Madani TALL (Directeur des opérations de la Bm) : ‘ Des efforts restent à faire dans… l’environnement des affaires ’

Wal Fadjri : Avez-vous noté des avancées par rapport aux engagements pris par le Sénégal dans le cadre du groupe consultatif pour la réduction de la pauvreté ?

Madani Tall : C’était une réunion de suivi. La deuxième du genre après celle du groupe consultatif de Paris qui s’est tenue les 3 et 4 octobre dernier. L’idée était de faire le point sur les mesures prises par rapport au Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp), à son suivi, à la mise en place de l’accord-cadre pour les appuis budgétaires, par rapport à l’évolution de la Stratégie de croissance accélérée (Sca). Il s’agissait aussi de prendre la mesure des difficultés du moment dans le monde rural. Toutes ces questions ont été débattues sous la direction du Premier ministre et de l’ensemble des membres du gouvernement avec la communauté des partenaires techniques et financiers. Et il y a eu beaucoup d’avancées. Il en est ainsi, en tout cas, dans la mise en place des processus et des cadres de cohérence qui sont nécessaires pour suivre ces grands programmes. Et les partenaires techniques et financiers ont confirmé de nouveau leur soutien aux grandes politiques contenues dans le Dsrp 2, dans la Sca. Ils ont demandé des efforts dans les secteurs sociaux pour aider davantage les groupes vulnérables, pour améliorer la qualité notamment dans le domaine de l’éducation, pour une meilleure répartition des effectifs dans le secteur de la santé, pour améliorer davantage le climat des affaires. Le Premier ministre et les ministres présents à la rencontre ont donné les réponses et les assurances nécessaires pour aller de l’avant et se projeter vers le mois de juin 2008 qui sera la période consacrée à l’évaluation d’une année d’exécution du Dsrp 2.

Wal Fadjri : Quelles sont les contraintes que vous avez identifiées ?

Madani Tall : Les contraintes, il y en a toujours. D’abord, nous sommes dans une situation difficile, pas seulement au Sénégal, mais un peu partout dans le monde par rapport aux chocs exogènes, l’augmentation du prix du baril du pétrole. Ce sont des questions qu i préoccupent l’ensemble des pays. Le Sénégal subit ces chocs de plein fouet. Mais des mesures sont en train d’être prises. Et nous discutons avec le gouvernement sénégalais pour que ces mesures soient non seulement rationnelles, mais durables, efficaces et aillent véritablement à ceux qui sont les plus vulnérables. Et d’ici les prochaines semaines, nous essayerons d’apporter collectivement, en tout cas chacun en fonction des moyens qu’il peut mettre sur la table, nos accompagnements nécessaires pour amortir au maximum les chocs extérieurs et les difficultés que vivent les populations sénégalaises.

Wal Fadjri : Quelles sont ces mesures ?

Madani Tall : Je ne peux pas les détailler ici. Il faut que nous travaillions avec le gouvernement. Mais ce qui est important, c’est de noter qu’il y a de bonnes dispositions au niveau des partenaires au développement. Et les assurances que le gouvernement nous a données ce matin (hier : Ndlr) nous réconfortent dans notre volonté d’aller de l’avant et de maintenir un dialogue qui nous semble assez positif.