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Economie

Recommandations du Fmi au Sénégal : Pilules contre la crise alimentaire

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Recommandations du Fmi au Sénégal : Pilules contre la crise alimentaire

Au cours d’une audience que lui a accordé il y a une dizaine de jours le président de la République, le représentant du Fonds monétaire au Sénégal a fait part à son interlocuteur de certaines mesures que son institution considère comme susceptibles d’aider de nombreux Sénégalais à traverser le cap de la crise alimentaire, sans trop de dommages.

Le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Segura a eu un entretien en tête-à-tête il y a une dizaine de jours, avec le Chef de l’Etat le président Abdoulaye Wade, pour échanger sur la situation socio-économique du Sénégal. Et selon des indiscrétions recueillies auprès de personnes proches du Palais présidentiel, M. Segura a préconisé la mise en place d’un important plan social qui permettrait de soulager les populations harassées par les hausses des prix de produits de première nécessité. L’un des éléments les plus importants de ce plan comprend l’extension massive des cantines scolaires à toutes les écoles du pays. Le raisonnement du fonctionnaire du Fonds est que le département de l’Education consacre 500 millions de francs Cfa au financement de cantines scolaires, au moment où le gouvernement a prévu de subventionner les produits alimentaires pour 50 milliards de francs Cfa environ (voir Le Quotidien n° 1579 du lundi 14 avril dernier). M. Segura aurait fait comprendre au chef de l’Etat, qu’il «serait plus judicieux de consacrer une partie de la subvention des produits alimentaires estimée à 50 milliards de francs Cfa, aussi bien aux cantines scolaires en milieu rural, qu’en milieu urbain». Une mesure similaire a produit des résultats appréciables dans d’autres parties du globe. Ainsi, au Brésil par exemple, le gouvernement du président Lula a permis d’augmenter la fréquentation scolaire, et de sortir environ 25 millions de ses concitoyens de la pauvreté, en installant des cantines scolaires et en donnant de l’argent aux parents qui acceptaient d’envoyer leurs enfants à l’école. En plus d’être soulagés de la prise en charge de l’enfant, les parents gagnent à voir leurs enfants fréquenter l’école. Comme autres recommandations d’ordre social, le représentant du Fmi au Sénégal a, au cours de cet entretien, demandé au président Wade d’étudier le moyen de subventionner le transport public et le pétrole lampant. Comme l’avait dit le numéro du journal Le Quotidien cité plus haut, le patron du Fmi au Sénégal estime que la subvention de ces deux services, le transport public et le pétrole lampant, bénéficierait plus nettement à une plus grande frange de la population. A son avis, la subvention sur le carburant ne profite actuellement qu’à quelques privilégiés qui ont des véhicules.

Le représentant-résident ne s’est pas arrêté là. Alex Segura a également, abordé avec Me Abdoulaye Wade des questions sur la structure macro-économique du Sénégal. Il a ainsi invité le gouvernement à en finir avec tous les arriérés de paiement de l’Etat envers les entreprises privées. Et il a émis le souhait que ce problème soit réglé sans pour autant toucher aux dépenses d’ordre social.

Depuis le mois d’octobre de l’année dernière, le Fmi est lié au Sénégal par un programme sans décaissement, dénommé Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), qui consiste à garantir la bonne conduite et le respect des agrégats macroéconomique du pays par le Fonds. En contrepartie, le Sénégal accepte de se soumettre à certaines conditions qui assurent justement ce respect des agrégats. En tant que représentant de son institution, Alex Segura a pesé de tout son poids pour que les deux parties parviennent à la signature dudit accord.

Par ailleurs, les observateurs attentifs ne manqueront pas de relever à quel point les conseils du représentant du Fmi se rapprochent des remarques faites par le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, dans son éditorial de la dernière édition de son magazine Echos de la Banque mondiale. C’est un peu comme si, maintenant, ce sont les institutions de Bretton Woods qui sont devenues les plus grands défenseurs des politiques sociales dans les pays pauvres !



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