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Economie

SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE : Le Sénégal a fortement ressenti les effets de la crise mondiale

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SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE : Le Sénégal a fortement ressenti les effets de la crise mondiale

REUSSIR- La crise économique et financière a fortement touché le Sénégal, selon les analyses de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE) au premier semestre 2009. Malgré les efforts consentis aussi bien par les pouvoirs publics que les partenaires au développement, la crise a fini d’affecter les différents signaux macroéconomiques et les perspectives de croissance économique.

Faisant l’analyse de la situation au niveau mondiale, la DPEE note que l’’environnement économique international est marqué depuis 2008 par des difficultés consécutives à la crise financière ayant pris naissance aux Etats Unis, suite à l’insolvabilité des ménages américains qui avaient contracté des prêts hypothécaires appelés « subprimes ». Ainsi, après avoir enregistré une croissance économique de 5,2% en 2007, le Produit Mondial Brut (PMB) n’a augmenté que de 3,4% en 2008 et devrait baisser de 1,3% en 2009. Elle souligne que la crise actuelle touche particulièrement les pays avancés, avec un taux de croissance global projeté en repli de 3,8% en 2009. Dans les pays en développement et les pays émergents, elle fait savoir que la croissance économique devrait se porter mieux, malgré un net ralentissement de l’activité, avec un taux de croissance prévu à 3,3% en 2009 après 6,9% en 2008. En Afrique subsaharienne, le PIB devrait progresser de 2,4% en 2009 contre 4,9% en 2008. Ces contreperformances seraient particulièrement liées à l’effondrement du cours des matières premières, notamment le pétrole et les produits alimentaires, et à la forte baisse de la demande provenant des pays avancés. Au Sénégal, la DPEE note que la situation économique et financière est marquée en 2008 par la hausse des prix à la consommation d’environ 6% pour la deuxième année consécutive, imputable notamment, aux prix des produits alimentaires et énergétiques de janvier à août 2008, conduisant à une baisse de la demande. Du côté de l’offre, la mise en œuvre de la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) conjuguée aux bonnes conditions climatiques, a favorisé les performances du sous secteur de l’agriculture. Quant au secteur secondaire, il a été affecté par les retards de paiement de l’Etat vis-à-vis du secteur privé et les difficultés des ICS, malgré leur recapitalisation. S’agissant du secteur tertiaire, il a enregistré un ralentissement en raison notamment, de la baisse des activités immobilières et du ralentissement du sous secteur des « transports et télécommunications ». Les difficultés de ces deux secteurs se sont amplifiées au dernier trimestre de 2008. Au total, le taux de croissance réelle du PIB est estimé à 2,5% contre 4,7% en 2007. Par contre, le PIB non agricole a progressé de 1,3% contre 6,2% en 2007. En 2009, l’économie serait marquée par les effets de second tour de la crise économique et financière au niveau mondial à travers une baisse prévue des transferts des émigrés, de l’aide publique au développement, des Investissements Directs Etrangers (IDE) et des recettes d’exportations, notamment celles liées au tourisme. Globalement, le taux de croissance réelle du PIB est attendu à 1,5% en 2009, contre 2,5% en 2008. Cependant, la réalisation de ce taux de croissance repose sur l’hypothèse d’une bonne tenue du sous secteur agricole. Ainsi, le sous secteur agricole pourrait enregistrer un taux de croissance de 8,1%. S’agissant du PIB non agricole, il est projeté à 1%, contre 1,2% en 2008. Cette poursuite du ralentissement de l’activité économique s’expliquerait par les contreperformances au niveau du secteur secondaire (-3,5%) et dans les sous-secteurs de la pêche (-10,4%) et de l’élevage (-5,1%), atténuées par le secteur tertiaire (3%), à la faveur du dynamisme du sous secteur des télécommunications et du sous secteur agricole (+8,1%). Dans le domaine des finances publiques, l’exécution budgétaire en 2008 a été marquée par un ralentissement du rythme de progression des recouvrements de recettes budgétaires et un ajustement de l’exécution des dépenses publiques. En effet, les recettes budgétaires ont progressé de 4,7% en 2008, en raison notamment d’une conjoncture difficile contre 14,3% en 2007. S’agissant des dépenses totales et prêts nets, ils ont augmenté de 10%, en vue notamment de régulariser les instances de paiement vis-à-vis du secteur privé. Au total, le déficit public est passé de 3,5% du PIB en 2007 à 4,6% du PIB en 2008. Le solde budgétaire de base (hors PPTE et IADM) est ressorti en déficit de 0,8% du PIB en 2008 contre 0,9% du PIB en 2007.

La gestion budgétaire en 2009 devrait être caractérisée par un niveau de recouvrement des recettes satisfaisant et une progression prudente des dépenses publiques, avec un accent particulier sur les dépenses sociales, dans un contexte marqué par la poursuite des réformes en matière de modernisation des régies financières mais aussi par le ralentissement de la croissance économique, en liaison avec la morosité de l’environnement international. L’objectif de déficit budgétaire en 2009 est maintenu à 4,2% du PIB, s’améliorant de 0,4 point par rapport à 2008. Quant au solde budgétaire de base, il s’établirait en déficit de 119 milliards, soit 1,9% du PIB contre 0,8% du PIB en 2008. Les échanges avec l’extérieur se sont traduits, en 2008, par un solde de la balance des paiements déficitaire de 87,6 milliards contre un excédent de 70,8 milliards en 2007. Cette situation est liée aux effets conjugués de l’aggravation du déficit du solde des transactions courantes et du repli de l’excédent du compte de capital et d’opérations financières entre les deux dernières années. Le déficit du solde de la balance courante (dons compris) est estimé à 11,6% du PIB en 2008, soit au même niveau qu’en 2007. Hors dons, il s’est établi à 12,0% du PIB en 2008. Les transferts courants ont augmenté de 3,8% en 2008 contre une hausse moyenne annuelle de 23,5% sur la période allant de 2005 à 2007, soit un ralentissement qui pourrait s’expliquer par le début de la crise financière dans les pays de l’OCDE à partir du second semestre de l’année 2008.

En 2009, les échanges avec l’extérieur devraient être marqués par une réduction du déficit courant et sa couverture par le compte de capital et d’opérations financières. Au total, le solde global de la balance des paiements serait excédentaire de 14 milliards contre un déficit de 87,6 milliards en 2008, soit une amélioration de 101,6 milliards. Le déficit du compte extérieur courant s’établirait à 8,9% du PIB contre 11,6% en 2008, soit une amélioration de 2,7 points, liée à la baisse du déficit commercial consécutive à une contraction des importations plus importante que celle des exportations. Hors dons, le déficit courant est attendu à 9,1% du PIB en 2009 contre 12,0% en 2008. Les transferts courants devraient accuser une baisse de 14,7% contre une hausse de 3,8% en 2008, en raison notamment de l’amplification de la crise financière internationale. S’agissant de la situation monétaire, elle a été caractérisée en 2008 par une baisse des avoirs extérieurs nets de 10,5% compensée par une hausse du crédit intérieur de 10,9%. Au total, la masse monétaire a progressé de 1,7% contre une croissance de 11,7% en 2007. En 2009, elle devrait être marquée par un renforcement des avoirs extérieurs nets de 26,9 mlliards, un accroissement du crédit intérieur de 11,1% et une expansion de la masse monétaire de 9,5%.



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