Les Accords de partenariat économique sont la pire proposition que l'Afrique pouvait recevoir en termes d'échanges commerciaux. C'est la conviction du Pr. Moustapha Kassé. "Les Ape sont un pacte colonial bis. C'est une catastrophe", a déclaré l'économiste dans l'émission L'ère du temps sur I-radio.
Le doyen honoraire de la faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) estime qu'avec la multipolarisation marquée par le positionnement de la Chine, du Japon et maintenant de la Russie en Afrique, les dirigeants du continent feront preuve de plus de clairvoyance pour mieux défendre les intérêts de leur pays.
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L'AVENIR EST A LA MAITRISE D'OEUVRE, A L'INDUSTRIALISATION, AU COMMERCE INTERNATIONAL ET DONC AUX PARTENARIATS.
CE QUI COMPTE C'EST LA REPARTITION DES GAINS, PAS L'ORIGINE GEOGRAPHIQUE OU CULTURELLE DES PARTENAIRES.
VAS TE COUCHER VIEUX FOU
Professeur
En Octobre, 2019 (13:54 PM)Nous Maghrebins Et Les Ape
En Octobre, 2019 (14:49 PM)Par Jean-François DREVET, le 4 mai 2016 Imprimer l'article lecture optimisée Télécharger l'article au format PDF
Ancien fonctionnaire européen. Les idées exprimées dans ce texte n’engagent que son auteur
Les relations du Maghreb et de l’UE sont ici présentées de façon très complète et précise par Jean-François Drevet. Il présente successivement la chronologie ; la géopolitique des relations Maghreb/UE ; la thématique des coopérations et trois questions transversales : sécurité énergétique, dimension atlantique et saharienne, démocratie. Illustré de 10 tableaux.
Synthèse
AU COURS des deux dernières décennies, l’Union européenne (UE) a opéré une large diversification de ses interventions en direction des pays du Maghreb et plus spécifiquement du Maroc et de la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie et la Libye restant en retrait. Bien que son rôle ne soit pas toujours apparent, l’UE apporte une contribution implicite, mais croissante à la configuration sur le long terme des espaces qui la bordent sur les rives sud de la Méditerranée et à l’Afrique du nord-ouest.
Les interventions communautaires fonctionnent suivant une logique très « européocentrique », particulièrement affirmée dans la PEV du fait de sa parenté avec la négociation d’adhésion. D’une part, la politique européenne est la projection des acquis internes (là où il existe une compétence communautaire) sur les pays tiers. D’autre part, l’approche « à la carte » implique la digestion d’une bonne partie des 90000 pages du journal officiel UE, ce qui pose des problèmes d’adaptabilité et de gestion aux administrations des pays du voisinage, chargées de les appliquer. Il en résulte une capacité de mise en œuvre inégale : dans les documents de stratégie, les pays du Maghreb prennent un assez grand nombre d’engagements, dont la concrétisation se fait parfois attendre.
Bien qu’elle soit presque aussi ancienne que la création du Marché commun, la promotion d’une relation préférentielle UE-Maghreb ne va pas de soi. On observe une perception inégale des problèmes maghrébins dans les instances européennes : le Parlement européen (PE) est plus sensible aux questions de principe (les droits de l’homme, la démocratie) que le Conseil (plus porté au réalisme). La Commission agit de manière diversifiée suivant ses politiques, où le Maghreb occupe une place variable. Il faut aussi compter avec la concurrence entre les 28 États membres, qui ont des priorités géographiques divergentes : chacun soutient les pays avec lequel il a les liens les plus intenses.
Entre les trois pays en position centrale (Maroc, Algérie, Tunisie), l’intégration est entravée par l’inadaptation des infrastructures et la faiblesse des échanges (moins de 3% du volume total) qui les rend plus concurrents que complémentaires. Géré dans le cadre d’accords commerciaux anciens, partiels, non mis à jour ou non entrés en vigueur, le coût du commerce inter-Maghreb est trois fois plus élevé qu’à l’intérieur de l’UE. L’antagonisme Algérie-Maroc au sujet du Sahara occidental a de nombreuses conséquences économiques, dont la fermeture de la frontière commune depuis 1994. C’est pourquoi l’UE n’a pas rencontré de succès dans ses propositions d’organiser des négociations de « bloc à bloc », comme elle le fait avec le groupe ACP. La PEV offre un cadre commun, où chacun prend ce qu’il veut ou ce qu’il peut, mais où l’approche bilatérale reste dominante.
En tant que pays afro-arabes, les États maghrébins ont parfois redouté de donner une trop grande priorité à l’Europe dans leurs relations extérieures. En principe, les 5 pays sont destinés à développer leur démarche d’intégration dans le cadre de l’option prise au moment des indépendances, des adhésions à la Ligue arabe et à l’Union africaine. Cependant, en termes d’intégration économique, ces organisations n’ont produit que des résultats limités. À moins de se cantonner dans une approche solitaire, il n’existe pas pour le Maghreb d’alternative à l’intensification d’un « partenariat privilégié » avec l’UE.
Les documents de stratégie et les action plans établis par la Commission européenne avec le concours des pays du Maghreb donnent une liste très exhaustive des activités de coopération entreprises ou réalisées, qui couvrent un large éventail de politiques communautaires, notamment pour le Maroc et la Tunisie, qui ont opté pour le « statut avancé » :
La logique économique reste à la base de la coopération : la gestion du régime des échanges est une compétence communautaire, ultérieurement étendue à celle du marché unique. Elle est d’une grande importance pour le Maghreb, puisqu’il fait la plus grande partie de son commerce extérieur avec l’UE.
La logique territoriale découle de la prise en compte de l’impact géographique des politiques communes. Les compétences européennes y sont inégales, mais réelles et les pays du Maghreb plus concernés que les autres en raison de leur proximité avec l’Europe. Il s’agit d’un ensemble d’interventions d’intensité variable dans les domaines de l’environnement, des transports, de l’aménagement du territoire, de la cohésion territoriale et de la politique maritime intégrée.
La logique sécuritaire apparaît plus récemment, avec l’émergence des nouvelles compétences communautaires de la politique de Liberté, Sécurité, Justice : elle comprend la gestion des flux migratoires, la lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Le Maghreb tout entier (y compris la Libye et la Mauritanie) est très directement concerné par les développements de ces politiques, qui ont des implications directes sur sa stabilité politique et démographique. Depuis quelques années, ces problèmes ont pris une dimension saharienne, éventuellement atlantique, d’une importance croissante.
Si la logique politique est déjà présente dans toutes les actions décrites ci-dessus, elle est explicite dans la recherche d’un dialogue permanent entre les deux rives de la Méditerranée et plus précisément dans le bassin occidental. En pratique, le Maghreb recèle à la fois plus d’opportunités de coopération et plus d’avantages à les développer que les autres PSEM (pays du sud et de l’est méditerranéen). Reste à définir dans quel cadre le « statut avancé » peut fonctionner en termes politiques, en fonction de la conditionnalité démocratique qui prend de l’importance du côté de l’UE et sans porter atteinte à l’identité non-européenne des pays du Maghreb.
Enfin, la coopération passe par le canal d’instruments financiers, notamment l’IEV (Instrument européen de voisinage).
D’une manière générale, la diversification de la coopération intervenue dans le cadre de la politique de voisinage (PEV) n’est pas synonyme d’intensification. Une partie des actions qui figurent dans les documents communautaires est au stade du lancement ou de la signature d’accords spécialisés, qui prennent du temps à être négociés, puis ensuite signés et ratifiés, avant de connaître une mise en œuvre effective.
Par rapport à la vision classique transméditerranéenne, l’évolution récente fait émerger une conception plus large, qui englobe les 5 pays du « grand Maghreb » et donne une importance grandissante à leurs dimensions atlantique et saharienne.
Si la France, l’Espagne et le Portugal n’ont jamais perdu de vue que le Maroc avait une façade atlantique, l’UE s’est traditionnellement focalisée sur le Maghreb, en tant que péninsule presque entièrement incluse dans le bassin occidental de la Méditerranée et membre du groupe des PSEM. L’absence de coopération avec la Libye et l’appartenance de la Mauritanie au groupe ACP ont accentué cette polarisation. Au contraire, l’émergence de problèmes nouveaux (immigration clandestine, lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme) ont fait émerger d’autres préoccupations, accroissant l’importance de la façade atlantique. En 2007, l’UE a négocié un « partenariat spécial » avec l’archipel du Cap Vert, qui lui donne un statut proche des pays éligibles à la PEV. Au nom du « grand voisinage », le Cap Vert et la Mauritanie sont associés depuis 2007 aux programmes de coopération transnationale des trois archipels ibéro-atlantiques.
Ce que les géographes arabes appelaient « djezireh al maghreb » (l’île du couchant), est aujourd’hui bien moins insulaire que dans le passé, pour autant qu’elle l’ait vraiment été. L’évolution des techniques (véhicules tout terrain, géolocalisation) permet aujourd’hui de traverser assez facilement le désert, même à travers les régions autrefois les plus répulsives. Le trafic transsaharien n’est plus dépendant des conditions naturelles comme il l’avait été pendant des siècles. Il en résulte une intensification sans précédent de la circulation des personnes et des marchandises, mais aussi de graves menaces sur la sécurité et la stabilité des États sahariens. Depuis 2008, le Service européen d’action extérieure (SEAE) travaille à la mise au point d’une stratégie commune pour accroître la sécurité et le développement du Sahel.
Du fait de leur tradition politique et de la libéralisation de leurs économies, l’intégration est aujourd’hui en progrès avec le Maroc et la Tunisie, qui s’acheminent vers le « statut avancé » qui en fera progressivement des partenaires aussi proches de l’UE que l’est actuellement la Turquie. Cette voie est aussi ouverte pour l’Algérie, en fonction du degré de transformation qu’elle voudra apporter à son économie. Elle pourrait être offerte à la Libye, bien que sa situation politique actuelle l’apparente plutôt aux pays les plus instables du Mashrek. Reste à définir le statut ultérieur de la Mauritanie, en fonction de la montée en puissance de la dimension saharienne et atlantique dans le grand Maghreb.
Dans l’immédiat, il faut s’interroger sur les potentialités d’une intensification des relations dans le bassin occidental de la Méditerranée, dans un cadre à privilégier, qui regrouperait les pays les plus motivés sur des projets à dimension territoriale et sécuritaire. Si cette coopération devait s’accroître, faudrait-il l’insérer dans le cadre communautaire, en tant qu’espace privilégié de coopération transnationale, avec des perspectives qui ne seraient pas offertes aux autres PSEM ?
Le Maghreb et l'Union européenne (UE)
Soid
En Octobre, 2019 (05:20 AM)Participer à la Discussion