MEURTRE DANS UN CABARET À KAOLACK : Pour un verre de soum-soum, le maître d’arabe tue son ami et écope 5 ans de travaux forcés

Tout est parti d’une altercation entre deux compagnons ivrognes dans un cabaret à Kaolack. C’était au mois d’août 2001. Une bagarre au cours de laquelle Cheikh Mbacké Sarr poignarda sauvagement son adversaire au cou. Gravement atteinte, la victime du nom d’Alpha Sow succomba quelques instants plus tard de ces blessures. Alertés quelques minutes après le drame, les limiers du commissariat central de police de Kaolack viendront constater les faits avant d’ouvrir une enquête. Après avoir commis son forfait, le présumé tueur, Cheikh Mbacké Sarr, s’est immédiatement volatilisé laissant sur place sa victime - supposée être son ami - gisant dans une mare de sang. Mais c’était sans compter avec la détermination des limiers qui, un an après le crime, le repéreront à Touba avant de l’épingler. Ayant reconnu son acte ignoble, Cheikh Sarr sera déféré au parquet puis placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt et de correction de Kaolack. Présenté hier devant la cour d’assises de cette ville, l’accusé n’a pas varié dans ces déclarations. Toutefois il soutient avoir poignardé son acolyte sans avoir l’intention de le tuer. Car, dit-il, «la victime est plus qu’un ami pour moi. C’est parce qu’on était tous deux ivres qu’on s’est inconsciemment bagarré pour un verre de boisson alcoolisé soum-soum». En regrettant profondément son acte, Cheikh Mbacké Sarr présenta ces excuses avant de demander la clémence de la cour. Pas du tout convaincu par ces regrets, l’avocat général, lors de sa réquisition, a déclaré que l’homicide volontaire est réel et a été parfaitement prémédité par l’accusé. Pire, dira-t-il, l’accusé s’est volontairement mis dans la délinquance pour avoir fait une dizaine de fois la prison pour des délits de vols ou d’agressions. Pour cela, il requiert 17 ans de travaux forcés contre le repris de justice Cheikh Mbacké Sarr. Et pour l’avocat de défense, les accusations pour homicide volontaire prononcées contre son client sont infondées. En déplorant la non comparution du principal témoin, la tenancière du débit de boisson, maître Baba Sène, plaida pour la disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort et, en conséquence, a réclamé l’acquittement de son client. Et lors du verdict prononcé par la cour, l’ancien maître d’arabe ayant sombré dans la délinquance, Cheikh Mbacké Sarr, écope de 5 ans de travaux forcés. Il recouvre ainsi la liberté pour avoir déjà purgé sa peine en détention préventive.