LENDEMAINS DE TABASKI: 40.000 moutons invendus à Dakar

Alors que l’année dernière, sur l’ensemble du territoire national, les invendus étaient estimés à 30.000 moutons au lendemain de la Tabaski, la région de Dakar en compte, en 2006, à elle seule 40.000, selon le directeur de l’Élevage, Malick Faye. Il faudra encore attendre quelque peu avant que les chiffres totaux ne soient centralisés, mais on peut avancer, sans risque de se tromper, que le nombre d’invendus dépasse déjà de loin celui de l’année dernière puisqu’en 2005, Dakar recensait 10.000 moutons invendus après la Tabaski.

Cette situation découle notamment du fait que le marché a été nettement mieux approvisionné durant cette Tabaski. L’ultime recensement établi, mardi, à la veille de la Tabaski faisait état de 253.000 moutons, selon Malick Faye, contre 233.000, samedi à 13 heures. À titre de comparaison, en 2005, le total des moutons entrés dans Dakar n’était que de 191.000 moutons.

Cette arrivée en masse des moutons a-t-elle pour autant joué sur l’accessibilité des prix ? « Ce que l’on a constaté, c’est que lors des derniers jours, les gens ont pu acheter des moutons à des prix très intéressants », estime le directeur de l’Élevage. Toutefois, cette situation n’a pas fait que des heureux, notamment ceux, parmi les opérateurs de Tabaski, qui se sont retrouvés avec de nombreux invendus à ramener. Certains parmi eux pointaient du doigt hier, sur les ondes de la bande Fm, sur l’ouverture des frontières aux vendeurs des pays étrangers dont l’arrivée, en suspension de taxes, est loin d’être une première en période de Tabaski. « L’ouverture des frontières est quelque chose de tout à fait naturel. Nous sommes dans l’espace Uemoa, caractérisé par la libre circulation des biens et des personnes. Nous ne pouvons donc même pas fermer les frontières », rétorque le directeur de l’Élevage. « Il est bien vrai que nous avons incité les opérateurs étrangers à venir au Sénégal, mais si nous ne l’avions pas fait, la conséquence aurait été des prix maintenus très hauts par les vendeurs locaux », ajoute Malick Faye.