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BAGARRE SANGLANTE A KEDOUGOU : L’ouvrier sectionne, et avale le doigt de son ami

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BAGARRE SANGLANTE A KEDOUGOU : L’ouvrier sectionne, et avale le doigt de son ami

L'hivernage s'installe dans la région de Kédougou, avec son cortège de sinistres. Des dégâts sont notés par-ci par-là avec ces fortes précipitions, et les vents violents qui précèdent souvent la pluie. Cependant, ce n'est pas seulement ces pluies et vents qui font des dégâts. Le pire est noté souvent chez les cultivateurs, avec des bagarres à n’en plus finir, à cause des troupeaux qui sèment souvent la panique dans les champs des agriculteurs. La preuve en a été donnée dans le village de Ngary Tenkoto, une localité située, à 15 km de la commune de Kédougou. Une bagarre sanglante a opposé deux ouvriers agricoles, dans les champs de leur employeur. Après avoir été servi à manger, et bu du « bandji » (vin local préparé par les Bassaris). Issa Sadiakhou s’en est violemment pris à son ami Kaly Keita avant de le terrasser, mordre son doigt, et l’avaler.

Niché à 15 kilomètres de Kédougou, Ngary Tenkoto est un village de plus de 300 âmes, composé essentiellement de Mandingues, Peulhs et Bassaris. La principale activité de ces villageois est l'agriculture. Dans la journée du 15 août dernier, ce village a été le théâtre d'une bagarre sanglante entre deux ouvriers agricoles, Issa Sadiakhou et Kaly Keita. Les deux cultivateurs, ont été engagés par un propriétaire de champ du nom de Sara Samoura, pour lui faire cultiver son champ cette année, comme il a l’habitude de le faire chaque hivernage. Il tombe d’accord avec ces deux ouvriers, qui commencent alors les travaux champêtres. Mais c’était sans compter avec les deux ouvriers, d’ethnies différentes. Si Issa Sadiakhou est Niolonké, une ethnie du département de Kédougou, Kaly Keita, quant à lui est Bédick. Les deux hommes ne parviennent pas à se comprendre, car chacun ignore le dialecte de l’autre. Mais quand même, les deux ouvriers comprennent le dialecte peulh, parlé partout dans le département de Kédougou. Dans la journée du 15, chacun faisait son travail dans les champs de Sara Samoura. La goutte d’eau qui fera déborder le vase entre les deux ouvriers, est la chanson que Kaly chante à chaque fois qu’il tient sa daba. Il est midi ce jour-là, quand l’employeur, Sara, et sa famille apportent le déjeuner aux deux braves hommes, et un bidon rempli de bandji, un vin local très prisé et utilisé par les cultivateurs. Les deux ouvriers prennent pause, et décident de remplir leur ventre. C’est ainsi qu’ils se dirigent sur l’arbre à palabres, pour manger et boire leur vin. Ils parviennent à boire le bidon de cinq litres que leur employé leur avait emmené. Saoul comme des Polonais, ils reprennent le boulot. Kaly Keita, qui s’est vite retrouvé dans les vapes, reprend de plus belle sa chanson dans son dialecte local. Issa, qui ne comprend rien de ce que son camarade chantait, commence alors à se mettre en colère, et interpelle Kaly, tout en pensant que ce dernier était en train de l’injurier en chantant dans le dialecte local. Mais Kaly ne l’entend que d’une seule oreille, et continue sa chanson. Issa se relève, lance sa daba … C’est ainsi qu’une vive altercation s’en est suivie, entre les deux ouvriers. Une bagarre. L’employeur Sara, malgré son intervention, n’est pas parvenu à les séparer. Kaly Keita est jeté par terre par Issa Sadiakhou. Mais Kaly finit par se retrouver sur Issa. Se sentant battu et humilié devant leur employeur, Issa mord le doigt de son camarade avec ses dents, le sectionne sans le lâcher, avant de l’avaler. Le sang gicle par terre, Kaly Keita, très mal en point, pousse un grand cri de détresse, et prend ses jambes à son cou pour chercher secours. Les recherches pour chercher la partie du doigt sectionné sont restées vaines. L’employeur n’en revient pas, et n’avait que ses yeux pour constater les dégâts. Kaly est conduit au district sanitaire de Kédougou pour être soigné. Un certificat médical lui a été délivré. Muni de ce document, il s’en ouvre aux pandores de Kédougou qui vont cueillir Issa Sadiakhou. Arrêté et écroué, il a été déféré au parquet, et placé sous mandat de dépôt. La victime quant à lui, demande à ce qu’une partie de son doigt lui soit restitué. 



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