Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Faits-Divers

Fatou Mbengue résidant en Espagne fait convoyer une valise de condiments bourrés de cocaïne : Sa mère, sa sœur et son « complice » sexagénaire risquent 2 ans ferme

Single Post
Fatou Mbengue résidant en Espagne fait convoyer une valise de condiments bourrés de cocaïne : Sa mère, sa sœur et son « complice » sexagénaire risquent 2 ans ferme

On le sait, l’habit ne fait pas le moine et les apparences trompent souvent. Pour autant, le sentiment qui semblait jaillir du fond des yeux des gens présents dans la salle, était que, même si ces personnes étaient mêlées de prés ou de loin à cette affaire, ils ne présentaient guère le «profil de l’emploi».

Dans le courant du mois d’Août 2007, l’élève sage-femme Ndèye Fatou Fall reçoit un coup de fil de sa sœur Fatou Mbengue résidant en Espagne où elle tient un restaurant. Elle lui demande d’aller auprès d’une personne habitant à côté du Cices pour retirer de l’argent qui devait servir à lui acheter des condiments qui lui faisaient défaut de manière pénalisante dans son commerce. Elle s’acquitta volontiers de la tâche et quittant son hôpital des Parcelles pour aller faire les courses, elle reçoit un deuxième coup de fil de sa sœur qui lui recommande d’aller d’abord récupérer une valise devant le complexe Yengouléne auprès de gens qui devaient l’appeler instamment. Aussitôt dit, un appel lui fut adressé et elle entendit au bout du fil, une voix anglophone qu’elle eut tellement de peine à comprendre que l’interlocuteur finit par interrompre l’entretien. Un autre appel du même numéro retentit peu après et cette fois, c’est bien une voix sénégalaise qui se fit entendre lui demandant de faire vite pour prendre possession de la valise, confirmant qu’ils l’attendaient bien devant le Yengouléne. «Lorsque je suis arrivée sur place, j’ai trouvé deux individus, l’un, anglophone et l’autre sénégalais qui jouait l’interprète. Ils me remirent une valise qu’ils prirent soin d’ouvrir. A l’intérieur, il y avait des mèches et une paire de chaussures. Une fois chez moi, j’ai mis à l’intérieur les condiments conditionnés par ma mère qui les avait achetés avant de remettre le tout à Elimane Diouf, à qui a ma soeur m’avait demandé de remettre la valise». Ce dernier confirme et soutient : «Un soir du mois d’Aout, j’ai reçu un  appel de Fatou Mbengue que je connais depuis longtemps pour avoir été établi en Espagne pendant 32 ans. Elle me demandait de lui acheminer des condiments. Lorsque je lui fis savoir que je n’étais pas encore sur le point de rentrer en Espagne car je comptais passer le mois de ramadan au Sénégal, elle m’a alors demandé de lui trouver un convoyeur occasionnel comme on le fait entre immigrés. C’est ainsi que j’ai demandé à El Hadji Lam qui s’occupait, en tant qu’ancien émigré, de faire convoyer des commissions, de me trouver une opportunuité. Le sieur Lam finit par me mettre en rapport avec la dame Seynabou Bâ qui devait se rendre en Espagne le 14 Août».

El Hadji Lam qui présentera Elimane à la Police après la découvete du pot aux roses, explique : «Quelques heures après le départ du vol de Seynabou, mon épouse établie en Espagne m’a informé de l’arrestation de cette dernière car la valise qu’elle transportait contenait de la cocaïne».

La mère, Coumba Diodio Fall, interrogée, reconnaît avoir acheté les condiments et mis dans des sachets mais nie catégoriquement avoir été en contact avec la valise incriminée.

Le Parquet demande 2 ans ferme contre les prévenus

Le parquet ne se fait pas d’illusion. Il est convaincu que les faits sont constants. Selon lui, le cerveau, Fatou Mbengue, s’active dans le trafic depuis longtemps. Et de révéler: «elle est en cavale dans les pays scandinaves. Nous avons obtenu d’Interpol des informations confidentielles qui font part de l’existence d’un réseau de trafic organisé par Fatou Mbengue qui serait ainsi à la tête d’un empire financier à la richesse incommensurable. Elle roule sur l’or». Convaincu de la culpabilité des prévenus, le représentant de la société enfonce : «tout ce  monde le savait et savait que la valise devait convoyer de la drogue et lui apportait son assistance. Elimane Diouf ne pouvait pas ne pas connaître le contenu de la valise car il est impensable qu’on puisse accepter de convoyer une valise du Sénégal en Espagne sans en connaître le contenu». Avant de dire que par leurs fautes, deux innocents sont en train de croupir en prison : la dame Seynabou et le garçon qui a accueilli la valise à l’Aéroport. Aussi, il demande au tribunal de les condamner à 2 ans ferme. 

La défense démonte les accusations

Pour le pool d’avocats commis pour les prévenus, la plaidoirie de Me Khassimou Touré, recoupera essentiellement l’orientation prise par les arguments de la Défense : «à la lecture des débats, on ne peut manquer d’avoir quelques inquiétudes dont la première a trait à l’ordonnance de renvoi lui même. C’est l’exemple type d’ordonnance à ne pas renvoyer car comportant deux inepties : La première tient à la qualification pénale des faits. On attrait les prévenus pour le chef d’exportation de drogue, mais où est-il établi une complicité qui supposerait la fourniture de moyens. La deuxième ineptie tient au dispositif du renvoi, qui prouve qu’il y a des erreurs vénielles dans la procédure». Selon Me Touré, on n’a jamais montré aux prévenus la preuve que c’est la valise remise à Seynabou à Dakar qui est celle dont on dit qu’elle contenait la drogue à l’Aéroport d’Espagne. Et de marteler : «On n’a jamais jugé bon de pousser les investigations pour appréhender les personnes qui ont remis la valise à  Ndèye Anta Fall devant le Yengouléne alors qu’il dit que l’une des personnes était anglophone et on connaît le rapport de ces derniers avec la drogue. Il y a eu un mois d’écart entre la première interpellation et l’arrestation des prévenus, ils ont eu tout le temps de fuir s’ils avaient quelque chose à se reprocher». Selon les avocats de la défense, il se pose un problème de matérialité (ni valise montrée pour confrontation, ni drogue sous scellé). Toujours selon eux, les prévenus risquent de faire les frais d’une procédure escamotée. «Il se pose un problème d’imputabilité et de matérialité. Les prévenus ont déjà payé un lourd tribut», poursuivent-ils, avant de demander que le tribunal les renvoie des peines de la poursuite et subsidiairement, s’il estime qu’il y a des zones d’ombre, les relaxer au bénéfice du doute».

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour jugement être rendu pour le 3 Juin. 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email