FIN DES DESLESTAGES DE LA SENELEC : « Je ne m’aventurai pas à dire qu’il n’y aurait plus de coupures» , selon Samuel Sarr

« Le problème de la senelec est complexe. C’est un problème de la trésorerie. Il découle de l’augmentation du prix du baril sur le marché mondial ».Ces propos sont ceux du Ministre de l’Energie. L’invité de la Rfm dans l’émission « grand jury », hier, M. Samuel Sarr a indiqué qu’il ne va pas s’aventurer à donner la date de la fin des délestages intempestifs du courant. Par ailleurs, il déclare que l’état va débloquer 12 milliards fcfa pour aider la senelec dans l’achat du combustible.

« Je ne m’aventurai pas à dire qu’il n’y aurait plus de coupures », a dit M. Sarr en guise de réponse à la question du journaliste sur la fin des délestages. D’après le quotidien, L’As du week-end, Me Wade a promis 22 milliards pour mettre fin aux délestages tous azimuts. Or ce qui va se passer, selon M. Sarr c’est qu’aujourd’hui le gouvernement a émis une garantie de 12 milliards auprès des pétroliers afin que la Senelec puisse payer son combustible à 60 jours et non plus au comptant. « Chaque fois la Senelec devait trouver 500 millions pour acheter son combustible pour produire de l’électricité et le client devait le payer à 93 jours.
Ce qui accélère le déficit », a-t-il rappelé. « Aujourd’hui, nous avons dit en plus de la ligne de crédit de 120 millions de dollars que le Président a obtenu auprès de la Bid depuis février 2007, ce qui quand même correspond à une ligne de 90 milliards de Fcfa pour que la Senelec achète son combustible », a expliqué celui que ses concitoyens estiment qu’il parle peu, mais il a fait parler beaucoup de lui. Cela va permettre à la senelec de souffler financièrement en attendant la décision sur la recapitalisation dans 60 jours.
« Nous avons déjà trouvé des pistes de solution de la recapitalisation en attendant que les bailleurs qui se sont prononcés participent. Ces bailleurs sont là en train de faire leurs études », a souligné M. Sarr, estimant qu’il a laissé un déficit de trésorerie de 41 milliards de Fcfa lorsqu’il quittait la tête de la Senelec le 15 octobre 2006. Pour lui, ce qui est important aujourd’hui c’est de régler le problème de l’énergie. « Depuis 15 octobre 2006, les coupures continuent jusqu’à présent. Cela est dû aussi aux problèmes techniques. Les difficultés proviennent aussi d'un lourd héritage », a dit le Ministre pour répondre à ceux qui pensent que c’est son retour aux affaires qui amène ces coupures tout en s'excusant auprès des consommateurs, il ajoute « nous avons subi des contrecoûts qui nous occasionnent des surcoûts de l’ordre de 30 milliards. Par la suite il y a eu une accélération du déficit de trésorerie dû au fait qu’on a commencé à acheter comptant » Il se dit « non responsable » du déficit de la senelec qui est chiffré aujourd’hui à plus de 100 milliards.
« Entre 2000 et 2006 nous avons investi sur instruction de Me Wade à la Cour de compte en 2002 174 milliards. On ne peut passer d’un état de non-investissement depuis 20 ans à un état d’investissement sans faire les investissements. Et nous avions engagé de gros projets », a précisé M. Sarr avant dire que la privatisation de la senelec doit être discutée dans 90 jours. Par ailleurs, il revient sur le prix du gaz. « Il faut faire bénéficier le consommateur et ne pas oublier qu’il faut rémunérer aussi les entreprises. C’est le marché mondial du gaz qui fixe le prix et non le gouvernement. Si on pouvait donner gratuit à nos concitoyens, on l’aurait fait, mais c’est le marché mondial qui commande le prix », a martelé M. Sarr.