Après le constat de la police, le corps du féticheur qui gisait dans une mare de sang, a été déposé à la morgue du centre hospitalier, par les sapeurs pompiers. Les limiers ont aussitôt mis en branle leur machine pour retrouver Mamadou Baldé, le criminel originaire de la Gambie. Retrouvé et conduit dans les locaux du commissariat, il a été soumis à un interrogatoire serré par l'inspecteur Faye pour être fixé sur le véritable mobile de ce crime odieux. Après des aveux circonstanciés, il doit être déféré au parquet ce lundi 2 avril pour coups et blessures volontaires ayant entraîné mort d'homme.
Pour un rappel des faits. Le vendredi 31 mars dernier aux environs de 11 heures du matin, le féticheur Djiby Sangharé quitte son domicile pour se rendre au bar « Chez Penda Bindia ». Arrivé sur les lieux, il s'installe tranquillement avec quelques amateurs de « l’eau de feu » parmi lesquels le manœuvre Mamadou Baldé. Pleins aux as, ces derniers vident quelques bouteilles de boissons locales (soum-soum et béssou). Après avoir trop levé le coude, les deux amis quittent les lieux aux environs de 17 heures 45 minutes. En cours de route et sous l'emprise de l'alcool, le féticheur Djiby Sangharé réclame ses 445 frs Cfa, prix de deux commandes qu’il avait passées en faveur de Mamadou Baldé, avant d'introduire sa main dans la poche de ce dernier. Un geste qui fera piquer à Mamadou Baldé une vive colère. Il se dirige alors vers le féticheur, l'air menaçant, et l’abreuve d’injures. La bagarre éclate alors entre les deux compagnons.
Du coup, Mamadou Baldé dégaine l'objet tranchant qu'il détenait par devers lui pour poignarder le féticheur au niveau du coup. Celui-ci tombe par terre et le sang commence à gicler. Il meurt sur le coup. Mamadou Baldé quant à lui, s'est retrouvé avec une blessure à l'arcade gauche. Soulignons aussi que la gérante du bar « Chez Penda Bindia », 30 ans, est actuellement gardée à vue dans les locaux de la police pour ouverture et exploitation de débit de boissons alcoolisées sans autorisation. Avec la recrudescence de ces agressions et attaques à main armée dans cette partie-Est du pays, il urge pour les autorités de prendre à bras le corps ce phénomène.
La victime était un élément hors du commun. Djiby Sognane Sangharé alias Djiby Diarra, était un repris de justice. Plusieurs fois condamné pour divers délits, allant du trafic de drogue au vol, il s'était repenti pour ensuite exercer la profession de féticheur afin de se remplir les poches. Le chemin qui mène au marché central, juste derrière les locaux de la légion-Est de Gendarmerie, était son lieu de prédilection pour guetter ses clients, qui étaient le plus souvent des jeunes filles. En tout cas, en quittant le Mali, Djiby Diarra était loin de se douter qu'il allait emprunter le chemin de l'au-delà d'une manière dramatique à Tambacounda.
Son corps est toujours à la morgue du centre hospitalier régional de Tambacounda en attendant que ses parents se signalent.
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