Pape Malick Samb alias Pape Thiopett - La rime par les percussions

Les Sénégalais connaissent le parcours de Pape Thiopett, mais qui êtes-vous ?

Je peux dire que sur scène, c’est un masque que je mets parce que les gens qui viennent me voir ont envie d’assister à un vrai spectacle. Je ne peux donc pas venir leur chanter mon répertoire sans y mettre l’ambiance. Mais chez moi, je suis comme tout le monde et je vis comme monsieur tout le monde. N’empêche, je prends toujours mes repères à partir de certaines personnes exemplaires.

Comme qui ?

Ceux qui posent de bons actes dans la vie de tous les jours.

Mais encore ?

Être quelqu’un de généreux, ouvert et surtout ne pas souhaiter du mal aux autres.

Vous êtes originaire de Kaolack, mais où exactement ?

Je suis né à Casaville dans une grande famille de griots. Mon père est un percussionniste et ma mère était chanteuse. C’est avec eux que j’ai appris tout ce que je sais. Ils m’ont fait comprendre qu’un griot doit toujours dire la vérité, il ne doit pas être un corrompu, et à chaque fois qu’il chante une personne ce doit être avec des faits que ce dernier a accomplis et non une création pour lui faire plaisir.

Croyez-vous que ce genre de griot existe toujours ?

Il y en a qui gardent encore leur dignité parce qu’il faut dire que les temps sont durs. L’argent est au centre de toutes les préoccupations. Moi Pape Ndiaye, je ne dirai pas que je ne chanterai jamais les louanges de quelqu’un. Mais quand je prends un micro pour dire telle ou telle chose sur une personne, c’est toujours vrai.

Vous avez été scolarisé ?

Oui, mais j’ai arrêté au CM2.

Avez-vous eu une autre formation ?

Non je ne connais que les percussions et la chanson. Sinon faire du bien autour de moi.

C’est-à-dire ?

Tout ce que je gagne, je l’utilise pour aider ceux qui en ont besoin.

En quoi faisant, vous avez investi dans une société ou c’est de l’argent que vous leur donnez ?

Je n’ai pas encore beaucoup de moyens, mais j’en ai plus que certains. Parmi ces gens, il y a certains dont les problèmes peuvent être réglés avec cinq mille francs. À une telle personne si je donne dix mille francs, elle est aux anges. Et moi mon plus grand souhait, c’est de toujours faire partie de ceux qui aident leur prochain. J’aimerais mieux que chacun puisse subvenir à ses besoins sans l’aide de personne. Mais vous savez que ce n’est pas possible.

Êtes-vous marié ?

Oui.

Des enfants ?

Oui.

Combien ?

J’ai des enfants, c’est tout.

Oui mais combien d’enfants avez-vous ?

Ça ne dit pas dans la presse.

Pourquoi pas, les Sénégalais veulent sûrement mieux connaître Pape Thiopett ?

 (Il rigole) Pape Ndiaye Thiopett, c’est juste un «Bay Fall ». Bon, j’ai deux enfants.

Garçons ou filles ?

Comme je suis l’ami des filles, je n’ai que des filles.

Est-ce que parfois votre épouse ne pique pas de crises de jalousie vu que vous êtes toujours en bonne compagnie surtout dans vos clips ?

Non. Il y a juste parfois de petites disputes comme dans chaque couple. Et même en dehors du couple, une cohabitation n’est jamais facile. Même vous parfois dans votre lieu de travail vous avez des divergences avec vos collègues. Parfois une personne vous traite de tous les noms d’oiseaux, vous avez envie de lui faire mal, mais, après un petit recul et un peu de dépassement, vous laissez passer. C’est la même chose avec ma femme ; d’autant qu’une femme, il faut toujours essayer de la comprendre avant de réagir. En gros, ça va très bien entre mon épouse et moi, elle sait que c’est juste des fans.

Mais est-ce qu’il n'y a pas parfois un peu de dérapage avec vos fans ?

(Son manager essaie de noyer le poisson. Mais l’artiste finit par lancer en rigolant), vous savez que même si c’est vrai, je ne vais pas le dire devant votre micro. Je ne dirais pas que je ne courtise pas. Laisse tomber « waye", même si je réponds ça n’aura pas de sens.

Il y a eu beaucoup de bruits sur votre séparation avec Fallou Dieng. Maintenant avec le recul, comment voyez-vous tout cela ?

Tout ce qu’on a dit, je n’y ai pas attaché d’importance. A propos des commentaires sur sa dernière cassette, pour moi, Fallou ne s’adressait pas à moi. Je lui souhaite tout ce qu’il y a de bien, Dieu m’est témoin. C’est mon grand frère et je l’aime. Quiconque me connaît sait que quand j’aime une personne c’est pour la vie, je ne triche pas. Ce n’est pas ce que les gens disent qui va le changer.

Est-ce que vous vous voyez toujours, vous lui demandez son avis sur ce que vous faites?

Bien sûr. À chaque fois que le temps me le permet je vais le voir chez lui. Tout de suite après notre entretien si j’ai quelque choses que je veux savoir je vais directement chez lui le lui demander et tout ce qu’il sait, il me le dira.

Parlez-nous du prix que vous avez remporté en Guinée ?

C’est le Djembé d’or. Je remercie le seigneur d’être arrivé à ce stade de ma carrière. Avoir été nominé comme représentant du Sénégal dans le festival et avoir remporté le prix ! Chaque artiste souhaite gagner un jour ou l’autre un prix qui montre le travail sérieux qu’il fait. Surtout que je ne m’y attendais pas du tout. Je pouvais même vous inviter à un « tanebeer » pour le fêter. Mais j’ai préféré faire appel à vous les journalistes juste pour faire passer l’information. J’espère que ça ne va pas s’arrêter là et que je gagnerai encore et encore beaucoup de prix comme des disques d’or et autres.

Quelles sont les perspectives de Pape Thiopett ?

Je vais faire en sorte que les gens comprennent les messages que je véhicule dans mes cassettes. Parce que c’est bien beau d’aimer le rythme, d’apprécier Pape thiopett, dire qu’il a du feeling. Mais le plus important c’est d’entendre ses messages.

Vous écrivez vous-même vos textes ?

Oui. Mais avant de les sortir je demande toujours l’avis de mes aînés. S’il y a des choses à changer ils le font. Même si je fais des conneries, je veux que ce soit des conneries vues et corrigées.

Quelle est votre source d’inspiration ?

Certains s’inspirent de la vie de tous les jours, d’autres de leur vécu ou encore à partir de discussions avec les aînées. Moi, je peux dire que je regroupe tout cela, plus le don que le bon Dieu m’a fait. Je voudrais vraiment que tout ce que je fais ne serve pas uniquement à mettre l’ambiance, mais que ce soit aussi une source de savoir.

On vous voit souvent dans des manifestations organisées par Jololy, est-ce une collaboration en vue ?

Hé ! rien que la paix.

Ça ne répond pas à ma question ?

(Il rigole) Mais si. C’est dans la paix que tout peut se faire.

Oui mais dites-nous en un peu plus ?

Vous savez, tout le monde aimerait travailler avec Michael Jackson…

Possible ?

Mais pourquoi aller aussi loin ? Youssou Ndour, chaque Sénégalais qui s’investit dans la musique doit avoir une certaine fierté à travailler avec lui. Pour la bonne et simple raison que tout ce qu’on peut trouver chez Michael Jackson, on peut le trouver chez lui. C’est quelqu’un qui est respecté partout dans le monde . Nous ne connaissons même pas sa valeur, il faut aller à l’extérieur du Sénégal pour connaître la méga-star qu’il est.

Donc vous préparez quelque chose avec lui ?

On ne prépare rien. Mais c’est possible que ça arrive. Comme je l’ai fait avec Ami Collé, pourquoi pas avec Youssou ?

Pourquoi avoir choisi de faire un duo avec Ami Collé ?

C’est quelque chose qui devait arriver, c’est le destin qui l’a voulu et tout le monde a apprécié.

Mais comment êtes-vous allé jusqu’à travailler ensemble ?

Vous ne savez pas qu’avant la sortie de sa cassette, elle faisait tous les chœurs dans mes soirées.

Oui mais comment la collaboration est-elle née?

Moi j’ai connu Ami Collé bien avant Jololy. Ma cassette est sortie avant la sienne et elle y a chanté. C’est tout simplement parce que son mari est mon ami d’enfance : point final han.