Aéroport de Dakar : A vos bagages, les larcins sont là !

La nuit favorise les larcins à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar. Au sortir de l’imposante bâtisse, une foule cosmopolite, constituée de parents, de taximen, de vendeurs de cartes téléphoniques ou de préposé au change entre autres, se mêlent parfois des larcins.

Aéroport Léopold Sédar Senghor. Une soirée ordinaire comme toutes les autres. Près du tapis roulant, les voyageurs qui viennent de débarquer, attendent leurs bagages. De temps à autre, quelques-uns reconnaissent leurs affaires et s’en saisissent enfin. Les autres doivent encore attendre. Certains voyageurs ont un sac, d’autres deux valises, d’autres encore beaucoup de bagages au point que leurs chariots sont surchargés de sorte qu’ils sont obligés d’en prendre deux. Après cette antépénultième étape, ils se dirigent vers les services de la douane où les bagages doivent être scannés. Certains voyageurs sont chanceux. Ils ont déjà repéré leurs correspondants qui sont venus les accueillir avec des pancartes où sont inscrits leurs noms, leurs structures ou leurs tours operators. D’autres qui sont moins chanceux peuvent enfin sortir de l’imposante bâtisse de l’aéroport international de Yoff et se fondre dans la grande masse des parents, curieux et autres venus soit pour les accueillir, soit pour tout à fait autre chose.

Dans cette foule cosmopolite, certains proposent des abonnements et des cartes des deux opérateurs téléphoniques existant au Sénégal, d’autres du change tout de suite et maintenant, d’autres des taxis et d’autres de l’aide tout simplement. Soudain, une personne se plaint de ne plus voir un de ses sacs.

C’est de toute vraisemblance une commerçante puisque son chariot était surchargé. Elle était là hagarde, avec son chariot achalandé, attendant au milieu de la foule de curieux et d’autres personnes proposant des services. C’est cette courte période qui est la plus redoutée de tous ceux qui ont comme destination l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Yoff. Un officiel qui parle sous le couvert de l’anonymat reconnaît que ‘l’aéroport est la plus importante vitrine d’un pays’. De son point de vue, les premières et dernières images qui restent dans la mémoire d’un étranger, ce sont les images de l’aéroport. D’où l’importance de l’aéroport pour un pays.

Pourtant, la police sénégalaise est réputée, à travers le monde, pour son professionnalisme. Au commissariat de l’aéroport, un agent trouvé sur place reconnaît l’effort qu’ils font pour sécuriser les lieux. Il essaie de minimiser ces actes qui se passent hors des locaux de l’aéroport. De son point de vue, l’aéroport est, à l’instar des autres milieux, un endroit où l’on retrouve la société en miniature. A l’en croire, on peut avoir des soupçons sur une personne, mais tant qu’elle n’a pas commis une faute, on ne peut pas l’arrêter. De son point de vue, celui qui veut commettre un larcin ne va dire à personne ce qu’il va faire. Outre cette dame, d’autres personnes ont perdu des bagages comme ça dans la foule de badauds qui pullulent à l’entrée de l’aéroport entre les taximen, les vendeurs de cartes téléphoniques et les personnes qui font du change.

Un étudiant sénégalais en France, en vacance récemment au pays, a été victime de ces larcins. Il a ainsi perdu quelques livres et des papiers. Un immigré sénégalais en Italie aussi a été victime de ces petits voleurs de l’aéroport. Au début du mois de septembre dernier, ce compatriote établi en Italie depuis une dizaine d’années a perdu une de ses valisettes dans laquelle il avait des affaires pour sa famille restée au pays. En juillet, c’est un confrère de retour d’Espagne qui a perdu une valisette contenant des commissions dont des portables et une importante somme d’argent.

Au niveau du commissariat de l’aéroport, l’agent en faction fait savoir que, dans le cas d’espèce, on peut porter plainte contre X et déposer la plainte auprès de leur service. Ce qui va leur permettre de faire leur travail d’investigation. Des gens le font et il arrive qu’ils aient satisfaction. ‘On ne peut rien faire si on n’est pas saisi’, a-t-il dit. Pour un Sénégalais résidant de façon permanente au Sénégal, c’est certes envisageable, mais pour un non-résident ou un étranger en visite pour une courte période, cela peut ne pas l’être.