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COMBUSTIBLES - Les hausses de prix se succèdent : Le brut n’influe pas sur le prix à la pompe

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COMBUSTIBLES - Les hausses de prix se succèdent : Le brut n’influe pas sur le prix à la pompe

Contrairement au discours qui a toujours voulu que le Sénégalais paie son combustible au prix fort parce que les cours du pétrole brut sur le marché international étaient à la hausse, le responsable du Comité national des hydrocarbures explique que d’autres éléments sont à prendre en compte, tels que les prix des produits pétroliers et les taxes internes et communautaires.

Plus de 700 francs Cfa pour le litre de Super ! Jamais auparavant, les Sénégalais n’avaient été obligés de débourser autant d’argent pour s’approvisionner en essence. Et de son côté, le gasoil non plus, ne connaît pas de baisse. Ajoutée aux difficultés d’approvisionnement en énergie électrique, la hausse des prix des produits pétroliers, notée depuis le samedi dernier, n’arrange pas la situation des usagers de tous ordres. Cependant, alors que les Sénégalais avaient toujours été amenés à penser que leur poche était très sollicitée du fait de l’augmentation constante de cours du pétrole brut sur les marchés internationaux, on se rend compte, en regardant la courbe des prix de cette matière si indispensable, que même quand elle baisse, les Sénégalais ne le ressentent pas beaucoup.

Ainsi, à prendre la période qui va du 20 avril au 21 mai de cette année, on se rend compte que sur le marché de Londres, le baril de brut est passé de 67 dollars américains, à moins de 66, plus exactement à 65,70 dollars américains. A la fin du mois dernier, le prix du baril était même descendu à 63,85 dollars. En début d’année, le prix du baril avait même baissé en dessous de 54 dollars. Or, à la pompe, les Sénégalais continuent à débourser toujours plus pour faire circuler leurs véhicules ou alimenter les groupes électrogènes qu’ils sont de plus en plus nombreux à acquérir, pour faire face aux défaillances de la Senelec, la société nationale de distribution d’électricité. Par ailleurs, le franc Cfa, qui est aligné sur l’euro, est depuis deux ans environ, surévalué par rapport au dollar américain. Or, les cours du pétrole étant fixés par rapport à la devise américaine, devaient être profitables au consommateur sénégalais. Ce que l’on ne constate pas.

LE BRUT COMPTE POUR DU BEURRE

Interrogé hier au téléphone sur ce paradoxe, le président du Conseil national des hydrocarbures (Cnh), M. Carmelo Sagna, indique que les deux choses n’ont absolument rien à voir. Selon lui, les prix des produits pétroliers sont établis non pas à partir des fluctuations des prix du baril de pétrole, mais plutôt sur la base des prix des produits pétroliers raffinés. Et d’expliquer que les produits chimiques ont, sur le marché international, des cotations spécifiques pour chaque catégorie. M. Sagna a pris le soin de préciser que les indicateurs dont il dispose sont bien sûr confidentiels, parce qu’ils ne sont disponibles que «sur des sites payants, auxquels seuls les spécialistes peuvent avoir accès, parce qu’ils donnent des informations quasiment en temps réel». Cela dit, selon lui, il est loisible de comprendre aujourd’hui, que les prix de l’essence connaissent une surchauffe de l’ordre de 6 à 4%, si l’on sait que, sur le marché mondial, «les Américains sont les plus gros consommateurs de carburant. Et avec la préparation de l’été, la Summer season, où les déplacements sont nombreux dans ce pays, la demande d’essence est en hausse. Une situation qui tire les prix de ce produit vers le haut, et qui se répercute sur le marché international». Et a contrario, il fait remarquer que «si vous remarquez que la hausse sur le gasoil est quasiment insignifiante, c’est que nous sommes sortis de l’hiver, période où la demande en fuel est importante en Europe, qui en a besoin pour le chauffage».

Pourtant, on sait que le Sénégal importe plus le brut que de produits pétroliers, parce que sa production est raffinée par la Société africaine de raffinage (Sar). Argument que le président du Cnh écarte avec aisance : «Techniquement, le marché sénégalais consomme 1,8 millions de tonnes de produits pétroliers par an. Mais la Sar ne peut produire que 1,2 millions de tonnes. Le gap de 600 000 tonnes restant est fourni par le marché international, où nous sommes obligés de nous approvisionner au prix du Market scan pour produits raffinés.» Pour ne pas perdre de l’argent, affirme-t-il, les pouvoirs publics sont obligés d’aligner tous les produits, quelle que soit leur provenance, sur les prix de ce marché.

TAXES SANS INCIDENCE ?

Par ailleurs, le responsable de la cotation du prix des produits pétroliers sur le marché national réfute la remarque qui veuille que le marché local ne ressente pas les fluctuations à la baisse introduites au niveau international. Il explique que la structure des taxes sur les produits pétroliers n’a pas évolué à la hausse depuis assez longtemps. «Sur le Super par exemple, les droits de porte sont restés aux 11% de base, qui sont par ailleurs, les niveaux du Tec de l’Uemoa. Il s’y ajoute la taxe spécifique intérieure et la Tva de 18%. Mais ces taxes n’augmentent pas en pourcentage, quel que soit le prix à l’International.» Il serait donc erroné de penser que l’Etat chercherait à renflouer ses caisses en ponctionnant sur les recettes produites par les hausses des prix de carburant. Une chose pourtant. Carmelo Sagna reconnaît que depuis un certain temps, les prix du brut suivent directement les évolutions du marché international.

Donnant l’exemple de l’évolution des prix pour 2006, il signale : «Il y a une période où les prix n’ont pas bougé. C’est parce qu’il existait un seuil de déclenchement qui fait que, quand les variations absolues ne sont pas supérieures à 4%, on ne change pas de prix. Cependant, depuis le mois de septembre dernier, on déclenche les changements sans attendre d’arriver à ce seuil de 4%.» Cela explique le président du Cnh, parce que la volatilité des cours est telle que les changements de prix se font au rythme des évolutions internationales. «Si on traîne un peu, on risque de perdre beaucoup d’argent.» En bon patriote, il souligne que le comité, comme tout le monde, aimerait voir les prix des produits pétroliers revus à la baisse. Mais, «si le marché ne se comporte pas tel que l’on voudrait, on ne peut pas faire autrement», conclut-il.



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