[ Contribution ] L’école Sénégalaise

Un constat s’impose: ‘‘l’école sénégalaise est en crise’’. Les grèves des professeurs et enseignants, celles des élèves, l’indiscipline, l’absentéisme peuvent être identifiée comme des causes évidentes, sautant à l’œil.
Le monde d’aujourd’hui comme celui d’hier est basé sur la connaissance. Sans celle-ci, il ne peut pas y avoir d'investissement, à quelles ressources humaines mal formées les confier? Sans celle-ci également, la santé est utopique, les médecins ont à être formés adéquatement, sinon gare auux erreurs. Plus facile, une hausse du niveau d’instruction entraine une baisse de la mortalité car les régles élémentaires de santé sont connues et respectées.

Un pays où le quantum horaire annuel est largement en deça des critères de l’UNESCO peut-il susciter la confiance?Le monde est dominé par la haute technologie à forte valeur ajoutée,et par la haute finance et ses dérivées qui guident les investissements. Si l’éducation est au ras-du-sol, ces secteurs peuvent-ils se développer ? l’Inde avec ses ingénieurs bien informés n’attire t-elle pas les meilleures compagnies informatiques anglophones, pareil cas pour la  Tunisie qui voit se délocaliser les entreprises francophones: leur systeme d'education simplement pret pour recevoir les delocalisations.

Dans l’ouvrage : ‘‘L’Afrique est Mal Partie’’, l’auteur dénonce sans tort les méthodes d’enseignement que nous singeons de la France. Rene Dumont donne l’exemple banal de l’agriculture où quelques notions élémentaires enseignées aux fils de 70% de la population active peuvent augmenter les rendements. L’enseignement a beaucoup de failles, on vous ‘‘bourre’’ d’important connaissances dont vous avez du mal à digérer. Pourquoi pas un enseignement avec une pédagogie adaptée à l’environnement paysan du Senegal. Des cours d’économie et d’entreprenariat pour susciter des vocations et détourner les gens du ‘‘tout  incombe  à l’État’’ seraient les bienvenues dans nos lycees pour toutes les series du bac.

La situation de l’université, une ‘‘poubelle’’ où les ordures  s’entassent encore et encore jusqu’à être nauséabondes et irrespirables. Le licencié incapable d’argumenter, le maitrisard  qui n’a rien maitrisé, le titulaire du DEA qui n’a rien approfondi. Combien d’étudiants font des publications, combien font des découvertes, quels sont les journaux des publications scientifiques.? Repenser l’éducation, c’est faire une ‘‘destruction créative’’ positive, expression de Schumpeter, de l’université. L’alternative des écoles privées est peut-être créatrice d'une situation d’universités  pour ‘‘pauvres’’ et écoles privées pour ‘‘classe moyenne et supérieure’’ et donc d'un enseignement superieur à deux vitesses

La réforme des seconds cycles secondaire: trop de littéraires, ‘‘ni littéraires, ni scientifiques’’ des errants. La vocation scientifique est à encourager. Comment ? Faire tomber la barrière psychologique, mathématiques et autres sciences équivalent aux cinq océans réunis à boire. Pour les littéraires, un certain niveau scientifique devrait être imposé pour qu’avec des cours de plus, il puisse changer de vocation, si voulu.quant aux  scientifiques, il faut des remises à niveau littéraire, tout simplement parce que les publications imposent une excellente maitrise de la langue pour aisement faire comprendre la recherche et les decouvertes qui en decoulent.
Dans tout pays qui ce respecte, dans tout Etat qui aspire au développement, une éducation juste, fficace et accessible s’impose. Pour nous qui voulons le développement, pouvons-nous faire abstraction d’un enseignement local et en même temps ouvert sur le monde. Le débat dépasse le cadre du 40 % du budget national a l’éducation mais plutôt sur les résultats de ces 40 % dans la formation des ressources humaines et dans la croissance de l’économie .