RELANCE DE LA PECHE INDUSTRIELLE : Djibo Kâ dévoile un plan de sauvetage de 93 milliards F Cfa

Le ministre d’Etat Djibo Leïty Ka a annoncé l’élaboration d’un programme de relance de la pêche industrielle estimé à 46 milliards de FCFA, hier, à Dakar, au cours d’une conférence de presse tenue dans les locaux du département du ministère de l’Economie maritime et des Transports maritimes internationaux, au Bulding administratif. M. Ka a livré, à l’occasion les résultats du Conseil présidentiel sur la relance des industries de transformation de la pêche, tenue la veille.

Selon Djibo L. Ka des mesures « hardies » ont été arrêtées au terme de la réunion présidée par le chef de l’Etat, Maître Abdoulaye Wade. Ce dernier, a-t-il dit, a exprimé « avec force » la volonté politique de voir le gouvernement travailler à sortir du creux de la vague le secteur en question. L’industrie de transformation de la pêche est plongée, depuis plusieurs années dans une « crise profonde » dont les causes sont à la fois structurelles et conjoncturelles, a indiqué le ministre d’Etat. Djibo Leïty Ka a ainsi énuméré des problèmes de vétusté des équipements et de « surdimensionnement de beaucoup d’entreprises du secteur ». Il a aussi fait état des difficultés circonstancielles liées aux cours inflationnistes du pétrole .

Des solutions avaient été certes envisagées, mais souvent « différées », a déploré le ministre insistant en revanche sur la volonté résolue du gouvernement d’administrer « la thérapeutique ». Celle-ci, a expliqué le ministre de l’Economie maritime, a été arrêtée au terme d’un processus participatif impliquant les différents acteurs du secteur (industriels, les travailleurs, etc.). La rencontre générale qui a eu lieu courant mars 2006 a débouché sur un « diagnostic sans complaisance » des maux de ladite filière de la pêche et l’identification d’un banc de mesures salutaires, objet du document de relance examiné en Conseil présidentiel.

A en croire le locataire du 4e étage du Bulding administratif, « l’assainissement du secteur » constitue le premier point du plan de sauvetage. Cette mesure préalable concerne autant la production que le équipement. Il s’agit dans le premier cas d’assurer une « protection encore plus vigoureuse des côtes sénégalaises », a fait noter Djibo L. Ka, rappelant que 8 milliards Fcfa ont été investis dans ce sens. Il a ajouté que l’autre aspect de la production consiste à développer, le long des côtes du pays, une chaîne de froid pour la conservation notamment des rejets pélagiques (yaboy).

Pour l’autre volet, le gouvernement envisage le renouvellement des équipements des bateaux et chalutiers dont la moyenne d’âge oscille entre 35 et 40 ans. Le ministre de tutelle a dit qu’un programme de 32 milliards Fcfa a, à cet effet, été négocié avec la Banque africaine de développement (BAD). Le renouvellement des équipements concerne également les entreprises, a noté le ministre, ajoutant que celles-ci seront restructurées. Si certaines entreprises seront redimensionnées, notamment à travers le regroupement d’unités, d’autres, seraient appelées, avec l’aide de l’Etat, à disparaître si elles ne répondent plus aux réalités et besoins du secteur.

Par ailleurs, le ministre de l’Economie maritime rapporte que le chef de l’Etat a insisté sur la « nécessité » de régler le coût du pétrole sur la vie des entreprises. Djibo L. Ka a révélé que 15 milliards Fcfa seront consacrés à venir au secours du secteur pour permettre à ses différents intervenants de « respirer ». De l’avis de M. Ka, le gouvernement affirme ainsi « avec force le caractère hautement stratégique du secteur de la pêche dans l’économie ». L’activité représente 2,5% du Pib et 30 % des exportations du Sénégal, a-t-il laissé entendre, soulignant en outre qu’elle fait partie des cinq grappes de la Stratégie de croissance accélérée (Sca).