Me WADE À TOUBA : L’exploitation du biocarburant sera lancée à Khelcom

Khelcom sera le champ d’expérimentation de la production de gasoil à partir de plantes. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a présenté au khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké, hier, au cours de sa visite à Touba, une délégation de partenaires indiens partie prenante de l’exploitation du biodiésel au Sénégal. L’objectif est de réduire, voire éliminer la facture pétrolière du Sénégal.

L’exploitation du biodiésel sera lancée à Khelcom. Sur invitation du chef de l’État, une délégation indienne a présenté au khalife général des Mourides, Serigne Saliou Mbacké, un projet de biocarburant. C’était au cours de la visite que Me Abdoulaye Wade a effectuée dans la ville sainte.

Le chef de l’État était accompagné de membres du gouvernement dont le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire, Ousmane Masseck Ndiaye, du Tourisme et des Transports aériens, Aïda Mbodji de la Femme, de la Famille et du Développement social. Il n’a fait aucune déclaration à la fin de son séjour. Interrogé sur les contours de ce projet, le ministre de l’Agriculture a souligné qu’il est extrêmement important dans la mesure où le chef de l’État avait convoqué récemment au Sénégal une conférence internationale regroupant les pays non producteurs de pétrole pour parvenir à annuler fortement la facture pétrolière du Sénégal.

Selon Farba Senghor, sur initiative du président Lula, le chef de l’État a entrepris la culture de biocarburant tel que le diacropha. « Il est facile de partir des graines de cette plante pour arriver à développer très rapidement des plantations, a déclaré le ministre qui fait remarquer qu’il s’agit de faire de telle sorte que tous les Sénégalais puissent parvenir à faire de grandes plantations afin d’avoir une production importante permettant au Sénégal de produire du biodiésel.

À en croire le chef du département de l’Agriculture, le projet va générer beaucoup de ressources. Les terres vont également se régénérer, selon M. Senghor.

Des pays comme l’Inde utilisent le biodiésel à partir du diacropha. 5000 moteurs utilisent ce produit selon Farba Senghor, citant la délégation indienne. Aussi, le ministre de l’Agriculture fait-il savoir que le Brésil n’importera plus à partir de cette année de pétrole parce qu’il a expérimenté le biodiésel.

C’est un projet novateur qui constitue un appui au plan « Retour vers l’agriculture » (Reva). Abondant dans le même sens, Serigne Amar, le secrétaire général de Tse, société partenaire du Sénégal dans ce projet, a dit que ses collègues indiens auraient souhaité cultiver le biocarburant dans une exploitation aussi bien organisée comme Khelcom qui constitue plus de 15 daaras avec plus de 300 tracteurs.

Le khalife a donné des explications techniques sur le produit qu’il connaît bien. Serigne Saliou Mbacké a dit qu’il a voulu cultiver le diacropha depuis longtemps, mais il ne le voyait plus. Après l’audience avec le Khalife, les Indiens se sont rendu à Khelcom pour identifier les possibilités d’expérimentation du projet. Selon Serigne Amar, d’autres forages seront ajoutés aux trois qui existent déjà à Khelcom. Un champ expérimental de 4000 hectares sera fait. « Le diacropha est une plante qui pousse en deux ans et a une durée de vie de 5 ans. L’objectif, c’est de cultiver le diacropha à travers le Sénégal. Ce produit représente une culture de rente puisqu’il sort du carburant. L’objectif de départ est de remplacer la consommation de gasoil à 10 % », a lancé Serigne Amar.

Pour lui, face à la crise mondiale, « nos pays ont besoin de nouvelles perspectives d’énergie ». C’est ce que l’Inde a compris en développant, depuis 4 ans, l’énergie du biocarburant. Cela est possible pour le Sénégal, selon M. Amar qui explique que l’Afrique est un grenier pour ce type de culture. Avant de dire que c’est un partenariat public privé que tous les Sénégalais doivent appuyer.