Lundi 24 mars 2008. On est en début d'après-midi et la fête de Pâques bat son plein pour nos parents chrétiens. Le sieur I S, un contrôleur des Impôts et domaines qui se tenait à la devanture de sa maison sise au quartier Touba Pikine, entend soudain des cris et voit un jeune aux habits tachés de sang le dépasser. Il se renseigne et on lui apprend que le jeune en question venait de poignarder quelqu'un. Et une femme de se détacher de la foule pour dire : « Voici le couteau dont il s'est servi », en pointant le doigt vers le sol. En bon citoyen, I S le ramasse et se dirige vers le commissariat de police de Guédiawaye pour les informer de la situation et leur remettre l'arme blanche. « Le mis en cause a disparu en prenant un car rapide et la victime a été acheminée vers une structure sanitaire, je ne connais aucun d'eux », confie-t-il aux limiers. Fort de ce renseignement, le commissaire Arona Sy met ses hommes sur l'affaire et les oriente vers l'hôpital de Pikine. Arrivés sur place, les éléments de la Br apprennent par un infirmier en service aux urgences que le blessé répondant au nom de M.M a succombé à ses blessures occasionnées par deux coups de couteau sous le menton.
Le présumé meurtrier livré à la police par ses parents
Entendu par les enquêteurs, N D âgé de 17 ans et exerçant le métier de bijoutier reconnaît effectivement les faits à lui imputés. À l'en croire, il se trouvait avec un copain nommé Ama et ils s'apprêtaient à emprunter un ballon de football pour jouer. C'est en ce moment que ses yeux se sont braqués sur M.M qui taillait bavette avec une fille non loin d'eux. Pour avoir vu maintes fois ce dernier toujours en compagnie d'une fille du quartier, il en déduit qu'il est un coureur de jupons notoire et l'a fait savoir à Ama. Comme la distance qui les sépare est petite, M M ayant entendu les propos, lui demande s'il parle de lui. « Avant même que je puisse placer un mot, il m'assène un violent coup de tête et j'ai riposté par un coup de poing ; nous avons engagé la bagarre, mais on nous a rapidement séparés et les gens m'ont conseillé de rentrer chez moi", explique-t-il. Seulement en retournant à la maison, N D tombe sur un couteau qu'il s'empresse de ramasser et fait demi-tour pour aller s'asseoir près de chez son antagoniste qui l'avait malmené. Selon ses confidences, peu après il a vu celui-ci se diriger vers lui." Arrivé à ma hauteur, il m'a attaqué de nouveau et m'a flanqué un coup. Ma riposte ne s'est pas fait attendre mais comme je tenais le couteau à la main, je l'ai atteint avec. Un vieux m'a poussé pour nous séparer et a arraché l'arme blanche de mes mains », indique-t-il.Dès qu'il a vu que le jeune perdait du sang et marchait péniblement, il n'a pas cherché midi à quatorze heures pour vider les lieux et aller au terrain où il est resté jusqu'aux environs de 17 heures pour rentrer chez lui. « Je n'avais nullement l'intention de lui faire du mal : c'est parce qu'il avait coupé ma chaîne que je me suis senti humilié. Il était plus fort que moi et m'avait donné une correction dont j'ai voulu me venger. Je le regrette et demande pardon à sa famille et à la justice d'autant que la fille avec qui il était n'est pas ma copine.
L'oncle veut que justice soit faite
Pour l'oncle du défunt venu de la ville sainte de Touba après avoir pris connaissance de la triste nouvelle, ils poursuivront l'affaire jusqu'au bout, ils ne reculeront devant rien. « Nous voulons que justice soit faite, nous nous constituerons partie civile car mon neveu n'a jamais eu de problèmes avec personne, il était brave et aimait beaucoup ses études », clame-t-il. Quant à la mère du mis en cause, elle a laissé entendre que son fils n'est pas un sadique, c'est plutôt un travailleur et il sort rarement la nuit. « N.D n'est pas mauvais et n'est pas même pas capable de tuer », martèle-t-elle. Depuis hier jeudi, N.D a été présenté au procureur de la république pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort.
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