Les paysans ont trop longtemps attendu des actions concrètes pour la promotion du riz de la Vallée, et ne sont pas disposés à avaler n’importe quelle déclaration.
Le chef de l’Etat a exprimé, dans son discours de vœux de fin d’année, sa volonté de réaliser la souveraineté alimentaire du Sénégal. Il a notamment déploré le fait que «nous avons trop longtemps importé, au prix d’énormes décaissements en devises, ce que nous pouvons produire chez nous. Le riz est un exemple illustratif de cette dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger. Nous devons y mettre fin sans tarder». La solution trouvé pour obtenir ce résultat, est le suivant : «Voilà pourquoi le gouvernement vient de lancer un Programme national d’autosuffisance en Riz de plus de 14 milliards de francs Cfa pour porter notre production à 1 million de tonnes de riz blanc à l’horizon 2012.»
Les paysans du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), en particulier les producteurs de riz de la Vallée du fleuve Sénégal, se sont toujours plaints de ce que les pouvoirs publics ne se sont jamais réellement impliqués dans la mise en place d’une filière de distribution de leur production. Ce qui fait que, au moment où le pays importe environ 600 mille tonnes de riz, les 150 mille tonnes qu’eux produisent, trouvent difficilement preneur. A cette difficulté s’ajoutent les difficultés d’accès au crédit, du fait des délais très courts de remboursement auxquels ils sont soumis, et les prix prohibitifs des systèmes de pompage d’eau. Toutes ces difficultés et le peu de considération que leur accorde le gouvernement, se sont illustrés par la vœu du Président Abdoulaye Wade de faire cultiver par les Maliens, du riz destiné au Sénégal. Alors qu’au même moment, des milliers d’hectares de la Vallée attendent d’être valorisés.
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