Le Sénégal reste bénéficiaire du financement du Millenium Challenge Corporation (Mcc) du gouvernement américain. C’est l’assurance donnée par la directrice résidente, Mme Tanya Southerland qui affirme qu’il n’y a pas de changement dans le choix du Sénégal. C’était hier, lors de sa rencontre avec le Forum civil. Selon elle, les déclarations du Sénateur américain ne les empêchent pas de faire leur travail.
La directrice résidente du Millenium Challenge Corporation (Mcc), Mme Tanya Southerland, a rassuré hier, lors d’une rencontre avec le Forum civil qu’il n’y a pas de « changement » ni de « retrait » du financement du Millenium Challenge Corporation (Mcc) pour le Sénégal, contrairement aux rumeurs sur les menaces du gouvernement américain dans ce sens. « Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce qu’a dit le Sénateur. C’est son opinion. Nous sommes prêts à attaquer les routes et les projets hydrauliques. Nous allons nous concentrés sur cela », a-t-elle indiqué avant de poursuivre : « nous continuons à mener nos affaires comme nous le faisions », a ajouté Mme Tanya qui a consacré sa première sortie au Forum civil. « Nous ne sommes pas au courant des changements pour le financement qu’on avait donné en septembre 2009 au Sénégal », a-t-elle rassuré.
Mme Tanya s’est félicitée de la rencontre avec le Forum civil qui est pour elle une bonne occasion de connaître des gens qui s’intéressent au projet américain. « Nous ne travaillons qu’avec les pays qui remplissent les critères d’éligibilité comme la promotion de la bonne gouvernance et autres », a déclaré la directrice résident du Mcc. La vision du Mcc selon Mme Tanya, est d’accompagner les pays bénéficiaires dans la mise en œuvre de leurs projets.
Pour sa part, le directeur du Millenium Challenge Account (Mca), Ibrahima Dia, s’est dit convaincu de la bonne foi des Américains. « C’est une position d’un Sénateur, représentant du peuple américain. Cela fait partie de la vie d’une démocratie. Le gouvernement américain est sérieux, donc il ne prend pas une décision sur la base d’une simple opinion », a-t-il indiqué. Se fondant sur le rapport fait sur l’éligibilité des pays pour le financement du Mca, publié en septembre, M. Dia a souligné que le Sénégal demeure éligible à ce projet du gouvernement américain. « Nous n’avons pas de crainte en matière de bonne gouvernance », a ajouté M. Dia, soutenant que le Mcc ne se prononce que sur un rapport annuel fait par la Banque mondiale et non sur des événements ponctuels. Selon lui, le Sénégal a fait des progrès, notamment avec la création de la Commission de lutte contre la corruption et la concussion, la Cour des comptes, l’Agence des régulations des marchés publics, et l’existence de la presse d’investigation. « Tous les ingrédients pour apprécier un pays en matière de bonne gouvernance sont là », a-t-il relevé. Non sans rappeler l’approche du Mca qui consiste à lutter contre la pauvreté. Et pour se faire, les pays qui prétendent à ce financement doivent s’engager à faire de la bonne gouvernance leur cheval de bataille et à investir dans le capital humain. « La bonne gouvernance est un préalable efficace pour lutter contre la pauvreté. Il faut responsabiliser les Etats. Le bailleur de fonds doit simplement l’appuyer », a rappelé M. Dia. Selon lui, sur les 17 indicateurs relatifs aux critères d’éligibilité, le Sénégal a obtenus des résultats satisfaisants pour l’année 2009. « Le Sénégal est au dessus de la médiane sur 14 indicateurs, notamment sur les droits politiques, le contrôle de la corruption, le délai de création des entreprises et les libertés civiles, etc. A en croire M. Dia, le Sénégal est au dessous de la médiane sur trois indicateurs que sont la politique fiscale, le droit foncier et l’accès aux terres et le taux d’achèvement pour les filles. La conviction du directeur général du Mca est qu’il n’y a pas une influence dans l’attribution d’une note ou d’une valeur d’un pays parce que ce sont des structures indépendantes qui le donnent.
0 Commentaires
Participer à la Discussion