Les impactés du Train Express Régional (TER) (160 maisons bâties concernées) de Sébikotane vivent dans la psychose. Une insécurité notoire s’est installée sur les qui comptent quelques habitants même si quelques maisons sont déjà démolies. Au moins 1388 personnes impactées cohabitent avec les ‘’boujouman’’ et les ramasseurs de ferrailles. Des agressions sont enregistrées dans les quartiers, ainsi que des vols. Devant une maison déjà construite, une dame, dont l'époux a émigré, se désole de devoir arrêter la construction alors que le matériel pour la finition a été déjà acheté. Elle fait d'ailleurs partie de ceux qui ont été arrêtés pendant les manifestations (45 personnes, dont cinq filles) contre la réalisation de cette infrastructure. Tout ce matériel est aujourd’hui bon pour la poubelle, une partie a été emportée par les voleurs. Son mari refuse de signer la conciliation. « Il lui est proposé 27 millions. Le foncier n’en fait partie, le site de recasement qu’il (l’État) propose n’est pas encore disponible », confie-t-elle.
Le site est devenu la proie des voleurs et des badauds qui sont souvent ivres et sèment le désordre dans le quartier, selon les habitants. « Ma cuisinière et ma télé ont été dérobées. Cette insécurité a été orchestrée à l’avance. Il faut savoir que lorsqu'une maison doit être démolie, les collecteurs de ferraille sont informés d'avance. Ils viennent pointer en attendant l'arrivée des démolisseurs » narre-t-elle. Papis Ndiaye, lui aussi impacté du TER, confirme sa thèse : “Ces ferrailleurs passent toute la nuit à casser pour sortir le fer des débris des bâtiments démolis. Des agressions sont enregistrées”.
“Le site de recasement parle n'est pas encore disponible”
Les conciliations se déroulent lentement. Certains ont reçu leurs chèques, d’autres attendent pas encore. Il y a aussi ceux qui n'ont pas trouvé un terrain d'entente avec l'État sur la somme à percevoir, explique-t-il. Et d’ajouter : « Il se pose aussi le problème du foncier. L’État va rembourser les peines mais pas le foncier. Ceux qui ont reçu cette indemnisation ont acheté pour certains des terrains nus et ne sont pas parvenus à construire. Ils deviennent ainsi des locataires. Le site de recasement dont on parle n'est pas encore disponible et ceux qui sortent ne peuvent pas vivre dans la rue ».
Concernant l’insécurité, le commandant de brigade est venu s'enquérir de la situation mais la situation demeure toujours intenable pour ces populations face à la détermination des malfrats. « Ils menacent même les gens d'entrer chez eux par force. Des familles ont fui de peur de représailles. L'insécurité règne en maître absolu. Tant qu'on ne prend pas son chèque, on ne peut vous donner de préavis et de délai de déménagement », explique Mbaye Fall. L’homme est passé par deux conciliations soldées par deux échecs. Les évaluations pour reconstruire ne sont pas conformes à la proposition qu’on lui a faite. Les recycleurs ayant menacé de démonter ses portes en fer, il a laissé son travail pour devenir le gardien de sa maison. « Je me suis beaucoup sacrifié pour construire ma maison pendant 7 ans, raconte-t-il. Aujourd'hui, je ne dors plus, je suis dans la psychose totale et je demande au chef de l’Etat de nous venir en aide. On n’est pas contre le TER, c’est une infrastructure d’utilité publique mais il faut qu’on nous mette dans de bonnes conditions ».
6 Commentaires
Reply_author
En Février, 2023 (14:47 PM)On lit : " du matériel de construction bon pour la poubelle". Non. Le matériel doit être gardé dans une chambre fermée à clé sinon il sera volé.
Oui. Vous devez être indemnisés au prix réel actuel du mètre carré à Sébikhotane. Encore faut-il que le terrain ou la maison où vous habitez vous appartient.
Apporter la preuve des investissements réalisés et vous serez dédommagés comme il se doit.
SVP, soyez raisonnables, ne profitez pas de ce déguerpissement pour vous enrichir...
Reply_author
En Février, 2023 (07:57 AM)