En prévision de la journée mondiale de la propriété intellectuelle qui sera célébrée demain, le Bureau sénégalais des droits d’auteurs a organisé, hier, une conférence de presse introductive.
La propriété intellectuelle ! Un sujet d’actualité fréquemment abordé par les différents acteurs publics, aux côtés d’expressions diverses telles que droits d’auteurs, droits voisins, brevets… Dans la jungle de ces expressions, les profanes réclament à juste titre quelques éclaircissements. La Journée mondiale de la propriété intellectuelle, que l’on célèbrera le 26 avril prochain, est l’occasion d’expliquer cette notion. La propriété intellectuelle englobe propriété industrielle ainsi que propriété artistique et littéraire. Cette-dernière assure à l’artiste, et à ses ayants droit, un droit moral et pécuniaire exclusif sur son œuvre.
Cette année, le thème choisi par l’Organisation mondiale de la propriété privée est «la propriété intellectuelle - ça commence par une idée». Lapalisse n’aurait pas dit mieux ! Il est évident que toute innovation a pour point de départ une idée. Tout comme il va de soi que la propriété intellectuelle ne peut protéger une idée, mais seulement sa concrétisation, matérielle ou non. Le débat tourne donc vite court.
Autre aspect du problème, propriété intellectuelle rime dans les esprits avec piraterie. Une équation qui perdure malheureusement depuis une dizaine d’années, avec l’avènement des nouvelles technologies de la communication. Un simple portable suffit pour pirater de la musique. Et quel étudiant n’a jamais photocopié les pages d’un livre de cours ? Les membres du Bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda) poussent un cri unanime : «Ne baissons pas les bras contre la piraterie, une forme de criminalité.» Une alerte qui sonne, aux oreilles des journalistes et autres personnes concernées, comme une rengaine reprise en chœur chaque année.
La piraterie n’est pas un phénomène nouveau, ni un phénomène propre au Sénégal. Les moyens de lutte contre ce fléau sont connus, et sans cesse énumérés. Durcir le Code pénal à l’encontre des contrevenants, afin que la peine soit dissuasive. Eventuellement, créer une brigade spécialisée. Deux mesures qui doivent s’accompagner d’une réforme de la législation. «Un projet de loi est en cours d’élaboration», annonce, satisfait, Aziz Dieng, président du Conseil d’administration du Bsda. La bonne nouvelle ! On finit par connaître la chanson. Chaque année, un nouveau projet de loi voit le jour, qui avorte immanquablement avant d’avoir pu devenir effectif.
«La faute à l’instabilité du ministère de la Culture», dénonce Aziz Dieng, avant d’ajouter : «Ce n’est pas le rôle du Bsda de lutter contre la piraterie. Effectuer des descentes coûte cher, c’est au-dessus des moyens du Bsda. Cette tâche appartient au gouvernement.» Acteurs de la culture et gouvernement se renvoient la balle, aucun des deux ne voulant endosser la responsabilité de l’échec, ou tout au moins de l’immobilisme ambiant. La conversation finit par tourner en rond, sans aucune avancée significative.
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