Du taille-crayon à la construction d’une route, toute dépense effectuée, le sera désormais dans la transparence. L’engagement a été pris hier par le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, Karim Wade, qui a aussi arrêté huit mesures pour inciter ses différents services à respecter les règles de la concurrence dans la gestion des marchés publics.
Le ministre d’Etat Karim Wade sonne la fin de la récréation en ce qui concerne le respect des procédures de passation des marchés au niveau de son département. Tout sera désormais placé dans une « dynamique de transparence et de bonne gouvernance ». « Je veux en finir avec la suspicion régulièrement entretenue et bien souvent à tort sur les procédures de passation de marchés qui altère la perception laissée dans une partie de l’opinion et chez les bailleurs de fonds (...) », a déclaré hier, le ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. Karim Wade présidait l’atelier sur la bonne gouvernance dans la passation des marchés publics consacré aux agents de son ministère, assistés par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), la Direction centrale des marchés publics (DCMP) et le Conseil des infrastructures. A cette occasion, Karim Wade a montré toute sa détermination à « asseoir définitivement les conditions d’une transparence incontestable » des procédures de passation de marchés dont les travers peuvent, selon lui, gangréner le fonctionnement et aboutir au trafic d’influence, au favoritisme et à la corruption. Pour cela, le ministre des Infrastructures a arrêté huit mesures pour le respect strict du code des marchés. La première de ces mesures est, selon lui, le respect des « règles du jeu » fixées par le code des marchés. Karim Wade dit prendre l’engagement d’y veiller personnellement. Ensuite, il a instruit ses services à recourir à la publication électronique des dossiers d’appels d’offres. Mesure qu’il a aussi recommandée pour les offres des soumissionnaires et des entreprises, appelés à les rendre visibles sur le site internet du MICATTI et de ses démembrements. Ensuite, les rapports d’évaluation des offres des commissions de marché feront également l’objet de publication sur Internet, par souci d’équité entre toutes les entreprises.
Audits internes
Karim Wade a aussi recommandé à ses services de faire preuve d’une « plus grande ouverture » en rendant disponibles les avis et dossiers d’appels d’offres en anglais et en français. Alors qu’il impose aux agences et aux directions de son département de produire des « audits internes » afin de compléter le dispositif en place et de corriger les écarts qui pourraient être constatés. Enfin, la dernière décision prise par le ministre d’Etat est la mise en place d’un dispositif d’encadrement des prix des intrants (gravier, latérite, ciment, produits bitumeux, fer etc.) afin d’éviter la surfacturation.
Appréciant à sa juste valeur le nouveau code des marchés mis en place par le gouvernement, Karim Wade signale qu’il répond « impérativement à la gestion des marchés ». Le même constat a été fait par le directeur des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, qui estime que le système sénégalais est parmi les meilleurs en Afrique et « le meilleur dans l’Uemoa ». Pour Habib Fétini, ce nouveau code a permis au Sénégal de gagner 25 milliards Fcfa avec la mise en place notamment de l’Armp, d’une structure d’information sur les marchés publics et d’un programme ayant permis de former 1000 personnes dans le domaine des marchés publics. Seulement, recommande M. Fétini, il faut consolider ces acquis en maintenant l’autonomie financière de l’Armp et en la rendant plus efficace. Le même appel a été lancé par Youssouf Sakho, le directeur général de l’Armp, demandant le renforcement des capacités de sa structure pour une plus grande indépendance.
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