Sanglé dans un tee-shirt délavé, le pas serein et le regard fixe, Moustapha Guèye, est étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, plus précisément au département d’Espagnol. Il a vingt-deux ans, mais déjà, tous les soucis du monde tombent sur lui. Né un certain 10 avril 1984, sa venue au monde s’est passée dans des circonstances particulières. Ayant pour mère une malade mentale, Mamadou Guèye ne connaît pas son père. «Ma mère a été engrossée dans la rue par un inconnu. C’est dans ces circonstances que je suis venu au monde. Je ne connais pas mes parents paternels», dit-il l’air triste. Son enfance n'a malheureusement pas été une période de bonheur. Cette pauvreté qu’il a vécue malgré lui, il en porte toujours les stigmates jusque dans sa chair. Eduqué par sa grand-mère maternelle à St-Louis, plus exactement dans le quartier de Sor, il n’a pas pu grandir avec cette dernière. Très tôt retiré à l’affection de celle-ci. Car à l’âge de 12 ans, la vieille décéda alors qu’il faisait la classe de Cm2. «J’étais en classe de Cm2 quand ma grand-mère décéda», se souvient-il. C’est alors que le jeune Moustapha Guèye est obligé de continuer ses études à Kébémer. Chez sa tante maternelle. Qui prendra soin de lui pour le reste de son cycle secondaire. Jusqu'à l’obtention du Bac. Pour débarquer en fin de compte à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Et voilà que commence une nouvelle aventure pour ce garçon. Bénéficiaire d’une demi-bourse (ndrl : 18. 000 frs), Mamadou n’a pas pu obtenir un logement au campus social. Et ne connaissant personne à Dakar, il était obligé avec trois de ses copains, de louer une chambre à la Gueule Tapée. Ainsi, tous les mois, il dépense presque la totalité de sa bourse pour payer la location. Ce qui signifie que la bouffe n’est pas assurée. A deux reprises, le jeune Moustapha a failli se suicider. «Car je me sentais perdu. Je ne savais pas où donner de la tête», dit-il. C’est alors qu’une infirmière lui a conseillé d’écrire aux autorités pour leur faire part de sa situation. Ce qui fut fait. Moustapha a eu à écrire au président de la République, au Premier ministre et à certains ministres. «Seul le conseiller du Premier ministre m’a répondu. Un certain M. Diagne, qui m’a reçu la semaine dernière pour me dire en fin de compte d’attendre un peu car, il a beaucoup de dossiers à traiter», s’impatiente-t-il. Ce garçon ne demande que le droit à la vie pour sa mère. Qui n’a plus accès à aucun soin de santé. Elle erre dans les rues de St-Louis. Porte des haillons. Et est obligée de mendier pour manger. Il lance un appel aux autorités de ce pays pour lui venir en aide. Par rapport à ses études, une bourse étrangère ou dans une école de formation de la place serait la bienvenue.
Faits-Divers
Moustapha Guèye, enfant d’une malade mentale Le malheur d’être né d’une mère dépressive
La vie peut parfois être particulièrement cruelle pour certains. Surtout si l’on est issu de parents pauvres et dans certaines circonstances. Moustapha Guèye est de ceux-là. Ce jeune garçon d’une vingtaine d’années, est fils d’une malade mentale. Il raconte sa mésaventure et les difficiles conditions de vie auxquelles, il est confronté.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion