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Economie

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SENEGAL : Endettée jusqu’au cou, l’entreprise a un pied dans la tombe

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INDUSTRIES CHIMIQUES DU SENEGAL : Endettée jusqu’au cou, l’entreprise a un pied dans la tombe

Les industries chimiques du Sénégal, (Ics) ont un pied dans la tombe. Ce serait une catastrophe économique sans précédent si cette société qui nourrit au moins 2.000 personnes disparaissait du paysage économique. Les travailleurs des Ics, en conférence de presse, hier, à la bourse du travail, ont lancé un cri du cœur à l’endroit du chef de l’Etat, pour sauver leur outil de travail. Source de tous leurs malheurs, selon eux, Jérôme Godard qui bloque leur compte, en a pris pour son grade. L’Etat indien, l’un des partenaires principaux qui « joue les prolongations » dans cette phase de recapitalisation, pour obtenir les Ics à moindre coût, est aussi dans le viseur des travailleurs. Transrail qui vient d’arrêter ses trains pour réclamer 1,2 milliard aurait pu se montrer plus clément, ont estimé les conférenciers. Si cette descente aux enfers n’est pas stoppée, elle aura des conséquences néfastes sur la campagne agricole de 2006.

Il faut avoir les yeux dans les poches pour ne pas voir que les industries chimiques du Sénégal, (Ics), endettées jusqu’au cou, sont à bord du gouffre. Pour tirer la sonnette d’alarme, les employés de ce qui fût l’un des fleurons de l’économie sénégalaise ont convoqué un point de presse hier, mercredi 21 juin. Une occasion de mettre les pieds dans le plat, mais les « non-dits », qui sont en réalité le « nœud du problème », ont conclu les conférenciers, seront abordés devant le chef de l’Etat. « Ce que nous lui apprendrons sur les Ics, aucun bulletin de renseignement ne le lui dira ». Avant d’en venir à ces mots de la fin, les employés des Ics sont revenus sur la kyrielle de difficultés que traverse l’entreprise.

A tout Seigneur tout honneur, Jérôme Godard, source de tout leur malheur, est le premier à passer au banc des accusés. Et le chargé de communication des Ics, Mbagnick Diop de lancer : « Jérôme Gadard a dit dans un journal de la place, en janvier 2006, lors du premier blocage, qu’il est venu sauver les Ics. Je trouve cela trop prétentieux, d’autant qu’aujourd’hui, c’est lui qui bloque nos comptes. De messie, il est devenu un fauve. Les autorités doivent lui faire lâcher prise ». La saignée financière, installée par Jérôme Godard et découlant aussi du contentieux avec l’entreprise Stc Anasrasios Raissis n’a pas remonté le moral aux travailleurs. « Au moment où nous pensions avoir la tête hors de l’eau avec la production de 32,5 tonnes d’acide sulfurique, voilà qu’un groupe d’activistes bloque nos comptes. Pourtant, aucune entreprise sénégalaise ne produit 16 milliards par mois, nous avons réussi cette prouesse. Nous étions sur cette lancée en janvier 2005 lorsqu’on nous a coupé l’herbe sous les pieds. Les installations chimiques ne sont pas des fabriques de cacahouètes, arrêter les machines, c’est entraîner des pertes économiques énormes ».

Il est vrai, admet Mbagnick Diop, que la Banque ouest africaine de développement (Boad) et l’Afd leur ont permis d’emprunter 200 milliards, mais « ce sont les actionnaires majeurs qui doivent apporter de l’argent frais ». Et puis, précise Mamadou Mbodji, le secrétaire général du syndicat des mines, « si les Ics font faillite, ils ne seront pas payés ».

Transrail, estime M. Diop, qui a bloqué ses trains pour se faire payer 1,200 milliard « a eu une attitude malsaine. Il y a 2 mois, quand nous avons reçu les 7,5 milliards, nous leur avons versé 300 millions. Ils auraient pu se montrer plus compréhensifs. A cause de leur attitude, Darou Khoudouss va arrêter de rouler ». Dans cette atmosphère peu réjouissante, le sujet de la recapitalisation semble être tabou aux Ics. Iffor est disposé à injecter 73 milliards et l’Etat indien 90 milliards, « mais c’est la direction générale et l’Etat qui ne pressent pas le pas pour concrétiser », regrette Mbagnick Diop. Son camarade Mamadou Mbodji a sa petite idée sur cette lenteur : « le Président Wade refuse de nous recevoir parce qu’en réalité, ce qu’ils veulent, c’est brader les Ics. L’Etat indien pour acheter moins cher, joue les prolongations. Mais qu’ils se le tiennent pour dit, nous nous battrons jusqu’au dernier souffle contre la réduction du salaire des cadres et le dessein de brader les Ics. Toujours dans ce chapitre, le Conseil d’administration qui va se réunir demain vendredi 23 juin à Paris devra, entre autres, statuer sur le schéma de recapitalisation. Une opportunité aussi de se remuer les méninges sur les conséquences néfastes qui découleront de la campagne agricole de 2006, si une solution n’est pas trouvée au blocage des trains de Transrail..



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