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COUPURES INTEMPESTIVES DE L’ÉLECTRICITÉ, DÉFICITS À RÉPÉTITION… Le Sénégal peut-il gagner la bataille énergétique ?

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COUPURES INTEMPESTIVES DE L’ÉLECTRICITÉ, DÉFICITS À RÉPÉTITION… Le Sénégal peut-il gagner la bataille énergétique ?

Discours vertueux, courageux et téméraire n’y ont rien fait. Malgré la volonté manifeste de l’Etat sénégalais de rompre avec les coupures, l’électricité ne viendra de sitôt alimenter régulièrement, les usines, foyers et sociétés de services au Sénégal. Echec. Le mot n’est pas trop fort pour caractériser un symbole noir du régime de Wade qui a du mal à vaincre un autre mal africain : les coupures d’électricité. 

Avant-hier encore mercredi 25 juin, un nouveau Conseil des ministres s’est tenu à Dakar sur la question énergétique, sous l’égide de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) et sous la présidence de Habib Sy, Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures, de l’Hydraulique urbaine et de l’Assainissement, Président du Conseil des ministres de l’institution sous-régionale qui rassemble depuis 1972, autour d’un même dessein, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et la Guinée.

A la suite de la réunion de la Commission des experts qui s’est fixée comme pari de mieux organiser « La gestion de l’équilibre Offre-demande en énergie électrique de l’espace Omvs sur la période 2007-2010 », les Etats ont voulu faire un état des lieux avec à la clé un ensemble de choix dits stratégiques et programmatiques pour une large politique concertée.

Aah cette Afrique-là. Depuis le temps qu’on a fini de construire le barrage d’Inga dans l’immense Zaïre, au cours des années 1970, ce pays court encore derrière la couverture de 30% de ses besoins énergétiques. Un mal qui fait encore des ravages dans un pays où l’insécurité est devenue la règle alors que le même barrage dispose d’une capacité de plus de 100.000 mégawatts qui pourrait lui permettre de fournir de l’électricité à toute l’Afrique centrale.

Dans la sous-région ouest-africaine où le Sénégal (avec Diama), le Mali (avec Sansanding et Manantali), le Ghana où se trouve le barrage de Kariba, on a encore du mal à trouver la lumière qui pourrait impulser le développement. C’est donc dans ce contexte difficile marqué au Sénégal, par d’énormes et successifs déficits énergétiques, aussi par une distribution très faible de l’énergie électrique que l’Omvs a décidé de dire son mot aux Etats. Surtout ces derniers l’accusent pour certains, d’avoir été jusqu’ici incapable de fournir une bonne énergie électrique dans la sous-région.

Les 25 et 26 juin s’est tenue à Dakar et dans ce cadre, la 47 ème session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Omvs. L’ambition, (une fois encore) ayant été de réaffirmer la volonté des Etats de trouver des solutions, pour la gestion de l’équilibre Offre-demande en énergie électrique dans l’espace Omvs pour la période transitoire 2007-2010. Dans le cadre d’un forum qui s’était tenu du 29 au 31 octobre dernier, on avait fixé pour le court-terme fixé un certain nombre d’objectifs parmi lesquels : l’installation au Sénégal ou en Mauritanie d’une centrale de 120 MW sur barge fonctionnel ou fioul lourd. S’y ajoute la location de la centrale Aggreko basée au Cap des Biches (ou Aggreko-Dakar) dont le contrat arrivait à terme avec la Senelec.

Manantali ne comblera pas tous les manques

Rappelons que pour le Projet Aggreko Dakar qui intéresse plus le Sénégal, la mise en service a eu lieu le 27 mars de cette année. Même si la commission des experts a constaté que la mise en service de ce projet a contribué à réduire les déficits de production électrique ainsi que la diminution des demandes exceptionnelles sur l’énergie de Manantali, elle n’a pas réussi à combler ce déficit.

Certaines difficultés ont été rencontrées dans l’exécution de projet. Il s‘agit entre autres, selon la commission, « du retard dans le planning de mise en service (mars 2007 au lieu de janvier), de la prime fixe qui a été financée par un report du paiement des redevances au lieu d’une subvention telle que demandée par le conseil des ministres etc. » Les problèmes s’aggravent avec la crise au Moyen Orient (en Irak et en Iran surtout). Situation qui aboutit très rapidement à un certain nombre de disfonctionnements qui ont noms : non respect de certaines clauses contractuelles de fourniture du combustible par la Société africaine de raffinage (Sar) et risque d’arrêt de la production, suite à la rupture à l’amiable du contrat de fourniture de combustible avec la Sar à partir du 30 juin 2007 si des mesures palliatives ne sont pas prises pour assurer l’approvisionnement de la centrale à partir de cette date.

Si on y ajoute le fait que qu’un gap financier d’environ 174 millions de Fcfa sur le mois de mai a été constaté lié au paiement des « droits de porte » sur le combustible, on est loin du compte.

Des Sénégalais fatigués et sans illusions

Nous sommes au mois de juin, les coupures ont donc repris de plus belle dans le cadre noir de la distribution de l’énergie électrique dans le pays. Et l’on ne sait autant à Dakar que dans le reste du Sénégal, au vu de l’instabilité institutionnelle qui caractérise la vie du gouvernement, comment l’Etat devrait gérer la situation ? La balle est dans le camp du nouveau Premier ministre, qui a eu le legs difficile d’une question épineuse autour de laquelle, tous ses prédécesseurs depuis l’arrivée de Wade au pouvoir, ont montré leurs limites s’ils n’ont pas simplement échoué.

Dans l’attente de son discours de politique générale, les populations souffrent en silence et n’osent plus se ravitailler en légumes frais à conserver dans les frigos. Au moment où la misère des foyers ne cesse de se creuser chaque jour, en dépit des salaires qui ont connu une certaine hausse, le Sénégal vit une grave pauvreté. Là aussi, malgré les apparences, les projets et autres chantiers dans la ville de Dakar.

Au niveau des petites et moyennes entreprises, l’on a fini de se tourner vers les petits groupes électrogènes. Aujourd’hui, chez les boulangers, les tailleurs et toutes les sociétés de services, sans ces outils de travail essentiels, on risque de rester les bras croisés.

Ombres, lueurs, espoirs…

Les fausses promesses ?

Face à un tel contexte où il a existé jusqu’ici très peu d’espoirs, il fallait trouver une nouvelle alchimie. Mais, qui devrait le faire ? Les Etats membres et l’Omvs sans doute ? Mais comment ?

Face à la durée de vie limitée des opérations thermiques Aggreko de Dakar et de Nouakchott respectivement entre 30 et 52 semaines. La réactualisation de l’état des lieux fait en rapport avec la situation d’octobre 2006, s’imposait dans ce contexte. Surtout dans un environnement où la production en 2007 du barrage de Manantali ne devrait pas dépasser les 600 Gwh.

Pour le Sénégal où les prévisions de la demande ont été faites en considération du taux de croissance annuel moyen de 7,1% en énergie et 7,8% en puissance de pointe sur la période 2006-2015, les experts de l’Omvs ont affirmé que la point du réseau interconnecté devrait croître au même rythme avec un taux de 7,8% sur la même période.

Si nous prenons la consommation en pointe en mégawatts sur la période allant de 2007 à 2010, on notera que la puissance installée nécessaire en période de pointe devrait passer de 481,9 à 615,3. Comparée à la puissance installée nécessaire en période de pointe, la puissance installée devrait passer elle de 456 à 513 mégawatts. Ces chiffres nous préparent ainsi à une série déficits de consommation notés allant de –25,89 à –101,80 mégawatts. Rien que sur la période 2007-2008, les experts ont fini de noter que le système électrique sénégalais devrait enregistrer des déficits de 26 et 37 MW.

Pour y faire face, il est prévu de remettre en service la Tag3 (20 MW) et de profiter de la location de Aggreko 1 et 2. Dans le même ordre d’idées, la capacité exploitable du parc de production du réseau interconnecté devrait atteindre 456 MW en 2007 avec la mise en service de l’IPP Kounoune I d’une capacité de 67,5 MW. Dans la même perspective, l’Etat espère qu’avec la réalisation de la centrale Kahone II pour une capacité de 64 MW, celle d’IPP Diesel au fuel lourd de 130 MW à Tobène en 2009-2010, il devrait être à même d’améliorer la situation. Toutes ces actions devant être complétées à partir de 2011, par les projets hydroélectriques de l’Omvs et de l’Omvg.

En définitive, on peut retenir que cette réunion du conseil des ministres de l’Omvs qui s’est achevée hier dans la matinée, a encore tiré un certain nombre de conclusions, qui devraient permettre d’enregistrer quelques avancées de plus sur le long chemin de la recherche de solutions destinées à combler des énormes déficits énergétiques connus dans les Etats d’Afrique de l’ouest. Pour le Sénégal, en dépit des discours et de la volonté des autorités de faire face à une situation presque perdue, il semble que le calvaire des ménages et des usines pourrait se prolonger au-delà des délais fixés. Surtout si toutes ces pistes indiquées par les experts ne sont pas suivies d’effets.



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