Ousmane Diouf et son complice Ibrahima Taye sont à bord d’un scooter à la recherche d’un pigeon à plumer. Vers 4 heures du matin, alors qu’ils sont sur la rue Félix Faure X Joseph Gomis, ils aperçoivent une dame au déhanchement satanique, s’avancer, un sac à main en bandoulière. Il s’agit d’une prostituée du nom de Aïcha Fall qui est, elle aussi, à la recherche d’un client. Immédiatement, ils la prennent en chasse dépassant au passage un certain M. Samba, qui a d’ailleurs témoigné à la police comme devant le tribunal lors de leur jugement hier. Alors que la péripatéticienne ne s’y attend pas, les scootéristes, lui chipent brusquement son sac à main avant de disparaître. Aïcha s’affale. M. Samba accourt pour la relever. Remise de sa torpeur et accompagnée de M. Samba, Aïcha parcourt les boîtes de nuit à la recherche de ses agresseurs. Une fois aux abords de la boîte de nuit «Africa star», ils aperçoivent Ousmane Diouf et Ibrahima Taye.
Au même moment, une 4X4 de la police passe. La dame alerte les policiers qui freinent brusquement pour venir aux nouvelles. Après avoir entendu le récit de la dame, les policiers se dirigent vers les deux mis en cause. Avant qu’ils ne comprennent ce qui leur arrive, Ousmane Diouf et Ibrahima Taye sont arrêtés et acheminés au commissariat central de Dakar. Quarante-huit heures plus tard, ils sont déférés, inculpés pour association de malfaiteurs et vol en réunion, commis la nuit, avant d’être placés sous mandat de dépôt. Lors de leur jugement hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, ils ont nié en bloc les faits. Mais le témoin M. Samba, en l’absence de la partie civile qui n’a pas osé se présenter à la barre du fait qu’elle exerce clandestinement le plus vieux métier du monde, les a reconnus formellement. Ce qui a suffi au procureur qui a requis l’application de la loi pénale.
La défense a plaidé pour la relaxe au bénéfice du doute, estimant que dans ce dossier il y a beaucoup de zones d’ombre. Dans son délibéré, le juge, après concertation avec ses deux assesseurs, a relaxé Ousmane Diouf et Ibrahima Taye du chef d’association de malfaiteurs. Il les a par la suite reconnus coupables de vol en réunion, commis la nuit, avant de les condamner, chacun à 2 ans dont 2 mois ferme.
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