Effroyable meurtre que celui perpétré, hier, à la Cité Scat Urbam de Grand-Yoff, aux environs de 2 h du matin par le nommé El Hadj Alsime Ndoye sur son épouse Ndèye Fatou Diallo. Cette dernière, qui dormait profondément, a en effet été froidement exécutée à coups de pilon par un mari qui, selon diverses sources, serait de temps à autre sujet à des accès de démence. Le mari reste encore introuvable malgré d’intenses recherches de la police.
La pauvre victime, qui n’a poussé le moindre soupir au cours sa soudaine mise à mort, laisse derrière elle deux enfants : un garçon et une fille qui n’ont pu que constater le drame après s’être réveillés en sursaut sous l’effet du tohu-bohu provoqué par l’arrivée de leur oncle et des Sapeurs pompiers. Ndèye Fatou Diallo, 40 ans et native de Thiès, gisait sur le lit du salon où elle a préféré passer la nuit à la suite de la petite altercation qui l’aurait opposée au mari, selon les premiers éléments de l’enquête. Revêtue d’un pagne blanc, couchée sur le flanc et collée à un oreiller maculé de sang, elle ne présentait que les graves lésions causées au niveau du lobe droit de l’oreille ciblée par son bourreau. L’époux avait-il prémédité son acte ? Jouissait-il de toutes ses facultés mentales au moment de l’exécution de son forfait ? On ne le sait pour l’instant. Ce qui, en revanche, est sûr, c’est que le mari qui était probablement désemparé et peut-être revenu à la raison au terme de son geste fatal a joint son frère cadet au téléphone pour lui dire qu’il venait de commettre un crime et qu’il se dirigeait vers la mer pour se suicider. Il n’en fallait ainsi pas plus pour que le frère cadet joigne à son tour leur aîné pour lui faire part de la terrible nouvelle. C’est ce dernier qui a aussitôt rappliqué vers le domicile où l’irréparable s’est produit, précisément au rez-de-chaussée d’un appartement de deux chambres d’un bâtiment situé non loin de la Station Shell de la Cité Scat Urbam de Grand-Yoff. Le frère n’a pas mis de temps pour alerter les Sapeurs puis la police locale dont l’élément de permanence devait procéder au constat. Il faut dire que les enquêteurs n’ont décelé aucune trace de lutte ou de résistance dans le salon où l’épouse a été exécutée. Toutefois, l’arme du crime, à savoir le pilon, a été retrouvée dissimulée quelque part dans l’appartement. C’est aux alentours de quatre heures que le corps de la victime a été déposé à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec. Toutefois, le mari meurtrier demeure introuvable même si d’intenses recherches ont été engagées le long de la plage de Diamalaye par ses proches et les limiers de Grand-Yoff dans l’espoir de mettre la main sur lui ou sur son éventuelle dépouille. En attendant des traits saillants de l’auteur du crime ont pu être dressés par les enquêteurs au nombre desquels ses accès de folie passagers qui lui ont coûté son poste de vacataire à l’université Cheikh Anta Diop, puis ultérieurement de cadre à la société Siparco, selon la police. Né comme sa défunte épouse dans la capitale du rail en 1958, El Hadj Alsime Ndoye, qui se trouve être mathématicien, est, sur un autre plan, un homme affable qui, jusqu’aujourd’hui, entretient de bonnes relations avec ses voisins, selon les personnes interrogées. A présent sans emploi pour les raisons fondamentales précitées, il était à la charge de son épouse qui elle travaillait jusqu’à son décès tragique.
On ne peut qu’être bouleversé devant le sort cruel qui a arraché Ndèye Fatou Diallo à l’affection des siens si l’on sait que la victime avait, selon l’enquête, appelé certains de ses parents au téléphone pour leur signaler que son époux était en train de lui tordre le bras et que ceux-ci lui auraient conseillé de venir passer la nuit chez eux, connaissant l’état dépressif du mari. De toute façon, il appartient à la justice de décider de la suite à donner au dossier, même s’il reste entendu que les antécédents psychiatriques du mis en cause seront examinés avec la plus grande attention. El Hadj Alsime Diallo pourra-t-il bénéficier des dispositions de l’Article 50 du code pénal s’il est retrouvé vivant ? Entreront en lice à coup sûr les paramètres médicaux et légaux à même de déterminer l’intime conviction du magistrat instructeur quant à la culpabilité ou l’innocence du mari meurtrier.
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