses générées par l’économie numérique ».
Pour répondre à ces enjeux, le Secrétaire exécutif de l’ACBF soutient que « nos administrations fiscales doivent elles-mêmes embrasser la transformation digitale ». « L’intégration des technologies numériques dans les processus fiscaux renforcera leur efficacité, leur transparence et leur responsabilité, garantissant ainsi une fiscalité adaptée aux réalités économiques contemporaines et contextuelles », a-t-il conclu.
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