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Economie

3900 TONNES DE GAZ A DAKAR - C’est toujours la galère du butane

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3900 TONNES DE GAZ A DAKAR - C’est toujours la galère du butane

 

Même « la ruée vers l’or » n’était pas aussi éprouvante que celle vers le butane qui sévit encore à Dakar, capitale d’un pays qui se veut « émergent », malgré l’annonce de l’arrivée, il y a quatre jours, d’un butanier de 3900 tonnes de gaz.

« C’est comme les queues devant les ambassades pour chercher un visa ». Cette sortie de Seynabou, la domestique de mon patron, décrit bien la situation qui prévaut dans la capitale sénégalaise, même après l’arrivée annoncée à grand coup de communiqué, du fameux butanier de 3900 tonnes de gaz, cela fait trois jours maintenant. C’est à se demander si en réalité le butanier en question contenait bien 3900 tonnes de gaz ou beaucoup moins car, les ménages et le commerce vivent, encore aujourd’hui, la galère du butane.

9 heures, au lendemain de l’arrivée annoncée de la cargaison, aux environs du quartier Liberté 6, la queue se forme devant un magasin Pridoux et s’allonge frénétiquement à la vue d’un camion chargé de butane et destiné à approvisionner le magasin dont les gérants, très vite débordés, se barricadent. Il faut attendre deux bonnes heures, dehors sous le dard des rayons chauffant, pour enfin avoir une explication des plus surprenantes : « on ne peut pas vendre maintenant, il faut attendre le gérant principal ». Entre-temps, le p’tit déj hypothétique a eu le temps de refroidir et le déjeuner s’annonçait déjà impossible.

Près de deux heures plus tard, le gérant principal ne se ramène toujours pas tandis que dehors, certains ont déjà quitté la queue, de guerre lasse, persuadés que ce n’est pas ici qu’ils trouveront le précieux liquide. C’est le cas de votre serviteur qui avait pris le soin de payer à l’avance à la caisse du magasin le prix d’une bouteille de 6 kg, au cas où… à mon retour sur les lieux, toujours pas de gérant principal. Lorsque celui-ci se ramène enfin, le siège est toujours de rigueur devant le magasin et la fièvre gagne les rangs où l’on se dispute les places de l’avant. Il faut partir à l’information dans la boutique pour s’entendre dire qu’il n’ y a pas suffisamment de bouteilles pour tout le monde et que le magasin n’en a commandé en fait que 24. D’ailleurs, le camion avait déjà déchargé ce volume et s’en était allé, laissant derrière lui une centaine de personnes assoiffées… de gaz butane.

En réalité, la presque totalité des 24 bouteilles en question avait été déjà vendue à des gageurs tel que votre serviteur qui, rappelez-vous, avait pris le soin de payer à l’avance. Aussi, c’est tout bonnement que le gérant principal nous demanda de repasser en fin d’après-midi voire le soir, tard dans la nuit, une fois que la foule se serait dissipée, pour récupérer enfin la précieuse bouteille.

Retour sur les lieux à 18 heures… plus personne devant le magasin mis à part le jeune homme du nom de Moussa qui, quelques heures auparavant, avait pris un soin méticuleux, sur la suggestion de son patron, le gérant principal, à coucher mon nom sur la liste de ceux qui avaient déjà payé et devaient simplement récupérer leur bouteille.

Ma mine réjouie vira très vite à la patate flétrie lorsque je m’entends dire par Moussa… qu’on avait volé la bouteille de gaz qui m’était destinée !... « Je suis désolé, mon grand… », me sert le bonhomme qui interrompt son balayage de la devanture du magasin et rajoute, l’air tellement « désolé » : « moi-même je ne comprends pas. » « Et moi donc », bougonnai-je en déployant un trésor de maîtrise pour mettre de l’eau dans le gaz qui commence à me monter à la tête. Pantois et me demandant dans quel pays j’étais réellement, je n’eus d’autre réaction que de réclamer ma « mise », persuadé que ma bouteille avait été tout bonnement vendue à quelqu’un d’autre qui, lui (ou elle), abordera certainement son dîner avec plus de chaleur. La bouteille désespérément vide que je trimballais pesait de plus en plus lourd… de 3900 tonnes d’air. Mais j’avais au moins une bouteille vide… comme moi, pour me rappeler que les 3900 tonnes de butane, il fallait les trouver, quelque part, dans la ville. Mais où ? 



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